Quèsaco “agélaste” ?

Temps de lecture : < 1 min “Un agélaste se rencontre un jour ou l’autre.
Hermétique aux joies de l’humour, il se promène
le visage renfrogné, absent, peu amène.
Mimique ou blague, tout effort d’avance se vautre.”
©PrestaPlume

« Et pendant ce temps, Simone veille ! », un humour résolument engagé

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE
Au théâtre de la Contrescarpe, on rit à gorge déployée dans une salle bondée. Un public largement féminin vibre en accord majeur avec les quatre comédiennes. Il y a comme une entente tacite, instinctive, une communion solidaire, des expériences partagées qui résonnent de concert entre toutes les femmes. D’où vient cette magie ? Du thème proposé, pardi ! « Et pendant ce temps, Simone veille » est une comédie sur l’évolution de la condition féminine en France depuis les années 50 jusqu’à nos jours. Un vaste programme rétrospectif qui peut freiner l’élan tant le sujet est rebattu. Mais c’est sans compter la magnifique énergie des comédiennes, campant une bourgeoise, une ouvrière et une femme de classe moyenne, en outrant le trait, provoquant des situations drolatiques qui voisinent avec le burlesque, volontairement, qui laissent cependant percer un certain dépit vis-à-vis des mœurs qui n’avancent pas aussi vite que les idées et les bonnes volontés.

“L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio”, Jean-Marie Gourio

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Jean-Marie Gourio, ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, emprunte ses mots à l’enfance enracinée. “L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio” est le premier de ses textes qui inaugure la collection “Papillon”. Un titre évocateur, aux attributs de légèreté, de beauté et de poésie. Un roman coup de cœur au ton qui lâche l’impertinence truculente des “Brèves de comptoir” au profit de l’innocence métaphorique. Un conte épistolaire qui ranime les aventures de Pinocchio avec l’idée de sublimer la croyance en ses rêves. C’est un hymne à la vie, à l’enfance, à la confiance, à la réalisation de soi, au pardon, avec en cadeau une immersion lumineuse dans une Italie bucolique, authentique, chaleureuse.

“En attendant Bojangles”, Olivier Bourdeaut

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
“Avec “En attendant Bojangles”, premier roman aux nombreux premiers prix, Olivier Bourdeaut s’empare de la folie pour l’habiller d’une poésie délirante à deux voix, celles du fils et du père. Il l’invite en musique à rentrer dans la danse d’une vie rêvée sur une partition menée tambour battant. Dès les premières notes, le ton et le rythme imposent une mélodie étrange, attachante, captivante. Le lecteur est propulsé dans l’univers de cette famille survoltée, où la vérité se travestit de bonne foi de mensonges et d’histoires à dormir debout, où la fête perpétuelle a viré le quotidien à grands coups de rires et d’argent, où l’amour règne en dictateur joyeusement irresponsable, comme s’il pouvait n’exister rien d’autre sur terre qu’eux trois.”

Quèsaco “flavescent” ?

Temps de lecture : < 1 min “Dans les champs flavescents, les blés frissonnent au vent
dans un ballet gracieux qui se meut au levant.
Une fois leur majesté bombée de grains tendres,
vient la coupe que le soleil ne peut suspendre.”
©PrestaPlume

« Fabrice Luchini et moi », où le frisson par le verbe

Temps de lecture : 4 min THÉÂTRE
On vient rêvant d’un Luchini en fête, on repart avec du Sauton en tête. Un génie pour le prix de deux. Une technicité gestuelle et vocale hal-lu-ci-nante ! Des traits d’esprits qui font mouche, qui scandalisent avec ravissement et démontent les lieux communs avec une arme fatale : la langue française. Le spectacle écrit, mis en scène et joué par Olivier Sauton, au théâtre de l’Archipel, est une exaltation de l’esprit. L’admiration du comédien pour le maître du verbe résonne dans une symphonie solitaire, mais peuplée de talents, avec justesse et tendresse, pour que l’ivresse soit.

“L’ange de Dalkey Island”, Alain Teulié

L'ange de dalkey island Alain Teulié

Temps de lecture : 6 min CHRONIQUE PLUS
“Trois êtres, trois générations, trois miracles”… mais des miracles à l’incarnation bien réelle. N’est-ce pas ceux qui sont les plus merveilleux, inattendus, percutants ? “L’Ange de Dalkey Island” transporte l’âme et l’imagination vers une contrée pétrie de mystères. Un endroit qui inspire le rêve, qui impose le miracle comme une évidence. S’il devait en y avoir un, ce ne pourrait être que là, sur cette plage de Dalkey Island, en Irlande. Avec intelligence, Alain Teulié se joue des apparences, incline à faire croire et, brutalement, lève le voile du fantastique pour inviter, dans la danse des révélations, une réalité plus troublante, plus manigancée, plus intéressée… mais une réalité révélée au nom de l’amour et de la transmission.”

“Crise et châtiment”, Bertrand Fitoussi

roman Crise et châtiments Bertrand Fitoussi

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Crise et Châtiment”, le si bien nommé, est un roman à deux voix à la résonnance autobiographique, qui oppose à la fiction un réalisme cinglant et brutal. Bertrand Fitoussi y décrypte l’inéluctable enchevêtrement des événements qui ont présidé à l’implosion du monde de la finance et scellé le sort calamiteux de nombre d’épargnants lors de la crise des subprimes, en 2007. Alors banquier international, l’auteur était aux premières loges de cette tragédie en plusieurs actes qui se jouaient sans filet, sans répétitions, sans l’expérience du connu.

