“Dans la peau de Cyrano”, ou la différence en majesté

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Ce soir-là, pour annoncer sa reprise au théâtre des Mathurins à partir du 7 avril prochain, le spectacle « Dans la peau de Cyrano » fêtait sa 700e représentation dans l’enthousiasme général. Un triomphe largement mérité tant le one-man-show de Nicolas Devort est une performance scénique incarnée. Le comédien campe plusieurs personnages, chacun avec son trait caractéristique qui l’identifie en un quart de seconde. Cette instantanéité provoque l’admiration. Parmi ces personnages, il y a le professeur de français, la psychologue du collège et quelques élèves qui interagissent autour de la pièce d’Edmond Rostand, « Cyrano de Bergerac »…

“Blanc & Hétéro”, de l’humour en eaux troubles

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Que les oreilles chastes s’abstiennent ou défaillent ! Volontairement provocant, délicieusement indécent, prodigieusement irrévérencieux, le one-man-show d’Arnaud Demanche, « Blanc & Hétéro », programmé tous les mardis à l’Apollo Théâtre, ne fait pas dans la demi-mesure. L’humoriste s’amuse avec les codes et les susceptibilités, comme un chat avec sa souris préférée. Il entre dans la chair du politiquement incorrect avec un esprit affilé et sans tabous sur notre société consumériste et intolérante. Tout est bon à dire, tant qu’on en rit…

“Rapport pour une Académie”, l’incarnation kafkaïenne de l’humanité

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Jusqu’au 4 mai 2019, le théâtre de la Croisée des Chemins nous convie à un voyage immobile kafkaïen qui remonte à la genèse de l’humanité, au carrefour de l’évolution entre l’homme et le singe, entre l’exploitation de l’homme et des animaux par l’homme. Sur une adaptation de Vincent Freulon à partir de la nouvelle éponyme de Franz Kafka écrite en 1917, « Rapport pour une Académie » interpelle et ouvre des voies de réflexion sur notre condition d’être humain et la façon dont on se comporte avec nos semblables, mais aussi sur cette torture que l’autre, celui qui est différent ou qui s’est exilé, s’inflige pour s’insérer dans la société, se fondre dans la masse et gommer ses propres caractéristiques. Celles qui l’ont construit et qui font son identité…

« Stances », la poésie aux accents d’actualité

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Au théâtre des Déchargeurs, une semaine durant, ce fut la cueillette des stances. Comme ces cèpes qui naissent nuitamment, il y eut une poussée de pupitres sur la scène, formant un chemin de ronde poétique. Peut-être pour mieux observer le monde et rimer sur sa beauté et sa cruauté. Lauréat du prix Goncourt avec « Les Champs d’honneur » (1990) et auteur d’une autobiographie littéraire en cinq tomes, « La Vie poétique » — dont le dernier opus « Kiosque » (Grasset, 2019) vient de paraître —, Jean Rouaud a écrit et composé un spectacle surprenant et captivant de la première strophe à la dernière. Dans ses « Stances », mis en scène par Pascal Reverte, il raconte la vie et la mort, ponctuées de ses nombreux soubresauts, avec l’élégance du geste et la rondeur de la voix. Sa poésie aux consonances du reportage se décline en rubriques de journal qu’il feuillette pour nous, se faisant le chantre de la nature de l’homme dans tous ses états d’être et de paraître. Faits divers, écologie, politique, économie, art, religion, science, etc., chaque rubrique se dit et se chante en duo harmonieux, un texte poétique, une chanson. Deux arts mêlés qui offrent un métissage de talents et d’actualité.

“Le Misanthrope, ou l’Atrabilaire amoureux”, du Molière, passionnément… à la folie

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Sur la scène du Comédia – Théâtre Libre s’invite une troupe de comédiens galvanisés par le défi renouvelé de ressusciter Molière dans son essence la plus pure. « Le Misanthrope, ou l’Atrabilaire amoureux » est une comédie vertigineusement moderne, en cinq actes et en vers, que les Parisiens ont pu découvrir pour la première fois en 1666 sur la scène du Palais-Royal. Cette pièce est une critique acerbe et virulente contre la société des hommes fourbes et vaniteux, contre l’hypocrisie, la compromission, la trahison. La question existentielle étant : « Faut-il fuir ce que l’on exècre et se retirer du monde ? Ou sommes-nous condamnés à composer avec nos semblables ? » Question ô combien d’actualité, et qui le sera – semble-t-il – tant qu’il y aura des Hommes. Tout au long de cette description du « portrait du siècle », le colérique Alceste (Lambert Wilson), l’amoureux intransigeant, lutte contre sa jalousie qu’attise la belle Célimène (Pauline Cheviller), son amante séductrice, rompue à l’art de la médisance. Brisant qui leurs disputes qui leurs réconciliations surgissent les autres personnages dans une exubérance de passions et de rubans, dans une volubilité d’esprit et de parures. Un moment d’exception, magnifié par une mise en scène musclée de Peter Stern, que les héritiers du beau encenseront !

