“Les Goguettes en trio (mais à quatre) : Merci Macron !”, les mousquetaires du Verbe heureux

Temps de lecture : 2 min

 

THÉÂTRE & CO 

Avis de PrestaPlume ♥♥♥♥♥

Au théâtre de Trévise, le groupe de chansonniers Les Goguettes en trio (mais à quatre) vous embarque dans un détournement immédiat des plus grands tubes français pour épingler l’actualité et surtout ceux qui la font. “Merci Macron” est la dernière version de la rentrée 2017 ! Les si spirituels Stan, Aurélien Merle, Valentin Vander et la merveilleuse pianiste Clémence Monnier éclipsent le temps dans leurs habits de scène rouges et noirs. Ils ont le geste passionné, l’œil frétillant de malice et la complicité volubile. Ces quatre mousquetaires, prêts à en découdre sous la bannière fédératrice de l’humour, ont affûté leur tranchant à l’actualité, si généreuse en scandales politiques et en attentats aux bonnes mœurs. Sur ce terreau fertile et inépuisable, ces fines lames du verbe touchent juste et bien, jusqu’à mort (de rire) s’en suive.

Une goguette est une parodie de chansons connues qui commente l’actualité. Qui dit parodie, dit jeux de mots, calembours, décalage de sens et jeu scénique burlesque. L’exercice exige un regard aiguisé et critique sur la société en général, et l’actualité en particulier. Les Goguettes en trio (mais à quatre) sont fous de goguettes. Ils en rêvent, les écrivent, les interprètent et les font évoluer pour rattraper l’actualité qui ne cesse de se réinventer, un scandale chassant l’autre. Leur esprit choisit l’angle d’en rire, ne laissant rien passer, l’intelligence le disputant à la pertinence. Les voix sont belles, diablement lumineuses. Les paroles sonnent juste, elles se calquent à la réalité de notre société à travers le prisme d’un humour aussi follement corrosif que scandaleusement divertissant. La mise en scène de Yéshé Henneguelle s’inscrit dans ce délire comique, en forçant la gestuelle et alternant le rythme, tantôt échevelé, tantôt chaloupé. Il y a de la séduction dans ce burlesque-là qui captive et écrase toute pensée. Le temps ne bat plus qu’au sourire du bel esprit. Et ça fait un bien fou !

Ces fins bretteurs du Verbe sont passionnés de goguettes depuis fort longtemps, mais ils n’ont uni leurs talents littéraires et musicaux qu’en 2013 ! L’art de la goguette va comme un gant à leur impertinence acérée, percutante et cocasse. Dans leur revue de presse musicale, ils embrochent à tout-va et avec un sens du comique imparable au long d’une vingtaine de chansons, à force de rappels ! Citons-en quelques-unes pour attiser le plaisir ! “Il est mort le PS“, sous l’air de la fameuse chanson de Nicoletta (Il est mort le soleil), ou alors “Chirac s’use” tirée de l’air de “Syracuse” (chanté par Henri Salvador), ou encore “Moralisez-moi” emprunté à “Déshabillez-moi” (chanté par Juliette Greco). Un petit dernier, pour la route ? “Je suis de droite“, en parlant de François Hollande, emprunté à l’air “Je suis malade” (chanté par Serge Lama). Quelle imagination et quelle virtuosité pour porter l’estocade à la réalité qui ne prête pas souvent à se réjouir ! Bref, à la fin de l’envoi, on meurt… de rire !

Nathalie Gendreau

Site des Goguettes en trio mais à quatre, les dates de leur tournée et leur CD “Le changement, c’est doucement“.

Distribution

De et avec Stan, Aurélien Merle, Clémence Monnier et Valentin Vander.

Mise en scène : Yéshé Henneguelle

Contrepied Productions

Tous les mardis à 19h45 jusqu’au 5 décembre 2017, puis du 27 février au 29 mai 2018 – relâches les 27 mars et 24 avril 2018.

Au Théâtre Trévise, 14, rue de Trévise, Paris 75009.

Durée : 1h15.

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