“Comme un parfum d’éternité”, Francisco Da Conceiçao

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
« Comme un parfum d’éternité » fleure bon la promesse d’un moment complice, une plongée en milieu familier de l’écriture pour autrui. Pour m’y frotter avec passion, je reconnais dans l’écriture de Francisco Da Conceiçao le mécanisme bien huilé de la trame du récit de vie, à travers un duo biographe/biographé. Y transparaît la ferveur teintée de retenue respectueuse face au don de l’autre, l’appétit cependant aiguisé de l’écrivain par la délivrance d’un destin offert au seuil du grand départ, où se rejouent a posteriori les épreuves et les joies du confident, les amours fanées et les drames qui grandissent l’âme ou la perdent. L’auteur, qui anime des ateliers d’écriture dans les écoles, propulse son double d’écriture dans une maison de retraite ; là où tout finit, mais aussi – sous son écriture poétique et fine – là où tout peut recommencer. Pour que ce miracle puisse se produire, il réunit dans son deuxième roman Caroline et Marie. La première écrit la vie de résidents de maison de retraite. La seconde est une octogénaire encore vive et volontaire. Elle promet à Caroline que sa vie vaut toutes celles des autres, car elle n’enjolivera rien, ni ne mentira, ni niera ses fautes. Elle le jure…

« Un bon écrivain est un écrivain mort », Guillaume Chérel

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Mystères et parodie pour un roman qui vient de paraître chez J’ai lu. Dans « Un bon écrivain est un écrivain mort», Guillaume Chérel affûte sa plume à l’inspiration railleuse. S’il est amoureux des livres et des auteurs… dont l’Histoire dorlote les œuvres, rien n’est moins sûr pour ce qui est des auteurs vivants ! Avec une franche et facétieuse liberté, le journaliste brocarde dix écrivains contemporains très médiatiques, non sans tordre astucieusement leur patronyme. Parité oblige, cinq femmes et cinq hommes sont invités à participer à une conférence dans un ancien monastère devenu une résidence d’auteurs. Leur hôte milliardaire ménage le mystère sur son identité que renforce son absence. Dans une atmosphère balançant entre « Le Nom de la rose » et « Le mystère de la chambre jaune », ce roman confronte les célébrités de la plume à leurs travers jusqu’à ce que mort s’ensuive… ou pas ! À travers ce brûlot, dans lequel il ne s’épargne pas, Guillaume Chérel commet là un roman gonflé, très drôle et original mais qui, en filigrane, interroge l’enjeu originel de l’écriture.

“Le voleur de brosses à dents”, Églantine Éméyé

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Tendresse et force émaillent le touchant récit d’Églantine Éméyé dans son livre “Le voleur de brosses à dents”, qui est paru aux éditions J’ai lu. La journaliste et animatrice est aussi mère. Deux beaux garçons, dont le cadet, Samy, ne grandissait pas comme Marco, l’aîné. Une différence qui inquiétait la maman, mais que les médecins ne percevaient pas. Tout était normal, selon eux. Bien sûr, une maman, ça s’inquiète toujours ! Il leur a fallu son insistance et du temps pour détecter que Samy avait été victime d’un AVC alors qu’il n’était encore que bébé. Fait rarissime, mais possible. Ce récit est un témoignage vibrant d’une maman surmontant au jour le jour toutes les difficultés pour offrir un confort de vie acceptable à son fils devenu autiste, épileptique et polyhandicapé. Un témoignage qui ne laisse pas insensible.

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