“Beaucoup de peine, beaucoup d’espoir, beaucoup d’amour”, Brigitte Hache

Temps de lecture : 4 min

 

Résumé

Julia, la douce et jolie barmaid de l’hôpital, porte sa vengeance en bandoulière comme on porterait un colt prêt à être dégainé. Sophie, infirmière dévouée, sait bien qu’elle ne pourra cacher plus longtemps à son fils, Alex, le secret de sa naissance. Paul, avocat véreux en quête de rédemption et placé en soins palliatifs dans le service de Sophie, se promet de tout arranger avant son départ. Manuel, retraité et clown bénévole pour les enfants hospitalisés, attend le bon moment pour déclarer sa flamme à l’infirmière de son cœur. À bien y réfléchir, ça fait beaucoup. Beaucoup de peine, beaucoup d’espoir, beaucoup d’amour. Tendre et mélancolique, ce roman de Brigitte Hache nous montre que la vie n’est jamais ni si compliquée ni si simple, mais plutôt ironique et facétieuse. Et que patiemment, elle tisse un fil, parfois invisible, qui nous relie tous les uns aux autres. 

 

Avis de PrestaPlume ♥♥♥

Un roman à trois voix. Julia, Sophie, Paul. Trois voies empruntées qui les amènent à dépasser leur haine, leurs regrets, leur culpabilité. Avec “Beaucoup de peine, beaucoup d’espoir et beaucoup d’amour“, Brigitte Hache accompagne avec moult délicatesse ces personnages vers un point de convergence qui marque la fin d’une étape pour chacun d’eux, comme une autre chance. Les chemins escarpés de leur parcours sont le lot de beaucoup et ils sont nombreux ceux qui restent coincés dans une léthargie addictive qui anesthésie non seulement la peine, mais aussi et surtout l’espoir et l’amour. L’originalité tient à cette nuit qui clôt les dettes par un astucieux tricotage des destins.

Julia est anéantie. La mort soudaine de son oncle la prive d’une vengeance qu’elle espérait réparatrice. A la mort soudaine de ses parents, elle avait été recueillie par le frère jumeau de son père, qui n’aura de cesse de la déposséder peu à peu de son héritage et de son passé de famille heureuse. Sophie est une infirmière dévouée et une mère protectrice. Elle a menti à son fils sur la disparition de son père ; enlisée dans son mensonge, elle ne parvient pas à lui restituer son histoire familiale. Paul est un avocat et un tombeur, pratiquant le droit aussi bien que l’esbroufe. L’âpreté au gain lui fera commettre une injustice qu’il veillera à réparer au seuil de son trépas.

L’écriture de Brigitte Hache sait captiver grâce à une aisance naturelle à dépeindre les âmes torturées avec justesse et retenue. Elle coule de source, dans un lit au carré, sans débordement inopportun, mais cette simplicité apparente n’est que la résultante d’un dosage savant des émotions canalisées qui s’ébattent dans l’espoir d’un amour sans peine.

La simplicité n’empêchant pas la beauté, “Beaucoup de peine, beaucoup d’espoir et beaucoup d’amour“, de Brigitte Hache, est un petit soleil qui se lève rien que pour soi, un excellent palliatif à la grisaille actuelle de l’été et un joli pied de nez aux histoires d’amour qui se terminent mal en général ! Et s’il suffisait de la saisir, cette seconde chance !



Interview de Brigitte Hache sur l’acte de naissance de son roman

Nathalie Gendreau. Racontez-nous la rencontre avec votre éditeur, le label les indés ?

