“Crise et châtiment”, Bertrand Fitoussi

roman Crise et châtiments Bertrand Fitoussi

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Crise et Châtiment”, le si bien nommé, est un roman à deux voix à la résonnance autobiographique, qui oppose à la fiction un réalisme cinglant et brutal. Bertrand Fitoussi y décrypte l’inéluctable enchevêtrement des événements qui ont présidé à l’implosion du monde de la finance et scellé le sort calamiteux de nombre d’épargnants lors de la crise des subprimes, en 2007. Alors banquier international, l’auteur était aux premières loges de cette tragédie en plusieurs actes qui se jouaient sans filet, sans répétitions, sans l’expérience du connu.

“Truffe et sentiments”, Émilie Devienne

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“On ne peut pas s’accrocher à une situation passée tout en voulant tourner la page”. Cette affirmation dans “Truffe et sentiments” résume avec simplicité tous les enjeux complexes de la fin d’une histoire d’amour et d’une vie familiale. Avec son premier roman, Émilie Devienne explore avec justesse les déchirements d’une rupture, celle d’un couple réputé idéal. C’est un sujet rebattu, certes. Mais cette spécialiste dans le domaine de l’évolution personnelle, avec une vingtaine d’ouvrages à son actif, le maîtrise jusqu’au bout des ongles… ou des griffes, puisqu’elle nous le fait vivre au travers d’un narrateur inattendu : Gibus, un border collie mâtiné de griffon.

“Toutes ces choses à te dire”, Frédérique Volot

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
L’immersion est profonde et émouvante. Frédérique Volot trempe une plume légère et romanesque dans l’encre réaliste de la vie douloureuse et mouvementée d’Ettore et de Lucie. L’auteure retrace avec une verve saisissante leur trajectoire différente qui va les réunir en 1930, puisant dans leurs origines, leur enfance, leur apprentissage de la vie, entre débrouillardises et audace. Elle leur fait traverser en parallèle des moments personnels éprouvants et des événements historiques tragiques qui vont édifier leur coup de foudre en un amour puissant, indestructible.

“Côté chambre, côté jardin”, Joseph-Antoine d’Ornano

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Côté chambre, côté jardin” invite à une douce et aimable introspection qui chemine entre poésie et dessins dans les allées du grand jardin des souvenirs. Dans sa quête, le peintre Joseph-Antoine d’Ornano prend le bras du lecteur pour lui conter, tout bas, en toute amitié, le bruissement léger des sensations qui ressurgissent, par extraordinaire, au détour d’un bosquet ou d’une fontaine, à la faveur d’une lumière particulière, qui en rappelle une autre, plus intime. Celle qui a accompagné sa naissance. Une lumière crémeuse d’un début d’après-midi de janvier. Ce même teint crémeux qui habille aujourd’hui d’un ton unique sa pensée et ses vingt-neuf aquarelles.

“Comédies urbaines.com”, Alexandre Tsypkine

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
L’acuité dans la perception. La causticité dans l’humour. La finesse dans le style. La promesse du “Beigbeder russe” est tenue. Comédies urbaines.com d’Alexandre Tsypkine est un cocktail de plaisirs de l’esprit, d’une grande modernité, mêlant piquant et tendresse. Une fois secoué avec énergie dans le shaker des idées, le breuvage exquis, agrémenté d’un zeste de malice, détone et n’épargne personne. Les femmes, les hommes, les riches, les pauvres, la jeunesse débridée qui ne respecte plus rien, la vieillesse qui s’accroche aux traditions. Cet écrivain journaliste ne s’oublie pas dans le décorticage satirique des mœurs russes, principalement moscovites et Saint-Pétersbourgeoises. Il tourne en dérision ses faits de guerre devant la gent féminine et les scuds encaissés avec une bravoure stoïque admirable.

