“Les dernières heures”, Ruth Druart

Temps de lecture : 2 min LITTERATURE
Le deuxième roman de Ruth Druart « Les dernières heures », paru aux éditions City, se coule dans la même veine historique que le premier « L’enfant du train ». Cette fois-ci, elle nous immerge dans l’histoire de France, aux dernières heures de l’Occupation, à Paris. À l’aube de la Libération, une mère et ses deux filles, Élise et Isabelle, vivent des jours difficiles, en l’absence du père retenu prisonnier en Allemagne. Comme tous ses compatriotes, Élise voue une haine rentrée contre tout ce qui porte un uniforme allemand. Mais, en cachette, elle exfiltre les enfants d’un orphelinat juif avant leur départ au camp de Drancy. Un jour, elle rencontre Sebastian, un jeune soldat allemand, dans une librairie. Cet Allemand-là est à l’étroit dans son costume d’oppresseur. Les jeunesses hitlériennes, le front de l’Est, la vindicte aveugle contre les juifs et la Ville lumière enténébrée par l’occupation allemande, tout le révolte. Leur amour caché, contre nature, voire contre-patriotique pour Élise, sera broyé dès les premières heures qui se comptent en si peu de mois, alors qu’il aurait dû durer une vie entière. L’avalanche de violence contre eux aura de dramatiques répercussions sur leur devenir. Elle sera arrêtée puis rasée. Il sera arrêté, puis… le silence. Il s’écoulera presque vingt ans avant qu’Élise, exilée en Bretagne, connaisse la vérité grâce à la ténacité de sa fille Joséphine.

“Vivre se conjugue au présent”, Alejandro G. Roemmers

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Avec son deuxième livre « Vivre se conjugue au présent », paru chez City Editions, Alejandro G. Roemmers prône l’introspection, une pause avec soi pour mieux entreprendre son examen de conscience au bénéfice du bien commun. Le respect et la préservation de la nature sont la trame sur laquelle les personnages interagissent, progressent et remodèlent leur pensée. L’évolution personnelle est le prétexte qui soutient l’intrigue, sans toutefois en être la colonne vertébrale. Elle apparaît comme le résultat et non la cause de cette histoire de transmission… de la vie, dans son sens le plus large. La vie, c’est Fernando, un journaliste qui ne répond pas aux attentes de son père, un ingénieur réputé. C’est Ron Davies, un milliardaire qui met tout en œuvre pour se racheter une conduite, dans son immense propriété de Patagonie. C’est aussi Michael, le fils de Ron qui vit loin de son père, en harmonie avec sa conscience. Autour gravitent deux femmes (Alexia et Vicky) qui se révéleront être le lien entre les trois hommes et les dépositaires d’une mémoire et d’une promesse. « Vivre se conjugue au présent » n’est ni un conte de fées, ni un roman d’amour à l’eau de rose, ni un récit d’initiation, mais c’est un peu tout cela à la fois. L’écriture est fluide, sage, bienveillante, sans aspérité. Le plaisir de lecture n’en est pas moins réel.

“À sœur perdue”, Marion Jollès-Grosjean

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Pour son premier roman, la journaliste Marion Jolliès-Grosjean prend la voie de la justesse et de la délicatesse. Comme le titre le suggère, « À sœur perdue » est une intense histoire d’amour entre deux sœurs, différentes et fusionnelles, chacune enviant la vie de l’autre. Amélie et Marianne ont grandi sous le regard aimant de leurs parents. Une vie de famille comme on en rêverait, sans de réelles aspérités dans les relations, l’écoute et la compréhension étant les maîtres-mots des parents. Alternant récit et journal intime, l’auteure nous dévoile peu à peu les failles de ses personnages féminins du clan Darbois, les deux sœurs et la mère, liées par un amour immense, surprotecteur les unes envers les autres. Pourtant, un soir, personne ne répond à l’appel de la cadette, Amélie. Qui aurait pu deviner le drame qui se jouait ? Tout allait si bien… en apparence. En tout cas, rien annonçant l’acte fatidique. Le drame était entré chez les Darbois, bouleversant l’équilibre fragile de la famille, chacun vivant son deuil à l’aune de sa culpabilité. Tendre et bouleversant, ce roman sur les liens familiaux est une belle réussite.

