« Premier sang », Amélie Nothomb

Premier Sang Amélie Nothomb

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Trentième livre d’Amélie Nothomb, « Premier sang » (éd. Albin Michel) vient de recevoir le prestigieux prix littéraire Renaudot. Elle y évoque son père sous forme d’instantanées de vie depuis son enfance jusqu’à la prise d’otages de Stanleyville au Congo en 1964, qui a retenu plus de 1 600 personnes prisonnières pendant trois mois et demi. Une semaine après sa première affectation, le jeune diplomate se retrouve ainsi confronté à la mort, suspendue par le bon vouloir de rebelles congolais avec lesquels il est censé négocier. Repasse-t-on son histoire lorsque la vie ne tient plus qu’à une flexion de doigt sur la détente d’une arme ? La romancière belge l’imagine en se glissant dans la peau de son père. Au-delà de la qualité intrinsèque de ce roman d’amour filial, tissé d’intensité, de cocasseries et d’émotions teintées d’humour, c’est un témoignage d’amour universel qui est transmis, dans lequel chacun se reconnaîtra. L’hommage à ce père disparu le premier jour du confinement à l’âge de 83 ans ne peut que raisonner dans le cœur de tous ceux qui n’ont pu faire leurs adieux à leurs proches partis en parfait anonyme. Les exigences sanitaires condamnant au manque irrémédiable.

“La nuit des enfants qui dansent”, Franck Pavloff

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Homme engagé, Franck Pavloff revient avec un roman qui claque à la conscience et fait vibrer l’émotion à l’image de cette sangle élastique tendue sous les étoiles, ondulante sous le poids du funambule, que l’on appelle « slack ». Dans « La nuit des enfants qui dansent », Zâl est un jeune slackeur solitaire qui méprise le danger, convaincu d’être protégé par le Simorg, l’oiseau roi de la tradition persane. Ne voulant plus rien connaître de son enfance sans mère, il vit enfermé dans un futur censé lui apporter l’Illumination. Andras est un homme éprouvé, hanté par une mémoire martyrisée par des années de nazisme et des décennies de communisme qui ont endeuillé sa vie jusqu’à cet exil qui l’a privé de sa mère patrie. Ces deux orphelins que tout oppose vont s’apprivoiser lors d’un voyage initiatique entre Salzbourg et Budapest. La nécessité de ces deux êtres au cœur cabossé à se réconcilier avec leur mémoire va émerger entre colères et concessions, jusqu’à la délivrance de leur capacité d’aimer.

“La sœur du Roi”, Alexandra de Broca

La sœur du roi roman historique Alexandra de Broca

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Avec “La sœur du Roi”, Alexandra de Broca continue de faire fructifier avec bonheur le terreau de l’Ancien régime, sa période de prédilection. Après deux romans (*), l’un sur Marie-Thérèse de France, la fille de Marie-Antoinette et du roi Louis XVI, et l’autre sur la vie de la princesse de Lamballe, l’amie fidèle de la reine de France Marie-Antoinette, l’historienne ravive aujourd’hui, sous une plume royalement inspirée, la vie de Madame Élisabeth, la plus jeune sœur de Louis XVI. Attendrie par la personnalité complexe de son sujet, l’auteure revient sur la période troublée de la Révolution française avec une biographie documentée, qu’elle agrémente d’une histoire d’amour platonique intense à l’avenir incertain. Elle nous livre deux vies, l’une réelle et l’autre inventée, qui cheminent en parallèle dans de courts chapitres jusqu’à la rencontre fortuite qui embrasera des cœurs trop entiers pour fuir un destin capricieux.

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