“Pour le sourire d’Isabelle”, Fanny André

Pour le sourire d'Isabelle couverture

Temps de lecture : 2 min LITTERATURE
Dans « Pour le sourire d’Isabelle » (Éd. Les Presses de la Cité), Fanny André évoque avec poésie et gourmandise le temps qui passe. Celui qui suspend son vol, que l’on tente de rattraper, sans totalement le prendre… au lieu de « l’apprivoiser et non le remplir », comme le pense si joliment Camille, une octogénaire en deuil. Dans ce roman choral, deux voix de femmes s’élèvent, sortant enfin de leur longue solitude émotionnelle. Camille, après avoir été veuve, enterre à présent son fils. Isabelle, son ex-belle-fille, une avocate qui émerge peu à peu d’un burn-out, a tenu à être à ses côtés. Cet enterrement est le prétexte aux retrouvailles et au rappel des bons moments en famille. Alors l’idée surgit : et si elles préparaient ce voyage qu’elles repoussaient sans cesse, afin que chacune fasse découvrir leur région respective ? Le périple de cette parenthèse amènera ces deux femmes à s’interroger sur leur parcours et leurs décisions aux lourdes conséquences. Sous des allures de lenteur épicurienne, ce roman n’est pas qu’une bouffée d’oxygène iodée et vivifiante. C’est une tendre et belle histoire de vie de femmes qui retrouvent le chemin de l’audace et l’affirmation de soi.

“La première amie”, Geneviève Senger

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Dans son nouvel opus très réussi, paru aux Presses de la Cité, Geneviève Senger donne à comprendre et à voir une amitié hors norme, intense, exclusive, entre deux orphelines élevées par le même couple. Elles vivent près d’un canal aux eaux sombres, endroit peu fréquenté qui devient leur petit coin de Paradis qui scellera leur amitié. Dans « La première amie », l’auteure décrit par le menu l’attachement d’Ève et Sarah au fil des années et le drame qui a « atomisé » leur relation. La première, sauvage et introvertie, fascinée jusqu’à l’obsession par la seconde, plus fantasque et extravertie. Ces deux cœurs inséparables vont passer une enfance heureuse jusqu’à leur mariage respectif. La première, contrainte par l’enfant à naître ; la seconde, par mimétisme. Mais aucun ne sera heureux. De surcroît, la naissance de Zélie, synonyme de bonheur pour Sarah, vient piquer la jalousie d’Ève et semer la discorde dans leur relation exclusive. Obligée par son mari militaire à fréquenter la femme du colonel, elle se surprend à aimer Adam, leur fils adoptif. Tous les rouages du drame se mettent en place, irrémédiablement, pour enrayer ces deux vies bancales auxquelles il a manqué l’essentiel : l’amour des parents.

“Au Soleil redouté”, Michel Bussi

Temps de lecture : 4 min CHRONIQUE
Redoutable est le mot qui surgit quand la fin s’annonce. « Au Soleil redouté », c’est l’aveuglement assuré qui fait perdre tout sens logique. Avec ce thriller millimétré, mené d’une main audacieuse, Michel Bussi dépasse un cran dans le retournement de situations et l’originalité. Le stratagème réside dans la construction de l’histoire : elle passe inaperçue jusqu’à l’heure des explications. Au lieu de semer des indices pour permettre au lecteur d’élaborer des hypothèses probables ou crédibles, l’auteur instille le doute au compte-gouttes dans un raffinement rare de torture intellectuelle. La frustration de n’avoir rien remarqué est telle, la complexité de la trame est telle, l’envie de connaître la suite est telle que l’on n’a qu’une seule obsession : redécouvrir le livre avec la clé de compréhension pour saisir là où l’on aurait dû comprendre. Pourtant, l’intrigue a tout l’air banale : cinq lectrices ont gagné l’immense privilège de suivre pendant une semaine un atelier d’écriture dispensé par un romancier à succès, dont la plume chatouille le cœur des femmes malgré un physique rondouillard. Sous le soleil polynésien où tout concourt à l’inspiration, l’île d’Hiva Oa deviendra pourtant une prison étouffante et sanglante après une disparition et plusieurs morts, que l’assassin désigne avec le texte que les apprenties écrivaines ont écrit lors de l’exercice d’atelier d’écriture : « Avant de mourir, je voudrais… »

