“Dans mon cœur à jamais”, Narinai Abgaryan

Narinai Abgaryan Roman

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Ne peut être beau que ce qui est grave”, selon Anton Tchékhov. Avec “Dans mon cœur à jamais”, de Narinai Abgaryan, on flirte avec cet écrivain russe dont l’influence narrative sourd tout au long des portraits intimes des membres d’une famille arménienne de Berd, ville natale de l’auteure. Une saga où chacun attache davantage le lecteur à son histoire, menée tambour battant par une narratrice-fillette, qui donne à voir, sentir et ressentir les malheurs d’un peuple qui vit dans le dénuement le plus absolu, mais pleinement chaque instant, arrachant à ce quotidien morne et douloureux qui traverse les siècles cette joie d’être ensemble, unis, généreux et aimants.

Sophie Barjac au pays des métamorphoses

Temps de lecture : 6 min PORTRAIT PASSION
Films cultes qui ont propulsé Sophie Barjac au-devant de la renommée, “À nous les petites Anglaises” et “L’Hôtel de la plage” ont marqué la carrière de l’actrice. Il en est un autre qui n’a jamais été distribué en France, mais qui l’a fait connaître à l’international. C’est le film comédie musicale “Alice”, tiré du conte de Lewis Caroll, où elle jouait le rôle titre. Tourné à Varsovie, en 1980, à la veille de l’avènement de Solidarnosc, le film a connu un tel retentissement qu’il est devenu un classique en Pologne. Trois décennies plus tard, alors qu’une comédie musicale “Alice” se monte en Pologne, le film est disponible en édition DVD SteelBook en 500 exemplaires, enrichi de bonus expliquant les conditions particulières du tournage. Une formidable expérience initiatique qui a fait grandir la jeune Sophie, alors âgée de 22 ans.

Quèsaco “billevesées” ?

Temps de lecture : < 1 min “Trêve de sornettes et d’autres billevesées !
Cessez de semer des vérités empesées
du sceau des mensonges que nul trouve éloquents.
De quoi accouchera ce monde inconséquent ?”
©PrestaPlume

“Pierre Soulages au fil de l’amitié”, Pierre Duterte

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Le psychothérapeute et photographe Pierre Duterte croit en l’amitié. Pas à celle qui se propage sur les réseaux sociaux, de clic en clic, dévoyée par ce qu’il appelle la “débâcle affective” de nos sociétés. Il veut parler de ce genre d’amitié qui se construit sur des années autour de valeurs et de partages communs. Avec “Pierre Soulages au fil de l’amitié”, le fondateur de l’association “Parcours d’Exil” rend hommage à cette amitié de trente années avec le peintre et, par ricochet, avec sa femme Colette. Une amitié respectueuse et complice, pétrie d’admiration.

“Le pianiste et les matriochkas”, Élodie Mazuir

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE PLUS
Composition astucieuse. Exécution au millimètre. Le premier roman d’Élodie Mazuir est une partition qui soulève les cœurs tendres et ménage un suspens qui va crescendo, pour arriver à un finale en apothéose. Elle convoque la mobilisation des sens. Impossible de lâcher la lecture. Le rythme binaire et régulier bouscule la curiosité. L’auteure pose une écriture qui touche, alternant légèreté et force, décrivant avec justesse et sans falbalas les sentiments variant entre pureté de l’amour et possession perverse. Les émotions sont mises à nu, avec simplicité et candeur, ce qui confère au récit une intensité palpable. Elodie Mazuir pousse ses personnages au-delà de leurs limites et de leurs souffrances pour qu’émerge des épreuves une transformation… une transfiguration. Un accomplissement libérateur.

“Souvenirs dans les poches”, Andrei Astvatsatourov

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
« Qui suis-je ? » Telle est la question que se pose Andrei Astvatsatourov dans « Souvenirs dans les poches ». Empruntant à l’autobiographie fiction, l’auteur plonge les mains dans les poches profondes de sa mémoire sélective à la faveur de cette question existentielle aussi urgente que corrosive. Armé d’un style aiguisé, vif, insolent, original, il découpe sa vie, méthodiquement et par fragments que ses réminiscences pérégrines brassent, épurent, ordonnent pour recomposer le puzzle de son histoire, une histoire réconciliée.

“Je me suis tue”, Mathieu Ménégaux

Mathieu Ménégaux je me suis tue

Temps de lecture : 4 min CHRONIQUE PLUS
Le silence est d’or… Certes, mais il est surtout souffrance. Il consume à petit feu le porteur du secret, du non-dit, du déni. On le sait tous, plus ou moins. Mathieu Ménégaux, lui, s’est emparé de ce sujet sensible, décrivant l’insinuation du mal avec netteté, sans voile faussement pudique, touchant aux émotions les plus violentes, les plus primaires. “Je me suis tue” est une lutte intérieure entre le corps et l’esprit, une lente agonie de la lucidité au profit d’une tragédie moderne. Un récit de confession cadenassé par la fatalité.

Quèsaco “melliflu” ?

