“Saint-Exupéry, le mystère de l’aviateur”, un biopic théâtral de haut vol

Temps de lecture : 4 min THÉÂTRE & CO
Il suffit d’évoquer Saint-Exupéry pour que « le Petit Prince » surgisse de l’enfance. Qui ne connaît pas ce petit être délicat qui cherche à comprendre la vie ? Que vous ayez grandi avec son message d’humanité ou pas, le biopic théâtral « Saint-Exupéry, le mystère de l’aviateur » vous transportera littéralement dans sa vie d’homme engagé, lettré et aventurier, passionné par l’aviation et son pays. Créée au théâtre des Béliers à Avignon durant le festival Off, la nouvelle pièce d’Arthur Jugnot et Flavie Péan s’installe enfin au théâtre du Splendid jusqu’au 6 novembre. Quels que soient les qualificatifs élogieux employés, aucun ne peut donner l’exacte mesure des émotions suscitées par ce récit aussi beau que singulier qui relate la vie de ce héros ordinaire et le mystère qui entoure sa disparition en 1944 en mer Méditerranée. C’est comme cet effluve de madeleine – si chère à Proust – qui revient titiller nos tendres souvenirs, mais sous une forme inédite, plus complexe en sensations qui se combinent comme par magie. La magie est réelle, et on y croit. Nos cœurs d’enfant et d’adulte, unis dans l’instant, exultent de ravissement. L’écriture est taillée pour Saint-Exupéry, à la fois poétique et drôle. Les traits d’esprit succèdent aux émotions. La scénographie de Juliette Azzopardi et Jean-Benoît Thibaud est époustouflante d’imagination, créant un livre ouvert enchanté. Les six comédiens, dont certains campent plusieurs rôles, sont d’une justesse inouïe. Quant à la mise en scène d’Arthur Jugnot, elle est méticuleuse, dynamique, inventive. Si Saint-Exupéry est bel et bien revenu parmi nous, ce n’est pas l’œuvre d’un mystère, mais du talent !

“Hard”, du porno pour de rire

Temps de lecture : 4 min THÉÂTRE & CO
Librement inspirée de la série de Cathy Verney, diffusée sur Canal+, « Hard », au théâtre Renaissance, est une comédie sur l’univers du porno qui fait exploser tous les verrous de la pudeur. Avec une adaptation à l’humour décapant de Bruno Gaccio – l’auteur des savoureux Guignols de l’info – et une mise en scène dévergondée au millimètre près, de Nicolas Briançon, le divertissement est à la hauteur des espérances. Que dis-je ! Il n’est pas seulement à la hauteur, il défonce… l’applaudimètre à coups de situations ubuesques, où Cupidon – sûrement en état d’ébriété – arrangera une rencontre entre Roy Lapoutre, héros du slip au cœur tendre, et Sophie, une veuve éplorée légèrement coincée du… bénitier. Et la morale dans tout ça, me direz-vous ? Mais elle est là, elle transpire de partout puisque le scénario décrit, dans ce champ lexical très coloré du métier du porno, la victoire de l’amour envers et contre tous les préjugés !

“Moi, papa ?”, ou la magie de la paternité

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
S’il n’y a pas d’école pour apprendre à être papa, le one-man-show d’Arthur Jugnot est un bel avant-goût humoristique sur cette étape de la vie de couple conjuguée à trois. « Moi, papa ? », au théâtre du Splendid, raconte la transformation d’un jeune adulte libre et bien dans ses baskets d’ado boboïfié en un père responsable et accro à son fils. Mais combien d’épreuves et d’actes d’amour faut-il pour y parvenir ? Arthur Jugnot porte l’enseigne du vécu, tous feux de détresse allumés, derrière chaque trait d’humour et mimique, qui n’est pas sans rappeler l’inspiration du père. À la fin du spectacle, il remercie son fils de quatre ans et demi qui lui a permis d’être un père et un artiste comblé. Pour son premier seul-en-scène, Arthur Jugnot est vraiment à l’aise. Il rayonne, éructe et s’attendrit avec autant d’intensité et de charme. Sa personnalité volcanique au grand cœur fait de ce show une réussite que magnifie l’ingéniosité de la mise en scène de Sébastien Azzopardi et de la scénographie de Juliette Azzopardi.

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