“Les insoumises de la bible – 12 destins de femmes”, Patrick Banon

Temps de lecture : 2 min LITTERATURE
La femme est forte et a de la suite dans les idées. Avec « Les insoumises de la Bible : 12 destins de femmes », l’auteur prolifique Patrick Banon, anthropologue des religions, nous le conte en détail d’une manière claire et didactique. Fortement documenté, l’ouvrage met en lumière ces héroïnes mythiques à travers douze destins. Elles s’appelaient Lilith, Sarah, les filles de Loth, Tamar, Sipporah, Aksah, Déborah, Judith, Dalilah, Nasbeth, Bethsabée, Esther. L’histoire des femmes est en général méconnue, restant des anonymes pour toujours tant le système patriarcal les enfermait, vivant à l’ombre d’un homme, qu’il soit son père, son frère ou son mari. Si certaines sont restées invisibles, d’autres ont fait preuve d’audace, de ténacité, l’ambition ou la survie aidant. Ce regard circonstancié sur ces femmes de la Bible leur rend justice et invite à porter un autre regard, en miroir, sur le comportement d’hommes comme Abraham, David, Samson, qui sont loin d’avoir été des héros sans peur ni reproche. Leur statut ne les a pas préservés de comportements humains peu glorieux, comme la couardise, la tromperie, l’aveuglement. Mais, sans faiblesses ni travers, l’homme ne serait-il pas l’égal de son Dieu ? Et cet essai n’aurait pas été si passionnant.

« Le laboureur et les mangeurs de vent : liberté intérieure et confortable servitude », Boris Cyrulnik (éd. Odile Jacob)

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Un titre emprunté à la fable qui oppose d’emblée deux principes dans l’énoncé. C’est intrigant et incitatif. Avec « Le laboureur et les mangeurs de vent : Liberté intérieure et confortable servitude » (éd. Odile Jacob), il n’est pas question de cigale et de fourmi, ni d’autres animaux issus du bestiaire imaginaire de La Fontaine, mais de deux catégories de personnes dont la construction psychique a pris des chemins divergents. Dans cet ouvrage édifiant et passionnant, Boris Cyrulnik s’est interrogé sur le besoin d’un individu d’être sous emprise. Qu’est-ce qui le pousse à faire abstraction de toute réflexion propre pour se conformer à la doxa sans émettre le moindre doute ? Qu’est-ce qui pousse un peuple en difficulté à rechercher un « sauveur » et à s’y fier aveuglément ? Garder sa liberté intérieure de pensée est-ce si pénible, si angoissant, qu’il faille la remettre entre d’autres mains ?

“Mystérieuses archives”, David Galley

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Vingt-cinq enquêtes surprenantes rassemblées dans un ouvrage fort documenté qu’il est amusant de picorer au gré des envies. Après « La France Mystérieuse » qui a donné du grain à moudre aux insatiables d’histoires de fantômes et de pouvoirs surnaturels, David Galley réitère avec « Mystérieuses archives », aux éditions de l’Opportun. Pour réaliser cet ouvrage, heureusement non exhaustif, l’auteur s’est plu à parcourir les archives dans les bibliothèques et autres lieux dépositaires de secrets bien gardés pour se saisir des plus effarantes, surprenantes et incroyables énigmes historiques et de non moins étranges phénomènes encore inexpliqués. L’idée était de les passer sous l’œil critique des experts en croisant les études et les sources, en se déplaçant pour recueillir les témoignages et tenter de trouver une explication rationnelle à chacune d’entre elles. « Tenter » est le terme juste, puisque, souvent, l’explication scientifique, la preuve irréfutable du canular est aussi évanescente que cette « merveille aérienne », une danse des étoiles observée dans le ciel d’Alsace en 1900.

“Le chaos de la séduction moderne », de Nathalia L. Brignoli

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Un titre choc pour un sujet chaud. L’auteure et journaliste Nathalia L. Brignoli ne s’embarrasse pas de circonvolutions pour décrire une réalité qui fait froid dans le cœur. Tout est suggéré dans le titre de cet ouvrage, « Le chaos de la séduction moderne », où elle évoque la « survie au désenchantement du couple et aux nouveaux codes de la drague, réflexions et témoignages ». Elle explique ce qu’est devenu ce féminisme des années 70 qui ne pensaient qu’à se libérer de tous les carcans pour finalement, aujourd’hui, s’enchaîner à la société de marché où la femme s’élève d’elle-même en produit de consommation. Elle décortique, non sans provocation, le bouleversement des échanges amoureux après avoir analysé nombre de témoignages d’hommes et de femmes de toutes conditions, de tous âges, éperdus de solitude, sans plus de repères dans leurs relations de couple. Au chaos occasionné par cette perte de repère s’ajoute le chaos généré par la modernité. Ainsi, le progrès nuirait à la relation amoureuse, faussant les règles de l’amour. Qui les reconnaît encore dans le comportement de ces êtres qui cherchent, non plus leur moitié, mais une moitié interchangeable une fois consommée ?

