“Changer le sens des rivières”, Murielle Magellan

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Le nouveau roman de Murielle Magellan, chez Julliard, est pareil à un bel esquif, maniable et léger, propre à naviguer avec grâce dans le fracas des remous d’une rivière. Si la vie n’est pas un fleuve tranquille, en changer le cours semble surmontable. C’est ce que « Changer le sens des rivières » raconte, empruntant au roman d’apprentissage. En suivant le cheminement de pensées de la jeune héroïne Marie, le lecteur se laisse embarquer avec bonheur par l’imprévisibilité d’un pacte avec le juge qui l’a condamnée. Cette rencontre va tout changer. Avec un pragmatisme poétique et une sensibilité à fleur d’eau, Murielle Magellan nous fait traverser avec douceur le tourbillon de l’âme de ceux et celles, issus de milieux défavorisés, qui se sont laissé enchaîner en fond de cale par les connaissances des autres… jusqu’au jour de la dernière humiliation.

“Entrez dans la danse”, Jean Teulé

Entrez dans la danse, éditions julliard, chronique littéraire, Jean Teulé

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Jean Teulé n’a pas son pareil pour donner au sordide et à l’horreur une dimension poétiquement démentielle. Dans la lignée des “Mangez-le si vous voulez” ou “Héloïse, ouille !”, son nouveau roman “Entrez dans la danse”, aux éditions Julliard, gratte le fonds des casseroles de l’Histoire, afin de la réinventer en une fable cynique et irrévérencieuse, triviale et recherchée. On reconnaît la signature stylistique de l’auteur qui n’aime rien tant que de reconnaître de la beauté en du vulgaire… à moins que cela soit l’inverse ! Là encore, il vient donc exhumer des archives une chronique alsacienne de 1519 qui décrit un événement hallucinant, à une époque de grande famine et d’extrême pauvreté. Des habitants de Strasbourg réduit à la misère noire se mettent à danser jusqu’à ce que mort s’ensuive. Une danse macabre qui se répand comme une épidémie, l’épidémie de la misère quand le néant remplace l’avenir. Une réflexion sur le désespoir, détonante et critique.

“L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio”, Jean-Marie Gourio

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Jean-Marie Gourio, ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, emprunte ses mots à l’enfance enracinée. “L’arbre qui donna le bois dont on fit Pinocchio” est le premier de ses textes qui inaugure la collection “Papillon”. Un titre évocateur, aux attributs de légèreté, de beauté et de poésie. Un roman coup de cœur au ton qui lâche l’impertinence truculente des “Brèves de comptoir” au profit de l’innocence métaphorique. Un conte épistolaire qui ranime les aventures de Pinocchio avec l’idée de sublimer la croyance en ses rêves. C’est un hymne à la vie, à l’enfance, à la confiance, à la réalisation de soi, au pardon, avec en cadeau une immersion lumineuse dans une Italie bucolique, authentique, chaleureuse.

Pin It on Pinterest