Quèsaco “Smaragdin” ?

Temps de lecture : < 1 min “Dans les bras frémissants de la Seine alanguie,
une femme s’abandonne en toute confiance.
L’azur clair au scintillant smaragdin se fiance
offrant un lit nuptial à la belle assoupie.”
©PrestaPlume

“La littérature sans idéal”, Philippe Vilain

Philippe Vilain Grasset

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Romancier et essayiste, homme du présent amarré au passé, Philippe Vilain a besoin de réfléchir la littérature qu’il pratique. Son dernier essai « La littérature sans idéal », édité chez Grasset, est un état des lieux objectif et constatatif sur ce qu’il est advenu de la littérature depuis Proust, Gide, Genet, etc. Il n’était pas question pour lui d’être à charge, ni d’émettre des jugements dépréciatifs, ni même de remettre en cause des auteurs. C’est donc sans affects parasites, sans s’embarrasser de la sempiternelle du « c’était mieux avant », qu’il a fourbi ces outils de mesure analytique et parcouru un voyage temporel sur les chemins du paysage littéraire contemporain français.

“Truffe et sentiments”, Émilie Devienne

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“On ne peut pas s’accrocher à une situation passée tout en voulant tourner la page”. Cette affirmation dans “Truffe et sentiments” résume avec simplicité tous les enjeux complexes de la fin d’une histoire d’amour et d’une vie familiale. Avec son premier roman, Émilie Devienne explore avec justesse les déchirements d’une rupture, celle d’un couple réputé idéal. C’est un sujet rebattu, certes. Mais cette spécialiste dans le domaine de l’évolution personnelle, avec une vingtaine d’ouvrages à son actif, le maîtrise jusqu’au bout des ongles… ou des griffes, puisqu’elle nous le fait vivre au travers d’un narrateur inattendu : Gibus, un border collie mâtiné de griffon.

Quèsaco “éburné” ?

Temps de lecture : < 1 min “Témoin des amours nocturnes, la lune veille,
projetant sa face éburnée, la plus brillante.
Sous ce ciel complice, les cœurs tendres sommeillent,
les rêves chauds enlacés dans la nuit accueillante.”
©PrestaPlume

“Anquetil tout seul”, la victoire d’une équipe

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE
« L’excellence se joue dans la solitude. » La phrase du texte de Paul Fournel, tirée du livre « Anquetil tout seul » (Éditions du Seuil/Éditions Points) résout-elle à elle seule l’énigme Anquetil ? Deux mots clés qui définissent pourtant si bien le monstre sacré du cyclisme de 1953 à 1969, le champion de la froideur et du professionnalisme, l’homme timide avec le public et exigeant avec lui, qui ne se courbait que devant le guidon. L’homme divisait qui les foules, le sportif qui ratissait les victoires. Mais dont la « passion » ne se laisse toujours pas distancer par l’oubli. Elle est toujours, vive, venant talonner la roue de ce vélo qui fend l’air, avalant les heures d’efforts, de travail, d’audace, de défis, de douleurs, jusqu’au bout de lui-même, pour ressusciter au Studio Hébertot.

“Sur les toits d’Innsbruck”, Valère Staraselski

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Une bouffée d’air vivifiante ! « Sur les Toits d’Innsbruck » est d’abord un hymne à dame Nature, puis à la cause animale. L’auteur Valère Staraselski se tient au chevet de cette malade qui s’épuise à compenser, à réparer, à digérer les outrages subis. En cause, un drôle d’animal, irrespectueux, court d’esprit et de vue, en quête d’un idéal famélique axé sur un retour sur investissement immédiat et brutal. Cet animal, qui s’est relevé il y a des milliers d’années sur ses deux jambes, est aujourd’hui pris dans un tourbillon collectif de la consommation qui lui fait perdre pied. Mais ce vertige contagieux n’a pas encore troublé le silence des Alpes d’Autriche. Même le temps qui file partout ailleurs vient parfois se perdre dans les cimes alpines, dont 600 dépassent les 3 000 mètres, pour s’y reposer en apesanteur, à l’ombre d’un sapin, et y écouter la symphonie des oiseaux.

“Toutes ces choses à te dire”, Frédérique Volot

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
L’immersion est profonde et émouvante. Frédérique Volot trempe une plume légère et romanesque dans l’encre réaliste de la vie douloureuse et mouvementée d’Ettore et de Lucie. L’auteure retrace avec une verve saisissante leur trajectoire différente qui va les réunir en 1930, puisant dans leurs origines, leur enfance, leur apprentissage de la vie, entre débrouillardises et audace. Elle leur fait traverser en parallèle des moments personnels éprouvants et des événements historiques tragiques qui vont édifier leur coup de foudre en un amour puissant, indestructible.

Quèsaco “rubicond” ?

Temps de lecture : < 1 min “Franchi le Rubicon, les bonheurs s’épanouissent,
Les accents chauds réveillent d’un hiver trop long,
Les vins volcaniques libèrent un feu fécond,
Les visages rubiconds, béats, s’élargissent.”
©PrestaPlume

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