“Dans mon cœur à jamais”, Narinai Abgaryan

Narinai Abgaryan Roman

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Ne peut être beau que ce qui est grave”, selon Anton Tchékhov. Avec “Dans mon cœur à jamais”, de Narinai Abgaryan, on flirte avec cet écrivain russe dont l’influence narrative sourd tout au long des portraits intimes des membres d’une famille arménienne de Berd, ville natale de l’auteure. Une saga où chacun attache davantage le lecteur à son histoire, menée tambour battant par une narratrice-fillette, qui donne à voir, sentir et ressentir les malheurs d’un peuple qui vit dans le dénuement le plus absolu, mais pleinement chaque instant, arrachant à ce quotidien morne et douloureux qui traverse les siècles cette joie d’être ensemble, unis, généreux et aimants.

“Pierre Soulages au fil de l’amitié”, Pierre Duterte

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Le psychothérapeute et photographe Pierre Duterte croit en l’amitié. Pas à celle qui se propage sur les réseaux sociaux, de clic en clic, dévoyée par ce qu’il appelle la “débâcle affective” de nos sociétés. Il veut parler de ce genre d’amitié qui se construit sur des années autour de valeurs et de partages communs. Avec “Pierre Soulages au fil de l’amitié”, le fondateur de l’association “Parcours d’Exil” rend hommage à cette amitié de trente années avec le peintre et, par ricochet, avec sa femme Colette. Une amitié respectueuse et complice, pétrie d’admiration.

“Souvenirs dans les poches”, Andrei Astvatsatourov

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
« Qui suis-je ? » Telle est la question que se pose Andrei Astvatsatourov dans « Souvenirs dans les poches ». Empruntant à l’autobiographie fiction, l’auteur plonge les mains dans les poches profondes de sa mémoire sélective à la faveur de cette question existentielle aussi urgente que corrosive. Armé d’un style aiguisé, vif, insolent, original, il découpe sa vie, méthodiquement et par fragments que ses réminiscences pérégrines brassent, épurent, ordonnent pour recomposer le puzzle de son histoire, une histoire réconciliée.

“Le sommeil le plus doux”, de Anne Goscinny

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Le sommeil le plus doux”, de Anne Goscinny, est un roman qui brille par son élégance. L’élégance des mots alliée à l’élégance de l’esprit. L’alliance est magnifiée par des phrases à la musique poétique chargées d’émotions et d’images aux couleurs pastel. L’écriture délicate est une lente respiration, celle de deux femmes d’abord, d’une mère et de sa fille qui s’acheminent vers une séparation définitive, sous l’œil compatissant d’une grand-mère qui s’égare dans ses tendres souvenirs. Puis celle d’un homme qui s’interroge sur sa relation avec sa femme qui s’éloigne dans son monde intérieur, éclaboussé de peintures abstraites.

“Crazy in love”, Lauren Chapman

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Ponctuée de “Boum… Boum… Boum…” et de “Connard… Connard… Connard”, l’histoire “Crazy in love” dévoile une passion exacerbée qui défie l’entendement. Le propre de la passion est la déraison. Certes ! L’auteure, Lauren Chapman, s’est d’ailleurs inspirée d’une rencontre de cette force émotionnelle pour écrire cette histoire de possession charnelle. Mais faut-il pour autant se perdre au point d’en oublier de construire une histoire attachante ? Hélas, l’addiction ne vaut que pour les deux personnages entre eux, le lecteur exigeant risque de se lasser de l’immaturité immuable de Mélodie et de la perversité excessive de Ryan. Les 464 pages laissaient espérer un souffle romanesque décoiffant. Hélas ! Hélas ! Hélas !

“Huit mois pour te perdre”, Marie-Diane Meissirel

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Huit mois pour te perdre” est un roman à deux voix qui nous téléporte en Croatie, en 2013, peu avant l’entrée de ce pays dans l’Union européenne. Une gageure audacieuse ! Brillante et originale est l’idée de Marie-Diane Meissirel de situer l’action de son troisième roman à Zagreb, en plein cœur d’une Croatie meurtrie par le conflit yougoslave. Ayant fondé son association humanitaire “RTL Pomaze Djeci” dans ce pays où elle a aussi travaillé, l’auteure maîtrise son sujet. Elle livre un précieux témoignage qui, par le biais de la fiction, permet une meilleure compréhension de ce conflit fratricide complexe et douloureux.

