“Gainsbourg forever”, un biopic tendre et passionné

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Les volutes bleutées d’un Havane tourbillonnent au-dessus de la scène du théâtre de Trévise, à Paris. C’est un grand monument de la chanson française qui prend peu à peu possession du lieu ; il peut bien prendre son temps, puisque son personnage le précède dans nos souvenirs toujours aussi vivaces de l’homme à la gitane. Dans le cadre du festival « Les Musical’In », Myriam Grélard présente « Gainsbourg Forever – Gueule d’amour », un spectacle dédié au populaire Gainsbarre, qu’elle a écrit et joué au Festival OFF d’Avignon en 2017 et 2018. Il fallait beaucoup de tendresse et d’admiration pour imaginer ce biopic théâtral passionné en hommage à ce cher et talentueux disparu depuis déjà 27 ans. Soutenue par une scénographie suggestive, la comédienne campe Liliane, la jumelle de Serge… qui s’appelait alors Lucien, apprend-on. Entre confidences familiales et remémoration d’une carrière aussi fulgurante que sulfureuse, Liliane la narratrice se glisse dans le corps et la voix d’autres femmes qui ont toutes aimé cette « Gueule d’amour », aussi timide et complexé que culotté et provocateur. Une combinaison détonante qui l’a rendu irrésistible avant de devenir inoubliable.

“Ramsès II”, où la perversion sublimée

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Être fou ou ne pas l’être, telle est la question que l’on se pose au sortir de Ramsès II, une pièce tragi-comique qui se donne aux Bouffes Parisiens. La question est claire, les réponses sont troubles. Habitué des scénarios torturés, d’apparence sans queue ni tête, l’auteur Sébastien Thiéry s’est encore surpassé en empruntant au monde de l’absurde une situation hitchcockienne perturbante. Bon sang ! Mais qui est fou dans l’histoire ? Les personnages ? L’auteur ? Ou les spectateurs ahuris, sonnés, désorientés ? Ont-ils vraiment vu ce qu’ils ont vu ? Si oui, pourquoi les personnages font-ils semblant ? Y a-t-il vraiment manipulation ? La perversité qui se dévoile jusqu’à l’outrance est-elle réelle ? On raisonne, on se raisonne, on veut résister à la déraison. Mais le drame familial qui déclenche des émotions contradictoires, entre rires et horreur, arraisonne les évidences, brouille la lucidité, et finit par échouer votre raison sur une plage d’insondables perplexités. Un coup de génie !

“Les Goguettes en trio (mais à quatre) : Merci Macron !”, les mousquetaires du Verbe heureux

Temps de lecture : 2 min THÉÂTRE & CO
Au théâtre de Trévise, le groupe de chansonniers Les Goguettes en trio (mais à quatre) vous embarque dans un détournement immédiat des plus grands tubes français pour épingler l’actualité et surtout ceux qui la font. “Merci Macron” est la dernière version de la rentrée 2017 ! Les si spirituels Stan, Aurélien Merle, Valentin Vander et la merveilleuse pianiste Clémence Monnier éclipsent le temps dans leurs habits de scène rouges et noirs. Ils ont le geste passionné, l’œil frétillant de malice et la complicité volubile. Ces quatre mousquetaires, prêts à en découdre sous la bannière fédératrice de l’humour, ont affûté leur tranchant à l’actualité, si généreuse en scandales politiques et en attentats aux bonnes mœurs. Sur ce terreau fertile et inépuisable, ces fines lames du verbe touchent juste et bien, jusqu’à mort (de rire) s’en suive.

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