« Espèces menacées », une mallette qui vaut son pesant de rire !

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Que feriez-vous si vous trouviez une mallette remplie à ras de petites coupures ? Iriez-vous la rapporter au poste de police le plus proche ? M’enfin… C’est quand même 7,350 millions d’euros ! Une somme qui peut aiguiser tous les appétits ! Du reste, ça sent le blanchiment à plein nez. Yvon Lemoual (Laurent Ournac), lui, y voit la formidable occasion de tout quitter : son petit pavillon, sa petite vie de comptable et ses amis qu’il a invités à dîner. Mais rien ne se passe comme prévu. Au lieu de toucher à la liberté espérée, il s’enferme dans ses mensonges de plus en plus grossiers. « Espèces menacées » est une comédie burlesque du dramaturge britannique Ray Cooney créée en 1994 sous le titre original « Funny money ». Adaptée avec brio par Michel Blanc et Gérard Jugnot (d’autant que ce dernier l’a déjà joué en 1998 avec Martin Lamothe), la pièce est une succession de jeux de mots, de quiproquos et de revirements, avec des réparties incisives. De manière sous-jacente, la gaudriole déjantée questionne aussi la valeur des rapports humains quand l’appât du gain s’immisce dans les relations. L’ensemble abolit le temps mort, l’effervescence est à son comble, laissant jaillir de purs éclats de plaisir ! Dirigés par Arthur Jugnot, les huit comédiens tiennent leur rôle à bout de bras, sans jamais faillir, partageant bonne humeur, complicité et vitalité. Profitez-en ! Ouvert tout l’été, le théâtre de la Renaissance maintient à l’affiche jusqu’au 11 septembre 2021 cette comédie irrésistible et surprenante du début à la fin.

“Vive Bouchon !”, une réjouissante satire

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Il fallait y penser, ou plutôt l’anticiper ! « Vive Bouchon ! », au théâtre du Spendid est une loufoquerie de Jean Dell et Gérald Sibleyras, créée en 2004, où tout est énorme tout en étant fidèle à la triste actualité, ici amplifiée, de ces minuscules communes enclavées, vouées à mourir faute d’habitants, d’emplois, de touristes. À l’heure du Brexit et des revendications nationalistes de certaines régions (françaises ou étrangères), « Vive Bouchon » laisse apparaître, derrière sa pochade gentillette et invraisemblable, un noyau de réalités qui donne à penser… et à en rire sans vergogne. Pour le maire de Bouchon, tout est permis, quitte à détourner des subventions européennes, pour tenir à bout de bras un village oublié des cartes et vivant ses derniers instants. Et qui, poussé dans ses derniers retranchements, ira jusqu’à prononcer le Bouchonxit et réclamer l’indépendance de Bouchon !

“Où est Jean-Louis ?”, du théâtre conceptuel tout terrain !

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Il fallait y penser… et surtout l’oser. Au théâtre de la Michodière, on dépoussière avec une jubilation non feinte les habitudes du théâtre où chacun reste à sa place. Où d’un côté des comédiens enthousiastes donnent le meilleur et où, de l’autre, un public peinard se tord de rire. Et au milieu le metteur en scène qui règle le tempo du moteur. Avec “Où est Jean-Louis ?”, l’auteure Gaëlle Gauthier crée le concept du spectacle hybride qui mise sur l’interaction avec des inconnus du public. Trois au total, un par acte. Homme ou femme, c’est égal. Ce Jean-Louis interchangeable a un large pardessus beige, un nœud papillon clownesque et une perruque gris métallisé, tel un signe de reconnaissance secret qui s’évente à chaque représentation. Les Jean-Louis se sont portés volontaires, le comédien Arnaud Gidoin les sélectionne avant chaque acte. Ce soir-là : deux hommes, une femme. Une équipe motivée d’outsiders qui ne s’en laisseront pas compter, donnant à cette pièce survoltée un grain de folie candide et malicieux.

“Une sombre histoire de girafe”, ça grimpe dans les tours !

Une sombre histoire de girafe Comédie Théâtre Magali Miniac, au Théâtre des Béliers parisiens Emmanuelle BOUGEROL

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Prenez deux couples d’amis en vacances d’été et une maison isolée dans les Cévennes. Le Paradis, ce me semble. Oui, mais non ! “Une sombre histoire de girafe” de Magali Miniac, au Théâtre des Béliers parisiens, y plante un huis clos étouffant, balançant entre confessionnal et bagne en plein air, où l’amitié de ces deux couples va méchamment se craqueler sous le soleil implacable du Sud. S’il y avait une piscine encore, pour se rafraîchir les névroses ou se délasser de son passé trop bien accroché aux basques des aigreurs ! Mais non, pas d’eau, pas d’ombre, juste des discussions qui tournent au vinaigre et des vacances au fiasco. Et deux couples qui implosent en plein vol de girafe, sous le regard abasourdi et ravi des spectateurs, devenus en l’espace d’une heure vingt, les plus attentifs et reconnaissants des confidents !

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