“Le pianiste et les matriochkas”, Élodie Mazuir

Temps de lecture : 3 min

 

Résumé

Artus le pianiste donne des récitals à travers le monde. Marie la funambule vole de ville en ville, en compagnie de sa tribu du cirque. Alessandro le chirurgien est poussé par une ambition maladive. Ludmilla l’artiste fragile quitte sa Russie natale pour le sud de la France. Escobar le pêcheur solitaire se contente de vivre dans une crique. Tous les cinq se rencontrent et s’étreignent, s’aiment et s’abîment, valsent et tanguent, vacillent et se relèvent, sous le regard d’un lion mélomane ou de statues qui leur apprendront à compter au fil des quatre saisons. Ils nous emportent ainsi à un rythme effréné dans le chassé-croisé de leurs rêves et de leurs désillusions, tout au long de cette mélodie du bonheur… doux-amer.

Avis de PrestaPlume ♥♥♥

Composition astucieuse. Exécution au millimètre. Le premier roman d’Élodie Mazuir est une partition qui soulève les cœurs tendres et ménage un suspens qui va crescendo, pour arriver à un finale en apothéose. Elle convoque la mobilisation des sens. Impossible de lâcher la lecture. Le rythme binaire et régulier bouscule la curiosité. L’auteure pose une écriture qui touche, alternant légèreté et force, décrivant avec justesse et sans falbalas les sentiments variant entre pureté de l’amour et possession perverse. Les émotions sont mises à nu, avec simplicité et candeur, ce qui confère au récit une intensité palpable. Élodie Mazuir pousse ses personnages au-delà de leurs limites et de leurs souffrances pour qu’émerge des épreuves une transformation… une transfiguration. Un accomplissement libérateur.

« Le pianiste et les matriochkas » est l’histoire de deux couples qui s’apprivoisent, se forment, s’emboîtent comme des poupées russes qui semblent si bien épouser leur destin. Deux couples aussi qui évoluent en parallèle et se croisent par intermittence sans se connaître. En mariant les arts et les voyages, l’auteure nous entraîne dans des univers très différents, imagés et poétiques. La musique avec Artus, un brillant pianiste à qui il manque une muse. Le cirque avec Marie, une funambule dont le meilleur ami est un lion. La sculpture avec Ludmilla, une Russe qui quitte son pays pour se marier dans le sud de la France avec le richissime Alessandro. Et, au milieu du récit, surgit des eaux Escobar, l’homme qui se repose d’un passé qui l’a échoué sur une plage, vivant de la pêche et ayant pour seule compagnie un dauphin…

Si Brigitte Bardot a préfacé ce livre, ce n’est pas seulement pour l’immense amour pour les animaux qui s’en dégage, mais pour les deux belles et tumultueuses histoires qui unissent Artus à Marie et Ludmilla à Alessandro. C’est aussi pour la profondeur du sujet traité en toile de fond. Cette foire aux mariages désespérés qui pousse un homme à chercher ailleurs une femme, de préférence belle et soumise, et prête à se marier à n’importe quel prix pour quitter et la Russie et ses dures conditions de vie.

Avec ce roman à deux voix, on suit avec un intérêt croissant Artus et Ludmilla, des personnages attachants qui se jettent à corps perdu dans l’amour, croyant à l’absolu et à la félicité. Jeunes et impétueux, ils attendent tout de la vie, surfant sur la chance qui passe, pour un meilleur avant le pire. Alors ne voyez-vous pas déjà cet imposant Escobar vous tendre la main, comme une invite à la découverte ? Un premier roman qui se lit d’une traite, de préférence au bord de la mer, bercé par les notes salées de l’amour.



 Interview d’Élodie Mazuir sur l’acte de naissance de son roman

 

Nathalie Gendreau. Racontez-nous la rencontre avec votre éditeur, le label les indés.

Élodie Mazuir. Au départ c’est une rencontre avec un livre, celui de Laurent Bettoni, « Les corps terrestres ». Un roman qui m’a secouée, ce qu’un livre est censé faire, je pense ! J’ai ensuite cherché à en savoir plus sur cet auteur, qui est aussi coach littéraire. Nous nous sommes rencontrés. Laurent a lu mon manuscrit et a validé sa publication. J’ai retravaillé mon roman, coupé des passages, changé l’ordre des paragraphes, reformulé certains passages sur ses conseils, avant publication.

N. G. Quels sont les retours sur votre premier roman ?

E. M. À sa parution, en tant que libraire, j’ai eu la chance de pouvoir pousser les ventes à Saint-Tropez et d’avoir de jolis compliments en retour ; j’ai eu quelques articles de presse dans Le Point, le Journal de France ; j’ai donné une interview vidéo pour La Fringale culturelle, entre autre… et certains blogs littéraires. Et puis il y a eu le retour de Brigitte Bardot qui a adoré mon roman, comme elle le dit dans sa préface qu’elle m’a offerte. Elle est un peu ma fée marraine !

N. G. Avez-vous un livre en préparation ?

E. M.  J’ai un deuxième livre en cours, “Les enfants papous”, ou l’on retrouve certains personnages et où l’on en croise d’autres, toujours sur le thème du roman choral de destins croisés. Je ne trouve pas toujours le temps pour écrire, je n’ai donc encore aucune idée de sa date de sortie !


Consultez aussi l’interview vidéo de La Fringale Culturelle.
Découvrez La librairie de Saint-Tropez.

Retrouvez l’article Portrait Passion de l’éditeur Laurent Bettoni, le label les indés pour les auteurs d’abord.


Éditions les indés, mars 2016, 220 pages, 17€ (papier) et 6,99€ (ebook).

 

1 réflexion au sujet de « “Le pianiste et les matriochkas”, Élodie Mazuir »

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