“La vie rêvée des autres”, des si et des voix pour du pur plaisir

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De grands noms en haut de l’affiche de l’Apollo Théâtre pour une voix talentueuse. Luchini, Bacri, Laspalès, Benigni, Gallienne, Devos et d’autres encore non moins prestigieux ! Leur point commun ? Ce théâtre à une seule voix, celle du comédien imitateur Pascal Haumont. « La vie rêvée des autres » est un spectacle d’Olivier Maille et Pascal Haumont sur les destinées et les bifurcations de parcours, balançant entre rire et tendresse. Leur écriture met en scène un Robert Luchini, ambitieux coiffeur qui rêve d’acheter un autre salon de coiffure ; son apprenti, lui, trouve que la vie est belle, il s’appelle Roberto Benigni. Dans ce salon, très prisé de ses habitués, se rencontrent et se confrontent le professeur de français Jean-Pierre Bacri, le philosophe Grand Corps Malade, l’historien Guillaume Gallienne, le comptable Régis Laspalès ou encore le restaurateur Raymond Devos. Inspiré des personnalités connues, le scénario les renferme dans une nouvelle identité, avec l’hypothèse où ils seraient restés dans l’anonymat. Une pure fiction jubilatoire, menée par l’excellent Pascal Haumont à un train d’enfer et avec une dextérité vocale et visuelle maîtrisée.

“La dégustation”, un grand cru pour le bonheur

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Dans une cave à vin pour écrin, deux solitudes vont apprendre à s’aimer, pour le grand plaisir des comédiens et du public. « La dégustation » est un ravissement de l’esprit qui subtilise à l’heure trente qui passe, au théâtre de la Renaissance, un temps immobile de grande intensité. L’écriture et la mise en scène d’Ivan Calbérac ainsi que le jeu complice d’Isabelle Carré et de Bernard Campan émeuvent bellement, puissamment. Le troisième personnage (Steve), joué par Mounir Amamra, est un adolescent en liberté conditionnelle pétillant de malice qui veut se racheter une conduite. Avec toute la spontanéité d’un révolté de la vie, il surgit dans la solitude d’Hortense et de Jacques tel un miracle qui va susciter la connexion entre ces deux âmes esseulées. Mais ce sont bien les blessures de ces trois protagonistes qui conduisent à ce rapprochement inespéré. Oser écouter l’autre, l’accueillir dans sa différence et lui ouvrir son cœur transforme l’être, le transcende jusqu’à l’audace de vivre pleinement.

“Ça reste entre nous”, un cœur à cœur irrésistible !

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Voici un binôme d’une valeur sûre, pour nous, spectateurs en quête de rires et de bonne humeur. Deuxième mise en scène d’Olivier Macé sur les textes de Brigitte Massiot, « Ça reste entre nous ! », au théâtre du Gymnase Marie-Bell, est bien parti pour faire durer le plaisir au-delà de la date fatidique de fin prévue le 28 avril 2019. Pour parfaire cette comédie échevelée se greffent à cette amitié de treize ans quatre trépidants comédiens habitués du boulevard. Michèle Garcia/Pierre Douglas et Isabelle de Botton/Bruno Chapelle forment deux couples proches de la cinquantaine qui marient leurs enfants respectifs. Mais il y a comme un hic au soir du mariage. Une révélation explosive fait chavirer l’existence de chacun, mais surtout leur façon de penser la vie. Les répliques sont autant de missiles de l’humour qui font mouche à chaque tir. Pas de répit entre les dialogues, c’est la tension qui grandit à mesure que l’impossible vérité se pare d’une réalité implacable pour les deux épouses : Jacques (Pierre Douglas) fait éclater au grand jour son amour pour André (Bruno Chapelle), amoureux et amants depuis deux ans. Loin de n’être qu’un vaudeville désopilant, ce texte n’a pas oublié d’être intelligent et de parler droit au cœur. « Ça reste entre nous » interroge les sentiments et leur durée, leurs faux-semblants et les petits arrangements avec soi pour ne pas voir. Un excellent pied de nez à la bien-pensance !

