“Radio active”, au cœur de l’atome “ripollique”

Temps de lecture : 3 min

 

 lllll

THÉÂTRE & CO 

 lllll

Avis de PrestaPlume ♥♥♥

 lllll

Sur la scène du théâtre du Splendid surgit un phénomène illuminé, s’apparentant à l’as des as de la chanson, rompue à l’exercice dans l’émission télévisée de Naguy « N’oubliez pas les paroles ». Elle s’appelle Magali Ripoll et ce qu’elle propose est une escapade musicale, truffée de rebondissements et de sauts dans le temps. Sorte de comédie musicale à elle toute seule, elle incarne différents personnages – tous loufoques – pour conter en chansons une vie rocambolesque, passant de Vladivostok à Harlem et de Rihanna à Jean-Jacques Goldman avec une facilité déconcertante et surtout une énergie forcenée. On dit d’elle que c’est la seule femme qui peut rencontrer Pablo Escobar, Jean-Luc Godard et Nelson Mandela en une seule vie… et réunir Booba, Michael Jackson et Dalida dans un même medley. C’est confirmé, il y a tout cela, mais plus encore. Les fans de chansons et de l’émission vivront là – en direct live – un moment de grâce en montant avec elle dans l’express de sa vie.

Il est bien question de voyage, puisque la scène représente une gare, un banc, des réverbères et un piano sur lequel joue Magali. Sa peine semble l’y avoir figée. N’était-ce pas dans cette gare qu’a disparu son père, dans un train anonyme, sans plus jamais revenir ? C’était en 1944. Il était 8 h 08. Depuis, retenue prisonnière par ses souvenirs de petite fille cachée dans le boîtier de l’accordéon de son père, elle rejoue les scènes de sa vie pour comprendre ce qui retient sa peine dans cette gare, hormis la voix de ce père (Michel Jonasz) qui rêvait pour elle de réussite. S’il ne peut pas partir avec elle, ses souvenirs vont l’aider à grimper dans le train de la résilience, celui d’une vie en chansons, en dizaines de chansons qui n’auraient jamais pu cohabiter sans elle. Magali part en Russie avec Vlad qui adore boire et la battre, ou l’inverse. Elle s’échappe et devient Madame Caviar, elle organise des événements pour les personnalités très influentes et peu recommandables. Elle tombe amoureuse de la fille d’un mafieux, et devient gérante d’une boîte de nuit. C’est l’éclate totale, dans tous les sens du terme. Elle poursuit ses folies et ses voyages, jusqu’à revenir à la case départ. Elle est arrivée à un point de non-retour, prête à débloquer le temps arrêté à l’horloge du passé. Elle est à une seconde de ce but ! Y parviendra-t-elle ?

Gonflé ! Étonnant ! Extravagant ! Chanteuse, comédienne, musicienne, Magali Ripoll rassemble tous ses talents pour nous conter sa vie en une succession de medleys, eux-mêmes constitués d’extraits très courts de chansons. Marie Guibourg et Gérard Pullicino les ont brodés avec une mise en scène narrative électrique, très colorée, déjantée et imaginative, qui en fait un spectacle diablement explosif. Magali y est comme un bel oiseau à réaction, elle change de costume avec autant de dextérité que les voix, qu’elle déploie avec une performance vocale stupéfiante ; cette vélocité incroyable peut toutefois donner le tournis à ceux qui n’arrivent pas à rattraper le wagon de la chanson. Pour les autres, c’est du pain bénit : ils entonnent les airs avec Magali, comme selon un scénario préparé minutieusement. Or, tout est spontané, vivant, généreux. Chaleureux. Bien entendu, les chansons n’existent que pour mieux illustrer l’histoire qui n’est pas sans paroles ni raison. Zoé et Gérard Pullicino lui ont écrit un texte à sa juste démesure, balançant entre moments de tendresse et hyperactivité. Ils voulaient faire savoir à la terre entière que Magali était folle ! Eh bien, c’est fait ! Maintenant, on les croit sur parole et musique !

Nathalie Gendreau

Crédits photos : Vincent Capraro.


Distribution

 Avec : Magali Ripoll.

Avec la participation de Michel Jonasz.

Créateurs

Auteurs : Zoé et Gérard Pullicino

Mise en scène : Marie Guibourt et Gérard Pullicino

Arrangements : Magali Ripoll et Antoine Mollar

Reprise à partir du 24 janvier 2019, tous les jeudis à 19 heures jusqu’au 14 mars 2019.

Au théâtre du Splendid, 48 rue du Faubourg Saint-Martin, Paris Xe.

Durée : 1 h 15.

Retour page d’accueil


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Pin It on Pinterest