“Les chemins de Garwolin”, Evelyne Dress

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Avec son cinquième roman “Les chemins de Garwolin”, Évelyne Dress entraîne son héroïne dans une magnifique et passionnante aventure à la fois familiale et personnelle. À la mort de son père, Sylvia Gutmanster s’interroge sur ses ancêtres qui ont fui la Pologne en 1921, sur ses racines juives et son “impossibilité à faire correspondre le dedans et le dehors” de son être. Elle renie sa judéité et tente de la cacher, même si elle n’est juive que par son père qu’elle adorait. Malgré elle, une rivalité entre le respect des traditions et une propension à vouloir s’en libérer la tourmente sous la forme d’une voix intérieure qui ne cesse de la harceler à coups de “non” autoritaires, s’opposant à tout désir et décision.

“L’Éloge de la loose”, Christophe Beaugrand

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Avec « L’Éloge de la loose », Christophe Beaugrand, journaliste et animateur TV et radio, dévoile deux nouvelles cordes à son arc déjà bien pourvu. Trempant sa plume dans l’ironie et la vivacité, il rassemble dans un ouvrage divertissant trente moments de grande solitude en public d’hommes et de femmes médiatiques. Trente mésaventures, qu’il appelle « loose », tendres, cruelles, émouvantes, détonantes, et toujours drôles voire hilarantes, sont offertes à notre curiosité amusée. Faisant preuve d’autodérision, Christophe Beaugrand se met également en scène dans des situations peu valorisantes. On se régale de son ton gentiment impertinent et décalé et de son joli coup de crayon satirique qui caricature les personnages sous le feu honteux des projecteurs.

Denis Doria, chasseur d’Art et d’histoires

Temps de lecture : 6 min PORTRAIT PASSION
Vibrant d’un feu intérieur raisonné et alimenté en continu par la passion, Denis Doria a la joie discrète et réservée, tout comme son modèle. L’architecte d’intérieur et grand collectionneur d’art décoratif moderne vient de publier une œuvre monumentale sur l’œuvre tout aussi monumentale d’un architecte de renom : Pierre Chareau. Voici douze ans que ce chercheur infatigable fait preuve de persévérance et de pugnacité dans la reconstitution de la vie du créateur de l’emblématique Maison de Verre. Une chasse au trésor avec son lot d’énigmes et de clés, et ses portes qui s’ouvrent sur un pan de vie oubliée dans des archives jusqu’au hasard d’une rencontre miraculeuse avec un photographe. Avec « Pierre Chareau – Un architecte moderne de Paris à New York », aux éditions Michel de Maule, c’est une voix qui ressurgit de l’injuste oubli et qui rend hommage au créateur phare de l’Union des Artistes Modernes (UAM). Un devoir de vulgarisation et de transmission qui s’accomplit enfin.

“Les bonnes mœurs”, Timothée Gaget

Roman Thimotée Gaget

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Les bonnes mœurs” de Timothée Gaget est un premier roman astucieusement ficelé, qui dévide sa pelote avec l’éloquence de l’avocat que l’auteur fut, avant de l’employer dans une agence de communication. “Les bonnes mœurs” opposent deux mondes : la gauche technocratique face à la droite rurale, catholique et conservatrice. C’est aussi une rencontre humaine puissante et silencieuse : Tristan et Bon-papa, son grand-père. Le banquier d’affaires parisien, narrateur antihéros, grille sa vie, courant de soirées en partouzes, sniffant des rails de coke et sifflant des cocktails explosifs. Le comte de Barmonne est un taciturne Solognot, ruminant la folie du monde, acariâtre endurci, chasseur et garant des traditions.

Patrick de Carolis, les ailes de géant

Temps de lecture : 7 min PORTRAIT PASSION
Port altier, regard droit, sourire dégagé, Patrick de Carolis a forgé son caractère à l’école du respect et du travail et a tracé son chemin en s’appuyant sur le passé pour nourrir le présent et préparer l’avenir. Après une vie riche de projets, de défis, de paris, après des accusations infondées, après une période d’introspection, le temps était venu pour le journaliste, présentateur et écrivain de se retourner sur ses souvenirs d’enfance et sa carrière ascensionnelle, sur son attachement à l’histoire, à la culture et au patrimoine, sur son mandat tumultueux à la tête de France Télévisions, jusqu’à l’ultime outrage remettant en cause sa probité. C’est un homme apaisé qui se confie dans un livre témoignage-vérité Les ailes intérieures (Plon), le temps d’un battement d’ailes suspendu pour des lendemains neufs.

