“Les chemins de Garwolin”, Evelyne Dress

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Avec son cinquième roman “Les chemins de Garwolin”, Évelyne Dress entraîne son héroïne dans une magnifique et passionnante aventure à la fois familiale et personnelle. À la mort de son père, Sylvia Gutmanster s’interroge sur ses ancêtres qui ont fui la Pologne en 1921, sur ses racines juives et son “impossibilité à faire correspondre le dedans et le dehors” de son être. Elle renie sa judéité et tente de la cacher, même si elle n’est juive que par son père qu’elle adorait. Malgré elle, une rivalité entre le respect des traditions et une propension à vouloir s’en libérer la tourmente sous la forme d’une voix intérieure qui ne cesse de la harceler à coups de “non” autoritaires, s’opposant à tout désir et décision.

Quèsaco “pétuner” ?

Temps de lecture : < 1 min “Quand des colères lui montent au nez, il bouillonne.
Hors de ses narines, des vapeurs tourbillonnent.
A croire qu’il pétune des barreaux de chaise
et que, las d’étouffer, il ventile son malaise.”
©PrestaPlume

« L’Adieu à la scène », que tombent les masques !

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Une nouvelle invraisemblable déferle dans les rues de ce Paris du XVIIe siècle, en 1677. C’est un cataclysme qui traverse les âges et qui se joue jusque sur les planches de l’Espace Roseau Teinturiers sous la forme d’une pièce intense de Jacques Forgeas, nommée L’Adieu à la scène. Jean Racine (Baptiste Caillaud) renonce à écrire pour le théâtre pour devenir l’historiographe du Roi Louis XIV. Jean de La Fontaine (Léo Dussollier), son cousin, entend convoquer l’homme qui l’évite, au prix d’un stratagème audacieux. Il dépêche deux jeunes femmes, Clarisse (Emmanuelle Bouaziz) et Sylvia (Chloé Stefani), pour inciter le tragédien à revenir sur les pas de ses succès et de ses amours cachées, une loge de l’Hôtel de Bourgogne. Le piège fonctionne, il se referme sur un huis clos palpitant jusqu’à la dernière révérence.

“L’Éloge de la loose”, Christophe Beaugrand

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Avec « L’Éloge de la loose », Christophe Beaugrand, journaliste et animateur TV et radio, dévoile deux nouvelles cordes à son arc déjà bien pourvu. Trempant sa plume dans l’ironie et la vivacité, il rassemble dans un ouvrage divertissant trente moments de grande solitude en public d’hommes et de femmes médiatiques. Trente mésaventures, qu’il appelle « loose », tendres, cruelles, émouvantes, détonantes, et toujours drôles voire hilarantes, sont offertes à notre curiosité amusée. Faisant preuve d’autodérision, Christophe Beaugrand se met également en scène dans des situations peu valorisantes. On se régale de son ton gentiment impertinent et décalé et de son joli coup de crayon satirique qui caricature les personnages sous le feu honteux des projecteurs.

Quèsaco “ubéreux” ?

Temps de lecture : < 1 min “Il en va des écrivains comme des grands arbres
certains ont une production assez laborieuse,
d’autres, plus inspirés, ont l’offrande ubéreuse.
Qu’importe, s’ils se gardent de se perdre en palabres !”
©PrestaPlume

« À droite à gauche », la politique d’en rire

Temps de lecture : 2 min THÉÂTRE & CO
Pour les “quinze irrévocables”, après plus de 250 représentations depuis 2016, la comédie de Laurent Ruquier “À droite à gauche » réunit un duo improbable qui évolue et interagit comme des inséparables, deux artistes magnifiques dont la rencontre devient une évidence artistique. D’un côté Francis Huster jouant le rôle de Franck Tierson, un acteur riche et célèbre, divorcé et seul, étendard de la gauche caviar triomphante et qui le revendique… par solidarité avec les gens du peuple. De l’autre Régis Laspalès, alias Paul Caillard, chauffagiste en déplacement pour réparer une chaudière dans un luxueux appartement. Naïf par humanité et homme de bon sens, il assure être de droite “n’ayant pas les moyens de voter à gauche”. La situation, cocasse et inattendue, digne du pur boulevard, prépare à une conversation surréaliste qui abolit la langue de bois. Enfin !