“Le Miracle Spinoza”, Frédéric Lenoir

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Frédéric Lenoir, écrivain spécialiste des religions, a percuté de plein fouet l’œuvre de Baruch Spinoza il y a peu. Le choc a été si immense et les répercussions sur lui si positives qu’il a voulu partager cette expérience avec ses lecteurs. Pour cela, il a défriché sa propre voie de vulgarisation de l’œuvre jugée révolutionnaire. Avec une curiosité enthousiaste, l’auteur débroussaille la pensée de ce philosophe juif du XVIIe siècle, qui a construit ses écrits en empruntant un style géométrique et démonstratif, et donc âpre et difficile d’accès. Par un facétieux trait d’esprit, l’essayiste a nommé son traité Le miracle Spinoza, alors même que le précurseur des Lumières, des démocraties modernes et de la psychanalyse ne croyait ni au hasard ni au miracle, mais à la raison. Tout ayant une explication ou en aurait une avec le temps. Mais, le miracle ne serait-il pas cette philosophie révélée, très en avance sur son temps, inédite et renversante, mue par la raison et fondée sur la joie et le désir ?

“Volpi, Prince de la Venise moderne”, Bernard Poulet

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
« Volpi, Prince de Venise moderne », de Bernard Poulet, est un essai instructif et éloquent qui relate la biographie de l’industriel et politicien Giuseppe Volpi au temps du fascisme italien, mais aussi son combat passionné et passionnant pour redonner à Venise toute sa grandeur passée. Le journaliste s’emploie avec méthode à percer le « mystère Volpi », comme l’évoque dans sa préface Jean-Paul Kauffmann. C’est un homme de paradoxes qui navigue dans les eaux troubles d’un fascisme économique. L’auteur fait marcher, en parallèle et d’un même pas, Giuseppe Volpi et Venise comme deux inséparables. Il met en lumière les efforts constants de l’industriel pour faire immerger de la lagune la « Troisième Venise » qui s’intercalerait entre ceux qui la conjuguent au passé figé et ceux qui l’imaginent au futur dévastateur. Volpi et Venise, même destinée d’une flamboyance qui finira par déchoir. Le premier pour ne pas avoir eu le temps de se disculper, la seconde pour avoir été abandonnée aux mains d’un capitalisme effréné.

“Mythologie et philosophie – Le sens des grands mythes grecs”, Luc Ferry

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
« La première conviction du crétin, c’est qu’il est intelligent : pourquoi chercherait-il la sagesse ? » (page 481), souligne non sans humour Luc Ferry, le philosophe auteur de « Mythologie et philosophie – Le sens des grands mythes grecs », paru chez Plon. Aussi est-il légitime de s’interroger soi-même : suis-je un crétin ou un philosophe ? La gageure est de taille ! L’audace du lecteur qui ouvre cet ouvrage de 575 pages pour s’y plonger corps et âme peut-elle être une piste pour le déterminer ? Quoi qu’il en soit, s’il ose, c’est une marche à rebours qu’il entreprend, car ce livre réveille les merveilles rêvées de l’enfance et le propulse dans une réalité d’adulte enfin décryptée et qui peut s’appliquer à soi, au quotidien. Le doigt dans l’engrenage des mythes fait tourner les pages sans plus se poser de questions existentielles sur ce temps chronophage qui nous manque tant pour approfondir le temps présent. En vérité, « être dans l’amour du présent, c’est-à-dire la réalité du présent ».

“La littérature sans idéal”, Philippe Vilain

Philippe Vilain Grasset

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Romancier et essayiste, homme du présent amarré au passé, Philippe Vilain a besoin de réfléchir la littérature qu’il pratique. Son dernier essai « La littérature sans idéal », édité chez Grasset, est un état des lieux objectif et constatatif sur ce qu’il est advenu de la littérature depuis Proust, Gide, Genet, etc. Il n’était pas question pour lui d’être à charge, ni d’émettre des jugements dépréciatifs, ni même de remettre en cause des auteurs. C’est donc sans affects parasites, sans s’embarrasser de la sempiternelle du « c’était mieux avant », qu’il a fourbi ces outils de mesure analytique et parcouru un voyage temporel sur les chemins du paysage littéraire contemporain français.

“Pierre Soulages au fil de l’amitié”, Pierre Duterte

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Le psychothérapeute et photographe Pierre Duterte croit en l’amitié. Pas à celle qui se propage sur les réseaux sociaux, de clic en clic, dévoyée par ce qu’il appelle la “débâcle affective” de nos sociétés. Il veut parler de ce genre d’amitié qui se construit sur des années autour de valeurs et de partages communs. Avec “Pierre Soulages au fil de l’amitié”, le fondateur de l’association “Parcours d’Exil” rend hommage à cette amitié de trente années avec le peintre et, par ricochet, avec sa femme Colette. Une amitié respectueuse et complice, pétrie d’admiration.