“Sortie de piste”, Marc Welinski

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Dans son roman choral “Sortie de piste”, Marc Welinski ébranle les certitudes d’un homme éprouvé, donnant à réfléchir sur la question épineuse et passionnante des expériences de mort imminente (EMI). La science peut-elle tout expliquer ? Moïse Steiner est chef d’entreprise à Paris, ancien militant trotskyste, cartésien et athée. Comme concentré de scepticisme, on ne peut mieux faire ! Et pourtant, l’incrédule va vivre l’inconcevable.

“Les bijoux indiscrets”, Denis Diderot

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Le philosophe Denis Diderot, directeur de l’ambitieuse Encyclopédie, aurait été dans sa jeunesse un tantinet grivois. Qui l’eut cru ? “Les bijoux indiscrets” est son premier roman publié de son vivant, en 1748, mais anonymement. Il avait aux alentours de 35 ans quand il imagine une fable licencieuse. Ce petit bijou libertin est né d’un pari entre le philosophe et sa maîtresse d’alors. Il ne lui a pas fallu plus de quinze jours pour soumettre son roman érotico-oriental à l’appréciation intime de sa dame de cœur.

“Le Jaune et le Noir – Sur les pas de Stendhal”, Nicolas Saudray

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
“Le Jaune et le Noir – Sur les pas de Stendhal”, de Nicolas Saudray, est une invite à un beau voyage intemporel, celui de la quête d’un amour vrai à une époque où l’affaire du mariage était un petit arrangement entre familles. L’une offrant un titre et un rang, et l’autre effaçant les dettes. Au point tel que l’argument d’une mésalliance s’inclinait devant l’absolue nécessité. Un thème cher au cœur et à la plume de Stendhal qui avait imaginé une suite à son roman “Le Rouge et le Noir”, une fresque amoureuse dans les tourments de l’histoire de la première moitié du XIXe siècle et dont Nicolas Saudray a poursuivi l’idée.

“L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio”, Jean-Marie Gourio

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Jean-Marie Gourio, ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, emprunte ses mots à l’enfance enracinée. “L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio” est le premier de ses textes qui inaugure la collection “Papillon”. Un titre évocateur, aux attributs de légèreté, de beauté et de poésie. Un roman coup de cœur au ton qui lâche l’impertinence truculente des “Brèves de comptoir” au profit de l’innocence métaphorique. Un conte épistolaire qui ranime les aventures de Pinocchio avec l’idée de sublimer la croyance en ses rêves. C’est un hymne à la vie, à l’enfance, à la confiance, à la réalisation de soi, au pardon, avec en cadeau une immersion lumineuse dans une Italie bucolique, authentique, chaleureuse.

“En attendant Bojangles”, Olivier Bourdeaut

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
“Avec “En attendant Bojangles”, premier roman aux nombreux premiers prix, Olivier Bourdeaut s’empare de la folie pour l’habiller d’une poésie délirante à deux voix, celles du fils et du père. Il l’invite en musique à rentrer dans la danse d’une vie rêvée sur une partition menée tambour battant. Dès les premières notes, le ton et le rythme imposent une mélodie étrange, attachante, captivante. Le lecteur est propulsé dans l’univers de cette famille survoltée, où la vérité se travestit de bonne foi de mensonges et d’histoires à dormir debout, où la fête perpétuelle a viré le quotidien à grands coups de rires et d’argent, où l’amour règne en dictateur joyeusement irresponsable, comme s’il pouvait n’exister rien d’autre sur terre qu’eux trois.”

“L’ange de Dalkey Island”, Alain Teulié

L'ange de dalkey island Alain Teulié

Temps de lecture : 6 min CHRONIQUE PLUS
“Trois êtres, trois générations, trois miracles”… mais des miracles à l’incarnation bien réelle. N’est-ce pas ceux qui sont les plus merveilleux, inattendus, percutants ? “L’Ange de Dalkey Island” transporte l’âme et l’imagination vers une contrée pétrie de mystères. Un endroit qui inspire le rêve, qui impose le miracle comme une évidence. S’il devait en y avoir un, ce ne pourrait être que là, sur cette plage de Dalkey Island, en Irlande. Avec intelligence, Alain Teulié se joue des apparences, incline à faire croire et, brutalement, lève le voile du fantastique pour inviter, dans la danse des révélations, une réalité plus troublante, plus manigancée, plus intéressée… mais une réalité révélée au nom de l’amour et de la transmission.”