“Le songe d’une nuit d’été”, une pépite pour les chercheurs de rêves et de rires

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Il est des songes qu’on aimerait faire durer un temps infini. Ainsi la comédie fantastique de William Shakespeare (1564-1616), « Le Songe d’une nuit d’été », est-elle une pépite qui enrichit les chercheurs de rêves et de rires. Blotti dans le creux d’une histoire merveilleuse tissée d’amour fou et de vengeance, le spectateur écarquille le cœur pour accueillir cette version compactée du chef-d’œuvre du grand maître de la tragédie. Au théâtre du Ranelagh, les six comédiens endossent avec une aisance naturelle les costumes des vingt-deux personnages. Sous une direction millimétrée de Matthieu Hornuss, Patrick Blandin, Élise Noiraud (en alternance Aymeline Alix), Thomas Nucci, Lisa Spurio et Olivier Dote Doevi se démultiplient comme par magie et soutiennent avec fougue le rythme endiablé des intrigues amoureuses. Le défi est relevé haut la main. L’histoire onirique de ces deux couples à l’amour fou contrarié qui s’aiment et se haïssent à la faveur de sortilèges est très divertissante. On aimerait les suivre dans cette forêt magique où fée et lutins jouent à cache-cache avec les humains éperdus d’amour. Le songe se poursuit jusqu’à la scène finale, où tout est bien qui finit merveilleusement bien : par un spectacle dans le spectacle d’une troupe de comédiens amateurs, très mauvais, qui surjouent à en pleurer de rire. Deux heures de pur plaisir !

“Discours d’investiture de la Présidente des États-Unis”, un plaidoyer ardent pour la survie de l’Homme

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Les politiques sont-ils des êtres adaptés à l’empathie, à l’élévation de la pensée qui dépasse l’asservissement au pouvoir, à la promotion d’une société harmonieuse ? C’est la question fondamentalement altruiste qui se meut dans cet espace de liberté d’expression intimiste qu’est le Théâtre La Croisée des chemins. Un théâtre confidentiel au nom prédestiné où se rencontrent les courants de pensée à l’ouverture infinie sur le monde. Le spectacle « Discours d’investiture de la Présidente des États-Unis », qui s’y installe jusqu’au 6 mars, est un texte engagé de Roger Lombardot. L’auteur y exhorte l’homme à se responsabiliser pour sortir de la violence et trouver la paix qui est « une nécessité biologique ». Le monde n’est-il pas un tout constitué de milliards d’êtres interdépendants ? Ce monologue magnifique et profond qui parle au cœur et remue les tripes est servi par une solennité empreinte de délicatesse de la comédienne Claudine Guittet. En donnant à voir l’intimité de cette présidente se préparant à un moment d’une gravité exaltante, la metteuse en scène Chantal Péninon parvient à créer une distorsion du temps et de l’espace qui ranime les horreurs du siècle passé pour conjurer leur répétition historique. Et ouvrir un nouveau chapitre de la conscience universelle.

“Radio active”, au cœur de l’atome “ripollique”

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Sur la scène du théâtre du Splendid surgit un phénomène illuminé, s’apparentant à l’as des as de la chanson, rompue à l’exercice dans l’émission télévisée de Naguy « N’oubliez pas les paroles ». Elle s’appelle Magali Ripoll et ce qu’elle propose est une escapade musicale, truffée de rebondissements et de sauts dans le temps. Sorte de comédie musicale à elle toute seule, elle incarne différents personnages – tous loufoques – pour conter en chansons une vie rocambolesque, passant de Vladivostok à Harlem et de Rihanna à Jean-Jacques Goldman avec une facilité déconcertante et surtout une énergie forcenée. On dit d’elle que c’est la seule femme qui peut rencontrer Pablo Escobar, Jean-Luc Godard et Nelson Mandela en une seule vie… et réunir Booba, Michael Jackson et Dalida dans un même medley. C’est confirmé, il y a tout cela, mais plus encore. Les fans de chansons et de l’émission vivront là – en direct live – un moment de grâce en montant avec elle dans l’express de sa vie.

“Business Show”, le monde du travail au pilori du rire

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Dans « Business Show », à la Comédie Bastille, Esteban démontre par l’exemple personnel le danger d’être soi-même au travail. Si l’hypocrisie ou la retenue prudente n’a pas été acquise au berceau, c’est l’assurance de déconvenues pouvant jeter le pauvre être biologiquement sincère, « trop sensible » ou « trop susceptible », dans la gueule des pervers narcissiques. Porté par un texte acide et ironique de Gaëlle Thomas et de lui-même, Esteban rembobine pour nous un bout de carrière passée en entreprise à courir après les promotions et à s’essouffler, freiné par des vents contrariants… jusqu’au fatidique, inéluctable, prévisible burn out. Loin d’être un effet de mode, ce mal du travail serait plutôt l’effet d’une acculturation professionnelle outrancière, au point de confondre l’avoir et l’être. Peut-être aurait-on trop tendance à penser que le premier serait la clé du bonheur du second, de ce paradoxal développement personnel au travail ?