Brigitte Hache. Je cherchais un regard nouveau sur mon manuscrit que je venais d’achever. J’ai fait appel à Laurent Bettoni parce que je savais qu’il avait travaillé, comme accompagnateur littéraire, sur le livre Les gens heureux lisent et boivent du café. J’ai appris par un article qu’il réalisait aussi des expertises de manuscrits. Il m’a répondu en une quinzaine de jours pour m’annoncer qu’il acceptait mon livre pour la maison dans laquelle il travaillait alors, La Bourdonnaye. Quelque temps auparavant, j’avais adressé mon manuscrit à plusieurs maisons d’édition. Et comme je n’avais pas reçu de réponse, j’avais décidé de passer par Amazon. C’est donc au moment où j’ai lâché l’idée de chercher un éditeur que j’en ai trouvé un ! C’était début août 2015. Fin août, coup de théâtre, j’apprends que Laurent Bettoni quitte La Bourdonnaye. Il était très gêné de me l’annoncer. Mais il m’informe de son envie de monter une maison d’édition, alors j’ai décidé d’attendre. Quelques mois plus tard, Laurent Bettoni crée son label les indés. Avec le recul, j’ai bien fait d’attendre, La Bourdonnaye étant en cessation de paiement. Le parcours de ce roman est assez rocambolesque !

N. G. Quel a été l’apport de l’éditeur sur votre texte ?

B. H. Je dois préciser que j’avais participé au concours “Les Nouveaux auteurs”, organisé par le groupe Prisma Presse, j’ai été retenue 15e sur 400. Cette place m’a rassurée. C’était le signe que mon roman avait quelques qualités. Cependant, Laurent Bettoni a souhaité que je le retravaille. Il le trouvait dense, avec un peu trop de personnages. En fait, c’était un roman choral à quatre voix. Je l’ai réduit à trois. Et j’ai mis au second plan ce quatrième personnage qui est le clown. Laurent Bettoni jugeait que  son histoire masquait l’intrigue. Sa quête prenait trop de place par rapport aux trois autres. Ainsi, de 350 000 signes, qui était le nombre requis pour le concours de Prisma Presse, je l’ai réduit à environ 230 000 signes. Cela a été un gros travail, que j’ai réalisé sur trois mois, avec le soutien attentif de Laurent Bettoni. J’ai été très bien suivie, jusqu’à la fin, pour arriver à la fluidité recherchée.

N. G. Cinq semaines après la sortie de votre roman, quel est le bilan ?

B. H. Nous ne connaissons pas encore les chiffres. De temps en temps, je suis tentée de regarder le classement du roman sur Amazon. En fait, l’avantage du numérique est que le livre dispose de plus de temps pour s’installer, contrairement au livre papier qui a une durée de vie très courte. Selon Laurent Bettoni, le succès démarre bien après la parution. Il faut compter quatre à cinq mois avant qu’il soit visible, trouve son public. D’ailleurs, si j’avais été publiée chez un éditeur traditionnel, je pense que le livre ne serait pas resté longtemps chez les libraires. C’est toujours très difficile de s’imposer avec un premier roman. Aujourd’hui, je suis très contente et fière d’être arrivée au bout. L’écriture de ce premier roman m’a procuré une émotion beaucoup plus forte que lorsque j’écrivais des guides pratiques. Je me cachais peut-être derrière ces guides jusque-là… Maintenant, j’ai pris le goût. Je suis sur l’écriture d’un autre livre choral, à deux voix cette fois-ci, un roman d’amour, une seconde chance encore. Je le proposerai aux indés, bien entendu. Ce n’est pas évident de trouver un professionnel à son écoute, surtout pour son premier livre. Mon éditeur m’a considérée comme une professionnelle. Et ça, c’est vraiment important pour moi.

Consultez aussi l’interview vidéo de La Fringale Culturelle.
Pour en savoir plus sur l’auteur, cliquez sur le lien.

Retrouvez l’article Portrait Passion de l’éditeur Laurent Bettoni, le label les indés pour les auteurs d’abord.

Éditions les indés, mai 2016, 136 pages, 14€ (papier) et 6,99€ (ebook).

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1 réflexion au sujet de « “Beaucoup de peine, beaucoup d’espoir, beaucoup d’amour”, Brigitte Hache »

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