“Lucrèce n’est pas une femme”, Pascal Aquien

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Lucrèce n’est pas une femme”, de Pascal Aquien, paru à la jeune maison d’éditions les indés, est une biographie consacrée à un homme qui se sentait femme. Évoluant dans les cabarets comme artiste travesti, André se prénommait Lucrèce. Un prénom qu’il revêtait “naturellement” à la scène comme à la ville, et qu’il conserve encore précieusement aujourd’hui, alors âgé de 86 ans. Pour mettre en lumière cette vie de strass et de condition de transgenre assumée, aussi bien en tant qu’artiste qu’en tant que “femme manquée”, l’auteur a opté pour un récit construit par mots clés qui découpent la vie de Lucrèce en pièces de puzzle, invitant ainsi le lecteur à la reconstituer. Ce glossaire alphabétique et thématique, à la manière du “dictionnaire amoureux”, est un astucieux procédé… si le lecteur décide de picorer les mots-clés au gré de sa curiosité. En linéaire, la lecture perd en fluidité.

“Le pianiste et les matriochkas”, Élodie Mazuir

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE PLUS
Composition astucieuse. Exécution au millimètre. Le premier roman d’Élodie Mazuir est une partition qui soulève les cœurs tendres et ménage un suspens qui va crescendo, pour arriver à un finale en apothéose. Elle convoque la mobilisation des sens. Impossible de lâcher la lecture. Le rythme binaire et régulier bouscule la curiosité. L’auteure pose une écriture qui touche, alternant légèreté et force, décrivant avec justesse et sans falbalas les sentiments variant entre pureté de l’amour et possession perverse. Les émotions sont mises à nu, avec simplicité et candeur, ce qui confère au récit une intensité palpable. Elodie Mazuir pousse ses personnages au-delà de leurs limites et de leurs souffrances pour qu’émerge des épreuves une transformation… une transfiguration. Un accomplissement libérateur.

“Locataire”, Tudual Akflor

Temps de lecture : 4 min CHRONIQUE PLUS
Il s’en passe de belles à Kermaro ! Dans ce petit village du Finistère vivote un couple de retraités, les Kazec. Ils ont une retraite maigrelette, de bons légumes du jardin et du tord-boyaux à volonté. Enfin, ça, c’était la belle vie d’avant… avant l’arrivée d’un olibrius de Paris qui a loué pour une semaine de vacances leur “pennty”, une maisonnette au charme limité au fond du jardin. Dès la prise de possession des clés jusqu’à leur remise explosive, la relation entre Jean-Luc Kazec et John Canari est étrange, insaisissable, dérangeante. Au fil des jours, elle prend des allures de guérillas disproportionnées, où tous les coups sont permis, surtout ceux qui viennent l’air de rien, coiffés d’amabilités vengeresses.

“Tango Loft”, Véronique Sauger

Temps de lecture : 4 min CHRONIQUE PLUS
Ils s’aiment, un peu, beaucoup, passionnément… à la folie. Un loft aux parois de verre glacées. Un couple de danseurs de tango en fusion amoureuse. Suzy, si affriolante dans ses chaussures noires à talon haut. Jean, torse bombé de tendresse et de lâcheté. Et, entre les deux, s’incruste dans cette danse langoureusement mortelle un enfant de 34 ans rejeté par un couple de médecins inquiétants. Un peu dérangé, un matheux qui compte, la nuit, s’adressant aux étoiles et à la lune, qui leur récite des vers bancals, sans tête ni queue, sans fin. On l’appelle Brume.

“Beaucoup de peine, beaucoup d’espoir, beaucoup d’amour”, Brigitte Hache

Temps de lecture : 4 min CHRONIQUE PLUS
Avis de PrestaPlume ♥♥♥
Un roman à trois voix. Julia, Sophie, Paul. Trois voies empruntées qui les amènent à dépasser leur haine, leurs regrets, leur culpabilité. Avec “Beaucoup de peine, beaucoup d’espoir et beaucoup d’amour”, Brigitte Hache accompagne avec moult délicatesse ces personnages vers un point de convergence qui marque la fin d’une étape pour chacun d’eux, comme une autre chance. Les chemins escarpés de leur parcours sont le lot de beaucoup et ils sont nombreux ceux qui restent coincés dans une léthargie addictive qui anesthésie non seulement la peine, mais aussi et surtout l’espoir et l’amour. L’originalité tient à cette nuit qui clôt les dettes par un astucieux tricotage des destins.

Laurent Bettoni, le label “les indés” pour les auteurs d’abord

Temps de lecture : 5 min PORTRAIT PASSION
Début janvier 2016, Laurent Bettoni lance “les indés”, un label éditorial dédié aux indépendants. Passerelle entre l’auto-édition et les maisons d’édition traditionnelles, ce label rode depuis six mois un modèle économique “à la demande”, fondé sur le numérique, la qualité éditoriale et la pleine liberté des auteurs. Les résultats sont très encourageants, les auteurs heureux et les ouvrages d’une belle facture.

Pin It on Pinterest