“Le premier amour est-il éternel ?”, Geneviève Senger (Les Presses de la Cité)

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Selon une étude britannique en 2016 rapportée par le site Passeport Santé, six personnes sur dix pensent encore souvent à leur premier amour et quatre sur dix auraient même conservé « des sentiments » pour lui ou pour elle. Le dernier roman de Geneviève Senger, « Le premier amour est-il éternel ? », aux Éditions Les Presses de la Cité, se penche justement sur la force d’un premier amour après l’usure du temps et de l’absence. Par définition, un premier amour est grand, unique, éblouissant, exclusif, inoubliable. Toujours idéal et magnifique, surtout a posteriori. L’auteure, fidèle à son écriture sur la richesse et la diversité des relations humaines, surfe sur plusieurs thèmes porteurs comme les secrets de famille et la vie de couple, sur ce qu’est le véritable amour, ce que vaut la raison quand les souvenirs exultent, malgré soi, à la faveur d’une facétie du destin. L’écriture virevolte dans un tourbillon de bons sentiments. On se laisse facilement emporter par le mal-être de l’héroïne qui nous attache à elle au fur et à mesure des révélations. Sans parler de suspense, la tension est maintenue jusqu’au bout et tient en haleine le lecteur. Devinez la fin n’enlève rien à la qualité de l’histoire, à la profondeur des personnages et à l’envie d’aller jusqu’au bout de cet amour éternel qui vient réparer le passé.

“Le Temps de l’enfance”, Yves Viollier (Les presses de la Cité)

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Le nouveau roman d’Yves Viollier est un petit bijou d’instantanés du passé, où la voix de l’enfant se marie avec celle de l’adulte. « Le Temps de l’enfance » se découvre au fil de neuf histoires d’hommes et de femmes qui ont aidé à faire grandir le petit Antoine. Pour lui, ils sont le socle de son ouverture au monde et aux petits riens de la vie qui font la sève des relations. En miroir de sa propre enfance, l’auteur rend hommage à celles et ceux qui, par leur façon d’être et leurs sentiments, ont eu une incidence directe ou indirecte sur sa vie balbutiante. Dans ce nouvel ouvrage, il dresse des portraits de personnages aux vies ordinaires, plus vraies que nature, simples et rustiques, sans jugement, avec la tendresse de la reconnaissance. L’écriture emporte le temps du présent et nous projette dans une sorte de bulle intemporelle, apaisante et réconfortante. La beauté du verbe et sa résonance sur soi s’y déploient sans rien perdre de sa force évocatrice.

“Rien ne t’efface”, Michel Bussi

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
C’est toujours avec impatience qu’on attend le nouveau roman de Michel Bussi, tant ses fins sont inattendues et prennent à revers le lecteur. Pour y parvenir, il use du bon filon de faire passer un personnage pour ce qu’il n’est pas. Le sachant n’exclut pas de se laisser prendre au piège. C’est tout l’art et la manière de ce romancier inspiré. Moins enchevêtré que le roman précédent « Au soleil redouté », qui nécessitait une acuité de lecture hors norme pour trouver l’assassin sans donner sa langue au chat, « Rien ne t’efface » est un thriller tout aussi intense et captivant sur le thème de la fibre maternelle. Cet instinct qui ne trompe pas, même contre l’avis de tous, comme pour Maddi, une mère célibataire capable de donner sa vie pour son fils Esteban. À sa disparition, elle crut mourir. Dix ans plus tard, lorsqu’elle pense le revoir, comme incarné dans le corps d’un autre petit garçon, elle ne tergiverse pas. Elle va tout risquer – sa carrière de médecin, sa liberté, son équilibre psychologique – pour savoir qui il est et où il vit avec sa mère. Convaincue que le « jumeau » d’Esteban est lui aussi en danger de mort, elle commettra l’impensable pour tenter de le sauver de la fatalité programmée.

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