« Bécaud, on revient te chercher », Jacques Pessis et Claude Lemesle (♥♥♥♥)

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Gilbert se croyait immortel. Bécaud l’est devenu. L’artiste aux 400 chansons, auquel même Piaf assurait qu’il chantait faux, a cassé la baraque de tous les superlatifs, par son sens du rythme, un travail acharné, un besoin viscéral d’être sur scène, d’être aimé de son public, et une énergie électrique qui soulevait la ferveur. « Monsieur 100 000 volts », l’avait surnommé un journaliste américain. L’homme qui pensait mourir centenaire s’est éteint le 18 décembre 2001, à l’âge de 74 ans. Pour commémorer les vingt ans de sa disparition, Jacques Pessis et Claude Lemesle ont uni leur tendresse pour cet immense chanteur, pianiste et compositeur en rédigeant à quatre mains une biographie tendre et éclairante, aux Éditions de l’Archipel. Le premier a été son ami pendant plus de trente ans et le second l’un de ses paroliers pendant plus de vingt ans. Estimant qu’il n’y avait pas eu jusque-là de réelle biographie, ils nous proposent de découvrir l’homme derrière le chanteur à la carrière incroyable. Ils nous le donnent à voir au quotidien, en coulisses, dans l’effervescence de la création, dans son appétit de vivre et d’aimer, dans ses angoisses aussi.

Noga en concert, la célébration de la vie

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Au théâtre de l’Atalante à Paris, la voix d’un être de douceur au style affirmé s’élève dans le ciel, irréelle et lumineuse. Ancienne avocate ayant porté la voix pendant trente ans pour défendre son prochain, la chanteuse suisse Noga lui a donné de la légèreté pour plaider en faveur de « la liberté d’être, l’importance du choix, la vertu de l’expérience et la célébration de la vie ». Rarement le rayonnement d’une artiste et ses convictions battent d’un même cœur, en parfaite osmose, en connexion subtile avec son public. Cette unité crée de l’authenticité qui touche. Pour ce concert, Noga est entourée de deux musiciens aux doigts ailés. Patrick Bebey principalement au piano et Olivier Koundouno au violoncelle. Chacun d’eux tire de son instrument des notes envoûtantes qui se colorent de rythmes différents au fil des chansons (Des envies d’encens, Léger la vie, Laisser partir, Dépêche-toi, N’écoute que ceux qui ne te disent rien, 3 syllabes, Psaumes de minuit…). Les textes ont pris leur source dans la sagesse des expériences vécues et les émotions, où la mémoire est omniprésente. Noga les a composés, pour certaines avec la complicité de romanciers comme Patrice Guirao, Thierry Illouz et Marie Nimier.

“La vie est plus belle en musique”, Claire-Marie Le Guay

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Claire-Marie Le Guay en est convaincue : la vie est plus belle en musique ! La volée de notes sur la couverture illustre l’enthousiasme qui se répand au fil des pages en une variation de rythmes sous la baguette passionnée d’une virtuose du piano et des sensations. Balayés les a priori ou la retenue, ce livre brillant n’est pas fait que pour les initiés ! « La vie est plus belle en musique » est un ouvrage didactique à la portée de toutes les émotions, qui réussit à concilier tous les publics et à captiver tant le mélomane averti que le profane complexé. La musique classique parle à tous, mais son universalité n’embrasse que ceux qui lui prêtent l’oreille. C’est ce que propose humblement la pianiste concertiste. À travers les œuvres citées, Claire-Marie dévoile aussi la femme passionnée et engagée, au gré des notes de musique qui égrènent les siècles sans perdre de leur force ni de leur poésie. C’est un livre précieux à garder toujours près de soi, tel un remède aux maux de l’âme, dans lequel puiser sans fin selon les humeurs et les envies.

“La petite musique de Jeanne”, Ethel Salducci

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Après son recueil de nouvelles “Singulière Agape”, aux éditions Luce Wilquin, Ethel Salducci revient au-devant de la scène littéraire avec un premier roman “La petite musique de Jeanne”, chez ce même éditeur belge. À découvrir Jeanne et sa petite musique qui bat la mesure d’un cœur ardent et blessé, le lecteur y reconnaîtra la même légèreté, la même poésie narrative. L’écriture, comme l’histoire, est simple, et pourtant elle est chargée de la vie et de ses émotions universelles qui touchent par sa délicatesse. Cette constance dans le style renvoie à la personnalité de l’auteure, d’un vécu esquissé, d’une maturité affermie de bienveillance et de respect à l’égard du genre humain. Ethel Salducci nous montre à voir Jeanne et ses premiers pas dans la vie, depuis son adolescence dans les années 90 jusqu’à nos jours, au travers d’une passion : le trombone. Et d’un leitmotiv : le détachement dans ses relations.

“Ah Tu verras !”, un Nougaro vivant, un Gustin vibrant

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Au théâtre de L’Archipel, Didier Gustin est au top de sa forme. Et il le fait savoir, avec enthousiasme, en inoculant la joie par voix interposées avec son nouveau spectacle musical “Ah Tu Verras !”. C’est drôle, irrésistible et émouvant ! Avec un talent qui ne se dément pas et une forte présence scénique, il invite cinquante artistes, auxquels il emprunte la voix, à interpréter les chansons immortelles de Claude Nougaro. Il fallait y penser ! En écrivant ce spectacle, avec la complicité de ses amis Hubert Drac et Jacques Pessis, il rend un immense hommage au poète qui a été l’un des premiers à l’encourager dans sa voie… ou, pourrait-on dire, ses voix de prédilection. Accompagné des musiciens Hugo Dessauge et Laurent Roubach, l’imitateur parvient dès la première note, dès la première transfiguration, à enflammer le public qui voyage à rebrousse souvenirs dans l’univers du chanteur disparu en 2004. L’alchimie entre l’artiste au pluriel et le public est palpable tant les cœurs palpitent à l’unisson au fil d’un scénario d’une grande poésie. Au-delà des (ré)incarnations étonnantes, c’est une belle histoire que l’artiste nous relate, à laquelle on croit d’emblée, juste pour le plaisir pur d’y croire.

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