« Louise des Ombrages », Yves Viollier
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« Louise des Ombrages », paru aux Presses de la Cité, nous invite dans le sud de la Vendée, au Taillée, près de Chaillé-les-Marais, où les terres sont parcourues de canaux qui se transforment en îlots lors d’inondations. C’est « la Venise verte », un monde de silence et de solitude, dont les habitants se sont accommodés au fil des siècles au point de lui ressembler. En l’année 1936, ce lieu est le théâtre d’un drame inexpliqué : l’artiste peintre Marie Renard (1908-1936), vouée à un avenir prometteur, est retrouvée morte avec son père, tous les deux asphyxiés à l’oxyde de carbone. Le double suicide provoque la stupeur des villageois et la réprobation du curé. Aimant broder des romans autour de faits réels, Yves Viollier s’est inspiré de ce fait divers pour tisser une fiction poignante qui ménage une fin entre douceur et violence, à l’image de la contrée. Le lecteur est pris en otage entre ces ombres et lumière, entre ce ciel et cette terre d’eau à l’horizon flottant. Par son talent de description, l’auteur nous fait aimer une campagne reculée aux couleurs changeantes que peint Louise Bernard, sa tragique héroïne. Il brosse avec sobriété et délicatesse une famille unie, aimante, peu à peu néantisée par la guerre 14-18 et ses conséquences, la faillite… et l’absolu de leur amour.