Denis Doria, chasseur d’Art et d’histoires

Temps de lecture : 6 min PORTRAIT PASSION
Vibrant d’un feu intérieur raisonné et alimenté en continu par la passion, Denis Doria a la joie discrète et réservée, tout comme son modèle. L’architecte d’intérieur et grand collectionneur d’art décoratif moderne vient de publier une œuvre monumentale sur l’œuvre tout aussi monumentale d’un architecte de renom : Pierre Chareau. Voici douze ans que ce chercheur infatigable fait preuve de persévérance et de pugnacité dans la reconstitution de la vie du créateur de l’emblématique Maison de Verre. Une chasse au trésor avec son lot d’énigmes et de clés, et ses portes qui s’ouvrent sur un pan de vie oubliée dans des archives jusqu’au hasard d’une rencontre miraculeuse avec un photographe. Avec « Pierre Chareau – Un architecte moderne de Paris à New York », aux éditions Michel de Maule, c’est une voix qui ressurgit de l’injuste oubli et qui rend hommage au créateur phare de l’Union des Artistes Modernes (UAM). Un devoir de vulgarisation et de transmission qui s’accomplit enfin.

“Les bonnes mœurs”, Timothée Gaget

Roman Thimotée Gaget

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Les bonnes mœurs” de Timothée Gaget est un premier roman astucieusement ficelé, qui dévide sa pelote avec l’éloquence de l’avocat que l’auteur fut, avant de l’employer dans une agence de communication. “Les bonnes mœurs” opposent deux mondes : la gauche technocratique face à la droite rurale, catholique et conservatrice. C’est aussi une rencontre humaine puissante et silencieuse : Tristan et Bon-papa, son grand-père. Le banquier d’affaires parisien, narrateur antihéros, grille sa vie, courant de soirées en partouzes, sniffant des rails de coke et sifflant des cocktails explosifs. Le comte de Barmonne est un taciturne Solognot, ruminant la folie du monde, acariâtre endurci, chasseur et garant des traditions.

Quèsaco “sapidité” ?

Temps de lecture : < 1 min “Afin d’apprécier un bon met, prendre son temps.
Une fois en bouche, laisser fondre patiemment
pour en révéler toute la sapidité :
amertume, âcreté ou acidité.”
©PrestaPlume

« Avec vous jusqu’au bout ! », une comédie funéraire sans temps mort !

Temps de lecture : 2 min THÉÂTRE & CO
« Avec vous jusqu’au bout ! » est une comédie funéraire qui apprête la mort en grande pompe avec des atours décalés, insolents, jubilatoires. La dédramatiser par le rire, c’est très tentant ! Officiée par deux croque-morts enjoués et délirants, on y accourt ! Mais avec une écriture percutante en prime, alors là, c’est du chocolat en barre ! Ça tombe bien, Jean-Pierre et Sylvain Bugnon nous viennent de Suisse. C’est dire s’ils s’y connaissent ! Frères dans la vie, au spectacle ils se transforment en collègues au chômage qui doivent réviser leur examen d’ordonnateur des pompes funèbres. C’est une profession qui aura toujours de très beaux jours devant elle… si tant est que le professionnalisme de l’officiant soit reconnu ! Ce qui n’est pas gagné avec nos apprentis ! L’examen approche et l’un des deux n’est absolument pas prêt…

Patrick de Carolis, les ailes de géant

Temps de lecture : 7 min PORTRAIT PASSION
Port altier, regard droit, sourire dégagé, Patrick de Carolis a forgé son caractère à l’école du respect et du travail et a tracé son chemin en s’appuyant sur le passé pour nourrir le présent et préparer l’avenir. Après une vie riche de projets, de défis, de paris, après des accusations infondées, après une période d’introspection, le temps était venu pour le journaliste, présentateur et écrivain de se retourner sur ses souvenirs d’enfance et sa carrière ascensionnelle, sur son attachement à l’histoire, à la culture et au patrimoine, sur son mandat tumultueux à la tête de France Télévisions, jusqu’à l’ultime outrage remettant en cause sa probité. C’est un homme apaisé qui se confie dans un livre témoignage-vérité Les ailes intérieures (Plon), le temps d’un battement d’ailes suspendu pour des lendemains neufs.