“Crise et châtiment”, Bertrand Fitoussi

roman Crise et châtiments Bertrand Fitoussi

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Crise et Châtiment”, le si bien nommé, est un roman à deux voix à la résonnance autobiographique, qui oppose à la fiction un réalisme cinglant et brutal. Bertrand Fitoussi y décrypte l’inéluctable enchevêtrement des événements qui ont présidé à l’implosion du monde de la finance et scellé le sort calamiteux de nombre d’épargnants lors de la crise des subprimes, en 2007. Alors banquier international, l’auteur était aux premières loges de cette tragédie en plusieurs actes qui se jouaient sans filet, sans répétitions, sans l’expérience du connu.

“La littérature sans idéal”, Philippe Vilain

Philippe Vilain Grasset

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Romancier et essayiste, homme du présent amarré au passé, Philippe Vilain a besoin de réfléchir la littérature qu’il pratique. Son dernier essai « La littérature sans idéal », édité chez Grasset, est un état des lieux objectif et constatatif sur ce qu’il est advenu de la littérature depuis Proust, Gide, Genet, etc. Il n’était pas question pour lui d’être à charge, ni d’émettre des jugements dépréciatifs, ni même de remettre en cause des auteurs. C’est donc sans affects parasites, sans s’embarrasser de la sempiternelle du « c’était mieux avant », qu’il a fourbi ces outils de mesure analytique et parcouru un voyage temporel sur les chemins du paysage littéraire contemporain français.

“Truffe et sentiments”, Émilie Devienne

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“On ne peut pas s’accrocher à une situation passée tout en voulant tourner la page”. Cette affirmation dans “Truffe et sentiments” résume avec simplicité tous les enjeux complexes de la fin d’une histoire d’amour et d’une vie familiale. Avec son premier roman, Émilie Devienne explore avec justesse les déchirements d’une rupture, celle d’un couple réputé idéal. C’est un sujet rebattu, certes. Mais cette spécialiste dans le domaine de l’évolution personnelle, avec une vingtaine d’ouvrages à son actif, le maîtrise jusqu’au bout des ongles… ou des griffes, puisqu’elle nous le fait vivre au travers d’un narrateur inattendu : Gibus, un border collie mâtiné de griffon.

“Sur les toits d’Innsbruck”, Valère Staraselski

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Une bouffée d’air vivifiante ! « Sur les Toits d’Innsbruck » est d’abord un hymne à dame Nature, puis à la cause animale. L’auteur Valère Staraselski se tient au chevet de cette malade qui s’épuise à compenser, à réparer, à digérer les outrages subis. En cause, un drôle d’animal, irrespectueux, court d’esprit et de vue, en quête d’un idéal famélique axé sur un retour sur investissement immédiat et brutal. Cet animal, qui s’est relevé il y a des milliers d’années sur ses deux jambes, est aujourd’hui pris dans un tourbillon collectif de la consommation qui lui fait perdre pied. Mais ce vertige contagieux n’a pas encore troublé le silence des Alpes d’Autriche. Même le temps qui file partout ailleurs vient parfois se perdre dans les cimes alpines, dont 600 dépassent les 3 000 mètres, pour s’y reposer en apesanteur, à l’ombre d’un sapin, et y écouter la symphonie des oiseaux.

“Côté chambre, côté jardin”, Joseph-Antoine d’Ornano

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Côté chambre, côté jardin” invite à une douce et aimable introspection qui chemine entre poésie et dessins dans les allées du grand jardin des souvenirs. Dans sa quête, le peintre Joseph-Antoine d’Ornano prend le bras du lecteur pour lui conter, tout bas, en toute amitié, le bruissement léger des sensations qui ressurgissent, par extraordinaire, au détour d’un bosquet ou d’une fontaine, à la faveur d’une lumière particulière, qui en rappelle une autre, plus intime. Celle qui a accompagné sa naissance. Une lumière crémeuse d’un début d’après-midi de janvier. Ce même teint crémeux qui habille aujourd’hui d’un ton unique sa pensée et ses vingt-neuf aquarelles.

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