“Au palais du Ciel”, Rémi Huppert

Au palais du Ciel Remi Huppert

Temps de lecture : 2 min Avis de PrestaPlume ♥♥♥♥
L’immersion est totale. Rémi Huppert en grand connaisseur de la Chine fait oublier qu’il vient de l’Occident. « Au palais du Ciel » surprend par sa haute tenue historique et son réalisme qui appose sur le récit le sceau de la véracité. Les événements politiques et l’évolution des mœurs accompagnent l’histoire de Xiuli, en l’emprisonnant dans une solitude cruelle jusqu’à l’arrivée de David, un juif exilé en recherche de ses racines et dont elle va s’éprendre.

“L’homme qui brûlait d’être Dieu”, Jean-Michel Riou

Roman de Jean-Michel Riou

Temps de lecture : 3 min Avis de PrestaPlume ♥♥♥♥
Avec L’homme qui brûlait d’être Dieu, l’aventure tend la main, comme une invite à la découverte. Mais, pas n’importe laquelle… celle de l’Arabie Heureuse. On ne peut qu’être intrigué par l’évocation poétique d’un endroit où l’on imagine que la mort se fait plus pressante que nulle part ailleurs. C’est le royaume de la Reine de Saba, le Yémen. Du sable, du sable… et quelque part dans cette étendue de désert, la vie qui renaît !

“La fille au 22”, Anna-Véronique El Baze

Temps de lecture : 2 min Avis de PrestaPlume – Coup de cœur
Une écriture qui capture, malmène, soumet, émerveille. Le lecteur est emporté par un souffle narrateur irrésistible, entre envolées lyriques et envolées cyniques. Il expérimente des sentiments contradictoires et finit par tituber, hagard, hésitant entre compassion et malaise. Anna-Véronique El Baze commet le tour de force de faire aimer “La fille au 22” qui de femme effacée se transforme en femme fatale, doublement fatale, avec pour seul ornement un rouge à lèvre rouge sang et une balle, celle qu’elle ira planter dans la nuque de l’être à qui elle a donné son corps insensible aux caresses. Seul le moment qui précède le tir et celui qui suit, ce moment où le corps de l’homme s’amollit à terre avec un filet de vie au coin de la bouche, la soulève dans une extase orgasmique.

“Un cerveau sain dans un monde toxique”, John Gray

Temps de lecture : 3 min Avis de PrestaPlume ♥♥
Vingt-quatre ans séparent “Un cerveau sain dans un monde toxique” du best-seller “Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus”. De conseiller conjugal et coach, John Gray s’est depuis transformé en chercheur. Atteint de la maladie de Parkinson, l’écrivain s’est intéressé de plus près à l’origine de son affection, dont il connaissait, pour en avoir été témoin près de lui, l’issue fatidique. À savoir l’oxydation du cerveau… dont il s’est guéri. Une guérison en dehors des frontières de la médecine traditionnelle ne pouvait qu’enthousiasmer et titiller la curiosité sur ce “miracle”.

“Curieux objets, étranges histoires – 33 objets, 33 destins extraordinaires”, Pierre Bellemare et Véronique Le Guen

Temps de lecture : 2 min Avis de PrestaPlume ♥♥♥
S’il y a un nom qui fait voyager dans le temps, c’est bien celui de Pierre Bellemare. Un fameux “Sésame, ouvre-toi” sur l’enfance d’abord, ces exquis moments où l’on écoutait ou dévorait ses Dossiers extraordinaires ; puis sur le passé au travers du prisme d’histoires vraies d’anonymes ou pas. Bref, friand on l’est, friand on le reste !

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