“Sortie de piste”, Marc Welinski

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Dans son roman choral “Sortie de piste”, Marc Welinski ébranle les certitudes d’un homme éprouvé, donnant à réfléchir sur la question épineuse et passionnante des expériences de mort imminente (EMI). La science peut-elle tout expliquer ? Moïse Steiner est chef d’entreprise à Paris, ancien militant trotskyste, cartésien et athée. Comme concentré de scepticisme, on ne peut mieux faire ! Et pourtant, l’incrédule va vivre l’inconcevable.

Quèsaco “zoïle” ?

Temps de lecture : < 1 min “Il est de la plume comme d’un boulet noir,
Elle percute et perfore, disperse tout espoir.
Animé par la haine et la cupidité,
un zoïle détruit pour des liquidités.”
©PrestaPlume

« L’éveil du chameau » : Cap Paternité !

Temps de lecture : 2 min THÉÂTRE & CO
Quand une femme bourrée de principes rencontre un homme sans principe, la confrontation promet du grand spectacle. Embarquez les yeux fermés à bord de ce superbe vaisseau qui tangue sous des vents contraires. Une situation périlleuse provoquée par Murielle Magellan, une auteure aussi talentueuse que malicieuse et à l’humour corrosif. Et ouvrez les écoutilles ! “L’éveil du chameau” est une bourrasque, un tourbillon… que dis-je ? Une tempête initiatique qui secoue le théâtre de l’Atelier. Les répliques claquent tantôt en force tantôt en subtilité, impertinentes et provocatrices, piquantes et vives, et toujours justes. Le trio de comédiens (Pascal Elbé, Barbara Schulz, Valérie Decobert) est sur le pont avec ardeur et conviction, ne lâchant rien. Une grande complicité transparaît de leur jeu sincère et fluide. Des accalmies éclairent les failles des personnages qui en deviennent plus émouvants. La mise en scène de Anouche Setbon est fine, sobre et suggestive. Les jeux de lumière marquent une temporalité qui chemine main dans la main avec l’évolution des caractères.

“Les bijoux indiscrets”, Denis Diderot

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Le philosophe Denis Diderot, directeur de l’ambitieuse Encyclopédie, aurait été dans sa jeunesse un tantinet grivois. Qui l’eut cru ? “Les bijoux indiscrets” est son premier roman publié de son vivant, en 1748, mais anonymement. Il avait aux alentours de 35 ans quand il imagine une fable licencieuse. Ce petit bijou libertin est né d’un pari entre le philosophe et sa maîtresse d’alors. Il ne lui a pas fallu plus de quinze jours pour soumettre son roman érotico-oriental à l’appréciation intime de sa dame de cœur.

“Le Jaune et le Noir – Sur les pas de Stendhal”, Nicolas Saudray

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
“Le Jaune et le Noir – Sur les pas de Stendhal”, de Nicolas Saudray, est une invite à un beau voyage intemporel, celui de la quête d’un amour vrai à une époque où l’affaire du mariage était un petit arrangement entre familles. L’une offrant un titre et un rang, et l’autre effaçant les dettes. Au point tel que l’argument d’une mésalliance s’inclinait devant l’absolue nécessité. Un thème cher au cœur et à la plume de Stendhal qui avait imaginé une suite à son roman “Le Rouge et le Noir”, une fresque amoureuse dans les tourments de l’histoire de la première moitié du XIXe siècle et dont Nicolas Saudray a poursuivi l’idée.

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