“J’ai des doutes”, Devos selon saint Morel

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Faisant son entrée sous les orgues célestes et roulements de tonnerre, François Morel apparaît sur la scène du Théâtre du Rond-Point dans la sainte pelisse du Dieu tout-puissant. Dieu gronde et rugit : il exige la convocation de Raymond Devos pour animer le Paradis qui s’ennuie à en perdre son latin. Si l’on ne convoque pas l’inoubliable Devos, même pour un colloque ou un soliloque, à quel saint pourrait-on bien se vouer ? Fort heureusement, sur cette terre orpheline du maître inégalé des jeux de mots, la relève est là. Rompu aux arts faiseurs de bonheur (comédien, écrivain, chroniqueur, chanteur, danseur et musicien), François Morel est mû d’une telle ardeur admirative qu’il transcende le souvenir d’un être rare ayant fait de la folie sa raison d’être. Dans « J’ai des doutes », son récital de mots et de notes, le talentueux humoriste invite Devos et son œuvre. Il l’emprunte et la lui restitue sanctifiée grâce à un jeu inouï de sensibilité et de densité, à la composition musicale réjouissante du pianiste Antoine Sahler et interprétée en alternance avec Romain Lemire. Sans compter l’étrange apparition d’une marionnette muette évoquant par son silence espiègle la part de l’enfant en chacun de nous qui nous porte jusqu’à notre mort. La vie, la mort et entre les deux l’irrésistible absurdité, ainsi pensait Monsieur Devos.

“La vie à l’envers”, pour redresser les torts

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Au théâtre de Dix-heures, Jo Brami propose un one-man-show ambitieux : revenir de l’au-delà pour rebrousser le chemin de sa vie, en toute connaissance de cause. Ainsi pourrait-on éviter les erreurs, les blessures, les facilités et jouir du temps présent avec ceux que l’on aime. Idée tentante, n’est-il pas ? L’humoriste Jo Brami relève le défi et rejoue à l’envers cette vie qui passe trop vite dans l’ignorance du lendemain certes, mais aussi du présent. L’esprit vagabondant souvent à son aise, sans retenue ni laisse. Ce soir-là, à la faveur d’un début entrecoupé d’interpellations d’un spectateur excité du bocal, Jo Brami donne sa pleine mesure d’improvisateur, gérant par l’humour et la fermeté une situation risquant de dégénérer. Une fois l’exclusion de l’élément perturbateur, le show a pu se poursuivre sans heurts ni arrêts intempestifs. Cette mésaventure – qui prête à rire après coup – aura eu l’avantage de déclencher un vent d’empathie pour cet humoriste qui n’en finissait pas de mourir pour rejoindre le Paradis, ce même Paradis où il proposera à Dieu de refaire le chemin à l’envers.

“Gainsbourg forever”, un biopic tendre et passionné

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Les volutes bleutées d’un Havane tourbillonnent au-dessus de la scène du théâtre de Trévise, à Paris. C’est un grand monument de la chanson française qui prend peu à peu possession du lieu ; il peut bien prendre son temps, puisque son personnage le précède dans nos souvenirs toujours aussi vivaces de l’homme à la gitane. Dans le cadre du festival « Les Musical’In », Myriam Grélard présente « Gainsbourg Forever – Gueule d’amour », un spectacle dédié au populaire Gainsbarre, qu’elle a écrit et joué au Festival OFF d’Avignon en 2017 et 2018. Il fallait beaucoup de tendresse et d’admiration pour imaginer ce biopic théâtral passionné en hommage à ce cher et talentueux disparu depuis déjà 27 ans. Soutenue par une scénographie suggestive, la comédienne campe Liliane, la jumelle de Serge… qui s’appelait alors Lucien, apprend-on. Entre confidences familiales et remémoration d’une carrière aussi fulgurante que sulfureuse, Liliane la narratrice se glisse dans le corps et la voix d’autres femmes qui ont toutes aimé cette « Gueule d’amour », aussi timide et complexé que culotté et provocateur. Une combinaison détonante qui l’a rendu irrésistible avant de devenir inoubliable.

“Dommages”, du vaudeville extatique

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L’union fait la force, dit l’adage. Dans le cas d’espèce, l’union crée la folie. Non pas la folie douce, joliment ourlée d’un zeste d’extravagance, mais ce genre de folie délirante, contagieuse… qui démultiplie l’énergie déjantée et emporte toutes les résistances sur son passage. C’est un tsunami d’interprétations qui submerge l’Apollo Théâtre avec « Dommages », une pièce de théâtre à tiroirs qui donne le tournis. Cette loufoquerie hautement sympathique, mise en scène par Michel Frenna, réunit Céline Groussard, Julie Villiers et Élodie Poux. Ce vaudeville moderne, dépoussiéré du mari volage auquel on épargne une présence superfétatoire, propose à ces trois trublions au féminin d’incarner des comédiennes à l’ego surdimensionné. Dans un rythme infernal, les dommages ne se font pas attendre…

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