“J’ai dû rêver trop fort “, Michel Bussi

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Machine à best-sellers à l’imaginaire foisonnant, Michel Bussi est de nouveau sur la rampe de lancement du succès avec son douzième roman, « J’ai dû rêver trop fort », aux éditions Presses de la Cité. A 52 ans, le professeur normand totalise douze romans, près de huit millions de livres vendus et des millions de lecteurs addicts à sa prose échevelée qui pousse à tourner les pages…

“Les Amants de la Rivière-Rouge”, Marie-France Desmaray

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Cette expression vaut pour ce premier roman de 638 pages qui relie le Vieux Continent au Nouveau Monde, peu après la Grande Guerre. Paru aux éditions Presse de la Cité, « Les Amants de la Rivière rouge » est une saga romantique inspirée qui montre combien Marie-France Desmaray aime sa région (la Vendée) et les traditions culinaires. L’auteure rend hommage à ces pionnières courageuses au cœur conquérant de Vendée et des Charentes qui ont tout lâché pour s’exiler dans des contrées inhospitalières du Québec, endurant les pires difficultés financières et souffrances psychologiques pour s’acclimater et construire un nouveau foyer digne de ce nom…

“La vie rêvée de Gabrielle – Muse de Renoir”, Lyliane Mosca

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Avec « La vie rêvée de Gabrielle », Lyliane Mosca nous propose une biographie romancée qui déborde de vie, faite de couleurs et de lumière, de tendresse et de colères. Elle nous brosse le portrait de Gabrielle Renard, une femme de l’ombre que la postérité a oubliée. Pourtant, elle fut la muse la plus aimée d’Auguste Renoir qui voyait en elle l’idéal féminin. Elle est peinte sur de nombreuses toiles depuis 1894, l’année de son entrée au service des Renoir en tant que bonne, puis nourrice de Jean (le futur cinéaste). L’auteure nous livre le parcours passionnant d’une femme déterminée et si dévouée à son patron et à ses enfants qu’elle s’est peu à peu imposée comme la seconde maîtresse de maison, provoquant la jalousie d’Aline, l’épouse et l’ancien modèle du peintre. S’inspirant de faits réels, l’auteure dessine de nouvelles perspectives aux événements historiques grâce à une palette toute personnelle de personnages de caractère en quête d’amour, de beauté et d’absolus.

« Les amants de Maulnes », Lyliane Mosca

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Journaliste culturelle à l’Est éclair, Lyliane Mosca est aussi romancière. Son nouveau roman, Les amants de Maulnes, qui vient de paraître aux éditions Presse de la Cité, fleure bon le terroir. Un genre au terreau généreux qui nourrit de réalisme bucolique les histoires de famille, souvent compliquées et aux secrets toujours enfouis. Les romans de terroir éveillent dans la mémoire des impressions douces et pastel qu’on croyait avoir enterrées et qui ressurgissent tels des geysers aux couleurs vives. L’histoire des Amants de Maulnes fait partie de ces romans qui entend éclairer une région, un village, une famille, des mensonges, avec en toile de fond un château en ruine et une légende. Des personnages s’aiment et s’affrontent, se désolent et vivent avec leur peine bon an mal an jusqu’à ce qu’éclate la vérité… Le récit se noue et se dénoue sur trois générations, l’histoire suscite de la curiosité, l’écriture est agréable. Dommage que le cœur de l’intrigue ne vibre qu’en seconde partie, celle de la dernière génération.

« Le Roman d’Elsa », Geneviève Senger

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Avec “Le roman d’Elsa”, Geneviève Senger dresse le portrait passionnant d’une femme qui refuse de se soumettre aux conventions qui contraignent les jeunes filles au mariage arrangé. Issue de la grande bourgeoisie, Elsa Samuelson est si jolie et riche qu’elle ne manque pas de prétendants. Pourtant, son rêve vogue très loin des rivages du mariage et de la maternité. Elle voudrait étudier la médecine, un désir obstiné qui déconcerte sa famille. Il n’existe pas encore de femmes médecins. Et si Elsa était la première à ouvrir le chemin ? En parallèle de ce combat qu’elle devra mener sans faillir, elle va connaître ses premiers émois, une attirance forte pour Théo Dupin, un ouvrier syndicaliste à l’écoute de ces quelques voix féminines qui s’élèvent pour gagner leur indépendance.

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