Temps de lecture : < 1 min “Je rêve d’un temps où le regard serait franc,
où les mots ne seraient ni vains ni superflus
Je rêve d’une tête qui aurait du cran,
qui abandonnerait ses grands airs melliflus.”
©PrestaPlume

“Le sommeil le plus doux”, de Anne Goscinny

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Le sommeil le plus doux”, de Anne Goscinny, est un roman qui brille par son élégance. L’élégance des mots alliée à l’élégance de l’esprit. L’alliance est magnifiée par des phrases à la musique poétique chargées d’émotions et d’images aux couleurs pastel. L’écriture délicate est une lente respiration, celle de deux femmes d’abord, d’une mère et de sa fille qui s’acheminent vers une séparation définitive, sous l’œil compatissant d’une grand-mère qui s’égare dans ses tendres souvenirs. Puis celle d’un homme qui s’interroge sur sa relation avec sa femme qui s’éloigne dans son monde intérieur, éclaboussé de peintures abstraites.

“Locataire”, Tudual Akflor

Temps de lecture : 4 min CHRONIQUE PLUS
Il s’en passe de belles à Kermaro ! Dans ce petit village du Finistère vivote un couple de retraités, les Kazec. Ils ont une retraite maigrelette, de bons légumes du jardin et du tord-boyaux à volonté. Enfin, ça, c’était la belle vie d’avant… avant l’arrivée d’un olibrius de Paris qui a loué pour une semaine de vacances leur “pennty”, une maisonnette au charme limité au fond du jardin. Dès la prise de possession des clés jusqu’à leur remise explosive, la relation entre Jean-Luc Kazec et John Canari est étrange, insaisissable, dérangeante. Au fil des jours, elle prend des allures de guérillas disproportionnées, où tous les coups sont permis, surtout ceux qui viennent l’air de rien, coiffés d’amabilités vengeresses.

“Crazy in love”, Lauren Chapman

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Ponctuée de “Boum… Boum… Boum…” et de “Connard… Connard… Connard”, l’histoire “Crazy in love” dévoile une passion exacerbée qui défie l’entendement. Le propre de la passion est la déraison. Certes ! L’auteure, Lauren Chapman, s’est d’ailleurs inspirée d’une rencontre de cette force émotionnelle pour écrire cette histoire de possession charnelle. Mais faut-il pour autant se perdre au point d’en oublier de construire une histoire attachante ? Hélas, l’addiction ne vaut que pour les deux personnages entre eux, le lecteur exigeant risque de se lasser de l’immaturité immuable de Mélodie et de la perversité excessive de Ryan. Les 464 pages laissaient espérer un souffle romanesque décoiffant. Hélas ! Hélas ! Hélas !

Quèsaco “blézimarder” ?

Temps de lecture : < 1 min “Visez ces rustres qui s’oublient et parlent tant
ils blézimardent autant en privé qu’à la scène,
scient les propos à la racine, les assènent,
fauchant la réplique au discret intermittent.”
©PrestaPlume

“Tango Loft”, Véronique Sauger

Temps de lecture : 4 min CHRONIQUE PLUS
Ils s’aiment, un peu, beaucoup, passionnément… à la folie. Un loft aux parois de verre glacées. Un couple de danseurs de tango en fusion amoureuse. Suzy, si affriolante dans ses chaussures noires à talon haut. Jean, torse bombé de tendresse et de lâcheté. Et, entre les deux, s’incruste dans cette danse langoureusement mortelle un enfant de 34 ans rejeté par un couple de médecins inquiétants. Un peu dérangé, un matheux qui compte, la nuit, s’adressant aux étoiles et à la lune, qui leur récite des vers bancals, sans tête ni queue, sans fin. On l’appelle Brume.

“Huit mois pour te perdre”, Marie-Diane Meissirel

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
“Huit mois pour te perdre” est un roman à deux voix qui nous téléporte en Croatie, en 2013, peu avant l’entrée de ce pays dans l’Union européenne. Une gageure audacieuse ! Brillante et originale est l’idée de Marie-Diane Meissirel de situer l’action de son troisième roman à Zagreb, en plein cœur d’une Croatie meurtrie par le conflit yougoslave. Ayant fondé son association humanitaire “RTL Pomaze Djeci” dans ce pays où elle a aussi travaillé, l’auteure maîtrise son sujet. Elle livre un précieux témoignage qui, par le biais de la fiction, permet une meilleure compréhension de ce conflit fratricide complexe et douloureux.

Quèsaco “houssiner” ?

Temps de lecture : < 1 min “A quoi sert de houssiner, à hue et à dia,
quand un âne ou un boeuf s’entête dans l’erreur,
qu’il roule ses yeux globuleux, s’ébroue de peur,
fouette sa queue, mors aux dents, devant les média ?”
©PrestaPlume

Claire de Castellane, la pédagogie du classique en point d’orgue

Temps de lecture : 5 min PORTRAIT PASSION
Un parcours comme sur une portée de musique, fait de mesures et d’intensité, avec de nombreux talents à la clé pour ouvrir les portes d’une vie d’enseignant et de producteur de concerts. De l’énergie et un tempérament entreprenant en sus, guidée par un désir ancré depuis toujours de désacraliser la musique classique pour la rendre accessible à tous. Voilà une ambition bien menée qui conduit Claire de Castellane vers le tournant de sa carrière : l’antenne de France Musique !

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