“Les Producteurs”, un grand cru classé Michalik

Temps de lecture : 4 min THÉÂTRE & CO
Exit « Les Producteurs », le film culte du grand Mel Brooks (1968) ! La version d’Alexis Michalik au Théâtre de Paris est un millésime exceptionnel, qui fait pétiller les yeux et les synapses, incurvant dans le même temps les zygomatiques entre sourire béat et rire franc. Tel un grand cru classé, la comédie musicale se vit avec délectation et ravissement sans un soupir… sinon d’aise ! Que l’on ait vu le spectacle original ou pas, le plaisir est neuf, intense, mémorable, comparable à l’émotion provoquée par « Edmond » (Théâtre du Palais royal jusqu’au 2 juillet 2022). Espérons que ce show musical d’Alexis Michalik reste longtemps à l’affiche, tout comme ses autres créations (Edmond, Le Cercle des illusionnistes, Le porteur d’Histoire, Intra-muros, une histoire d’amour). Même s’il n’a pas écrit le scénario de ce producteur ruiné qui imagine une arnaque à l’assurance en montant la pire comédie musicale, l’artiste a mis un fabuleux grain de sel dans le ballet que forme la mise en scène. Une signature inimitable qui bouleverse et ravit par alternance. Par les temps qui courent, ce petit bonheur de deux heures est un précieux bouclier contre la morosité et le marasme ambiants.

“Vraie !”, une performance plus vraie que nature

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Ah ! Quelle jeune fille ne rêverait pas de rencontrer Bradley Cooper, acteur et réalisateur en 2018 de « A star is born » avec Lady Gaga dans le premier rôle ? Dans son premier one woman show musical « VRAIe ! », au théâtre de L’Archipel, Prisca Demarez l’appelle de ses vœux passionnés et de toutes les manières scéniques possible ! Fil rouge de son spectacle, dans une mise en scène très rythmée de Papy, ce prince charmant des temps modernes n’est en fait qu’un faire-valoir qui hisse la prestation de l’artiste au-dessus d’elle-même et de ce désir inextinguible de chanter. L’histoire de « A star is born » pourrait avoir été écrite pour Prisca Demarez tant se faire reconnaître par un agent et le public fut un parcours jonché d’obstacles et de recommencements. Avec sincérité et enthousiasme, elle nous relate en chansons les grandes lignes de ce vécu, non sans manier un humour décomplexé et irrésistible. La chanteuse de comédie musicale (Avenue Q, Blanche Neige, Cabaret, Cats) à la vitalité contagieuse n’a jamais baissé les bras et heureusement pour nous. Accompagnée de John Florencio au piano et d’Erwan Le Guen au violoncelle, complices dans son exubérance et tout aussi talentueux, elle nous offre une performance impressionnante, dont la déflagration d’émotions qu’elle déclenche résonne en soi bien après l’heure quinze de spectacle.

“I Love Piaf”, le tourbillon des cœurs talentueux

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Une chanteuse au timbre de velours écorché (MTatiana), un accordéoniste aux doigts endiablés (Aurélien Noël) et un conteur à la voix enflammée (Patrice Maktav). Au travers du nouveau spectacle de Jacques Pessis, “I love Piaf”, trois jeunes artistes ressuscitent magnifiquement “La Môme”. Ils la vivent et la font vibrer autour de dix-sept airs entraînants que le public fredonne en lui et hors lui jusqu’au tableau final. En reprenant sa dernière biographie musicale consacrée à l’icône de Belleville, “Piaf, une vie en rose et noir”, l’auteur la revêt d’un rythme plus jazzy qui ajoute en profondeur et en émotion. Ce soupçon de modernité suave offert à ce monument immortel de la chanson française satisfait les amoureux d’Édith Piaf et leur curiosité. Car cette nouvelle version inclut des chansons plus rarement diffusées, mais aussi, entre deux couplets, des anecdotes contées aussi tragiques que gaies, pour certaines inédites. Jacques Pessis, le maître ès artistes, s’amuse à dévoiler avec une pointe d’humour des contre-vérités que la légende a inscrites dans le marbre rose de la vie de Piaf.

Michel Legrand, le musicien de l’éternelle jeunesse

Temps de lecture : 8 min PORTRAIT PASSION
Les décennies se suivent. Les styles musicaux s’enchaînent. À peine Michel Legrand parvient-il au port du succès qu’il repart vers d’autres mers de la création, au bras de sa maîtresse de toujours : la musique. Une musique plurielle qui le possède et lui impose ses rythmes, et qui, sous la virtuosité de l’homme amoureux, est sublimée. La grâce est toujours fugitive, mais elle retient l’éternité. Une éternité à laquelle le public pourra goûter lors de deux représentations le dimanche 29 octobre prochain, au Théâtre de l’Atelier, à 15 heures et 20 heures. En pleine traversée mondiale pour son “Grand tour 85”, l’artiste a voulu cette parenthèse intimiste, comme une escale entre amis, baignée de ses plus grands airs arrangés façon jazzy. Pour PrestaPlume, il revient sur plus de quatre-vingts ans de vie commune avec sa musique.

Sophie Barjac au pays des métamorphoses

Temps de lecture : 6 min PORTRAIT PASSION
Films cultes qui ont propulsé Sophie Barjac au-devant de la renommée, “À nous les petites Anglaises” et “L’Hôtel de la plage” ont marqué la carrière de l’actrice. Il en est un autre qui n’a jamais été distribué en France, mais qui l’a fait connaître à l’international. C’est le film comédie musicale “Alice”, tiré du conte de Lewis Caroll, où elle jouait le rôle titre. Tourné à Varsovie, en 1980, à la veille de l’avènement de Solidarnosc, le film a connu un tel retentissement qu’il est devenu un classique en Pologne. Trois décennies plus tard, alors qu’une comédie musicale “Alice” se monte en Pologne, le film est disponible en édition DVD SteelBook en 500 exemplaires, enrichi de bonus expliquant les conditions particulières du tournage. Une formidable expérience initiatique qui a fait grandir la jeune Sophie, alors âgée de 22 ans.

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