“Un cerveau sain dans un monde toxique”, John Gray

Temps de lecture : 3 min Avis de PrestaPlume ♥♥
Vingt-quatre ans séparent “Un cerveau sain dans un monde toxique” du best-seller “Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus”. De conseiller conjugal et coach, John Gray s’est depuis transformé en chercheur. Atteint de la maladie de Parkinson, l’écrivain s’est intéressé de plus près à l’origine de son affection, dont il connaissait, pour en avoir été témoin près de lui, l’issue fatidique. À savoir l’oxydation du cerveau… dont il s’est guéri. Une guérison en dehors des frontières de la médecine traditionnelle ne pouvait qu’enthousiasmer et titiller la curiosité sur ce “miracle”.

“Curieux objets, étranges histoires – 33 objets, 33 destins extraordinaires”, Pierre Bellemare et Véronique Le Guen

Temps de lecture : 2 min Avis de PrestaPlume ♥♥♥
S’il y a un nom qui fait voyager dans le temps, c’est bien celui de Pierre Bellemare. Un fameux “Sésame, ouvre-toi” sur l’enfance d’abord, ces exquis moments où l’on écoutait ou dévorait ses Dossiers extraordinaires ; puis sur le passé au travers du prisme d’histoires vraies d’anonymes ou pas. Bref, friand on l’est, friand on le reste !

“Comme par magie – Vivre sa créativité sans la craindre”, Elizabeth Gilbert

Temps de lecture : 3 min Avis de PrestaPlume ♥♥♥♥
Après un best-seller, est-il possible d’écrire de nouveau ? Le simple fait de se demander si une réussite peut se renouveler est déjà, en soi, assez angoissant… n’est-il pas ? À partir de cette question, Elizabeth Gilbert déploie une large réflexion autour de la créativité et la manière dont devrait le vivre la personne, c’est-à-dire sans la craindre. Avec humour et le parler franc qui ont fait son succès, en 2008, dans « Mange, prie, aime », l’auteure redéfinit ce qu’est la création à travers ses propres expériences d’écrivain et celles de ses amis ou connaissances, avec la simplicité qui la caractérise.

“Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore”, Pr Michel Lejoyeux

Temps de lecture : 3 min Avis de PrestaPlume ♥♥♥
Seriez-vous grincheux ? Un tantinet mélancolique ? N’ayons pas peur des mots… déprimé ? Un professeur a pensé à vous, vous qui vous levez le matin sans entrain et sans raison apparente, qui traînez des pieds toute la journée, qui semblez être anesthésié aux petits bonheurs quotidiens, ces petits riens qui donnent le sourire et l’énergie. Le professeur Michel Lejoyeux a pris à bras-le-corps le sujet pour apporter un éclairage tant scientifique qu’humain sur les tourments de l’âme bien souvent associés au corps.

“La puissance du toucher – Une nouvelle approche du massage”, Marie-Claire Zimbacca

Temps de lecture : 3 min Avis de PrestaPlume ♥♥
Mue par la conviction que “toute notre société est mal dans sa peau” en raison d’un déficit de caresses, “carence qui amène à ne plus savoir aimer”, Marie-Claire Zimbacca, physiothérapeute, souhaite réhabiliter le “toucher”, le plus “mal-aimé” des cinq sens. Pour l’exprimer, son livre “La puissance du toucher — Une nouvelle approche du massage” irradie d’amour, de moult attentions et de bonnes intentions.

“Tourisme en péril – Redonner à la France la capacité de séduire”, Jérôme Tourbier

Temps de lecture : 4 min CONFÉRENCE AUTEUR
L’économie touristique française est un chef-d’œuvre en péril. C’est le constat que dresse dans cet essai Jérôme Tourbier, administrateur de la chaîne hôtelière internationale Small Luxury Hotels of the World et dirigeant de deux hôtels alliant luxe et charme avec Alice, son épouse (1). Avec cet état des lieux fouillé et argumenté, qui sonne comme une alerte, il entend ne pas se laisser abuser par des chiffres encore très flatteurs, mais qui cachent une réalité plus préoccupante.

“Comédie française – Ça a débuté comme ça”, Fabrice Luchini

Fabrice Luchini Comédie française

Temps de lecture : 3 min Avis de PrestaPlume ♥♥♥♥
Il est un personnage qui frappe par sa sonorité. Les premières notes suffisent à organiser une petite révolution dans le corps, où les hormones du bonheur se disputent les honneurs. En cause ? Une cascade de phrases éblouissantes où l’écrit et l’oralité copulent par alternance. Un généreux cataclysme articulaire qui offre aux mots une nouvelle couleur, une intention neuve.

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