“Prends ma main”, Virginie Gouchet, City Éditions

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Professeure des écoles, Virginie Gouchet signe son premier roman avec « Prends ma main », chez City Éditions. De facture classique, il n’en est pas moins tendre et délicat dans la description d’une relation entre sœurs. Des sœurs fusionnelles, à défaut d’être jumelles, mais qui laisseront pourtant leur différence les séparer une fois adultes. À l’annonce du cancer de sa sœur Danaé, Céleste prend les choses en main. Déterminée à l’aider à traverser cette épreuve, elle dépassera le silence gêné qui s’est immiscé entre elles. Que de temps gâché en non-dits, en fierté mal placée ! La maladie fera l’effet d’un électrochoc. Pour l’une comme pour l’autre. L’une déployant des trésors d’inventivité pour soutenir le moral de sa sœur malade. Le tendre lien qui unit les sœurs se renforcera par petites touches pudiques, jusqu’à revenir à son état originel, pur et sincère. Neuf de nouvelles aventures. Avec ce roman, aussi frais que profond, l’auteur évoque la maladie, sous le prisme de l’optimisme, le bonheur de la maternité et la blessure de son absence, mais aussi la jalousie et la compétition dans une fratrie.

“Derrière les grilles de Summerhill”, Nikola Scott

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
« Derrière les grilles de Summerhill », aux éditions City, est un hymne à l’amour dans toutes ses composantes. Fidèle à ces précédents ouvrages, des sagas familiales aux secrets bien gardés, l’auteure Nikola Scott nous présente un roman du même genre, à deux voix et sur deux temps différents. Madeleine, alias Maddy, et Chloe, en apparence, n’ont rien en commun, si ce n’est le livre pour enfants, Les extraordinaires aventures de Foxy le Grand, que la première a publié avec sa sœur Georgiana et que la seconde a adoré, par la voix de son père qui le lui lisait avant de s’endormir. Une madeleine de Proust, en quelque sorte ! Dont la jeune Chloe va se saisir avec l’avidité d’une naufragée et une reconnaissance éperdue pour cette main tendue. Le roman esquisse avec acuité des personnages aux traits bien caractérisés, qui traversent les remous du destin et doivent se réinventer pour gagner la paix du cœur. Une paix si chèrement payée. Madeleine en sait quelque chose, elle qui a perdu sa raison d’être la veille de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Nikola Scott signe là un roman choral de femmes émouvant, prenant et actuel en évoquant les violences faites aux femmes.

“L’Assassin de Septembre”, Jean-Christophe Portes

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Le titre du sixième opus de Jean-Christophe Portes est des plus explicite. Il recouvre les deux genres affectionnés par l’auteur : le policier et l’histoire. Ceux qui raffolent de ce genre de roman seront gâtés. L’action de « L’Assassin de Septembre » (City Éditions) se situe du 31 août au 27 septembre 1792, à l’époque révolutionnaire où deux visions de la France s’opposent dans une violence inouïe. Dans la veine des enquêtes de Jean-François Parot, « L’Assassin de Septembre » empoigne le lecteur pour ne plus le lâcher. Cette ultime enquête du lieutenant de gendarmerie Victor Dauterive – qui est la première que je lis – a tout pour capter l’intérêt et entretenir le suspense…

“Le retour du Jeune Prince”, Alejandro G. Roemmers

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
“Le retour du Jeune prince” d’Alejandro G. Roemmers est le livre que l’auteur aurait voulu lire adolescent et qu’il a écrit en quelques jours, en 1999. Selon ce industriel au cœur de poète, ce roman n’est pas une suite au conte philosophique et initiatique, mais une continuité du message du Petit Prince de Saint-Exupéry. Sous la plume de l’auteur argentin, le gracile enfant aux cheveux de blé et à l’écharpe rouge est un adolescent exténué, échoué sur la route désertique de la Patagonie. Parti à la recherche de son ami aviateur qui lui a offert jadis un mouton, le jeune garçon gît à demi-mort de faim et de fatigue sur le bord de la route…

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