“J’ai dû rêver trop fort “, Michel Bussi

Temps de lecture : 3 min

 

Extrait

“Juste une nuit… C’est ce que j’ai mille fois imaginé lui demander.

Juste une nuit et l’on s’oublie. On reprend notre liberté. Et voilà que mon guitariste cherche à me ligoter.

Je ne pourrai plus jamais vous quitter.

Ce sont les femmes, Ylie, pas les hommes, qui jurent cela.

Tant pis, j’improvise. Moi non plus je ne peux pas te quitter. Pas sans t’avoir aimé.” (page 234)

 

Avis de PrestaPlume ♥♥♥♥

 

Machine à best-sellers à l’imaginaire foisonnant, Michel Bussi est de nouveau sur la rampe de lancement du succès avec son douzième roman, « J’ai dû rêver trop fort », aux éditions Presses de la Cité. A 52 ans, le professeur normand totalise douze romans, près de huit millions de livres vendus et des millions de lecteurs addicts à sa prose échevelée qui pousse à tourner les pages. La raison cède devant le plaisir d’être happé par une histoire improbable. Avec ce titre emprunté à la chanson « Vertige de l’amour », d’Alain Bashung, c’est l’amour de deux êtres, beaux et complexes, qui vous assaille et ne vous lâche plus, un amour qui couve et qui ne demande qu’à être ravivé. C’est la passion subite de Nathy, hôtesse de l’air, pour Ylian, le musicien, en 1999 qui a failli faire exploser son couple. Les villes de Montréal, Los Angeles, Barcelone et Jakarta sont autant d’escales d’un parcours amoureux ardent, rare, qui se rejoue mystérieusement dix ans après. Coïncidences ou mystification ? Là est tout l’argument de l’auteur qui a l’art et la manière de nous balader dans tous les sens du terme. Avec son écriture en miroir, où l’on voyage dans l’espace et le temps, il nous fait une démonstration magistrale que les plus belles histoires d’amour ne meurent jamais. Et que son imagination non plus, par la même occasion !

LAh ! quand le vertige de l’amour tient un cœur, rien ne va plus, car il ne connaît pas l’usure du temps. Nathy est hallucinée quand elle découvre son planning de vols du mois  : il coïncide avec celui d’il y a dix ans. Autre stupéfaction, elle vole avec quasi le même équipage. Impossible ! Pourtant, c’est la réalité de Nathy, qui pense devenir folle, qui ne peut y croire… qui n’ose y croire. Elle qui a tellement envie de savoir ce qu’Ylian est devenu, où il en est de sa vie depuis ces dix années sans nouvelles. Alors, elle se replonge dans le passé de cette histoire amour éclair avec ce troubadour, guitariste talentueux, qui l’a entraîné jusqu’aux plus hautes cimes charnelles. Elle veut savoir si les coïncidences ont un sens caché. Alors, avec sa meilleure amie mise dans la confidence, elle fait son enquête, furète, questionne, fait la lumière sur des zones d’ombre de la vie d’Ylian. C’est alors que l’enquêtrice devient la proie. On cherche à la faire taire… Mais Nathy n’en a cure, elle n’a qu’une obsession  : retrouver Ylian et rompre leur serment. La vérité doit éclater, quitte à créer de graves perturbations !

Avec « J’ai dû rêver trop fort », Michel Bussi nous fait partager une fois encore son art consommé pour le suspense et l’intrigue portés à leur paroxysme. Dans cette histoire où les coïncidences pleuvent dru jusqu’à en faire mal, il tient le lecteur en haleine absolue. Sans peine, on suit Nathy courir après ses souvenirs pour savoir ce que le destin lui joue comme tour irrationnel. L’histoire caracole autour des deux cœurs épris, oscillant entre 1999 et 2009, deux années qui se confrontent, s’interrogent, se répondent, en attente de réconciliation dans le présent. Ce jeu de miroirs à deux périodes différentes projette le lecteur dans le nœud de l’histoire, au plus proche des émotions, ménageant le suspense jusqu’au bout. Les rebondissements de haute voltige rythment les révélations qui n’en finissent pas de surprendre et d’étourdir jusqu’au dénouement toujours aussi inattendu.

Nathalie Gendreau

 

Éditions Presse de la Cité, 28 février 2019, 480 pages, à 21,90 euros.

 

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