Critique – “Pour rien au monde”, Ken Follett (Robert Laffont)

Couverture Pour rien au monde Ken Follett Edition Robert Laffont

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Pour rien au monde l’escalade. Pour rien au monde une troisième guerre mondiale. Pour rien au monde la fin du monde. Faire paraître un roman de géopolitique fiction quelques mois avant l’invasion russe en Ukraine relève d’une coïncidence extraordinaire ou d’une prémonition qui ne l’est pas moins. « Pour rien au monde » (éd. Robert Laffont) est une projection dans un futur rapproché. Si proche avec l’actualité qu’il en devient un présent fantasmé. Avec ses nombreux personnages, Ken Follett nous embarque dans une aventure, folle, rythmée, intense, risquée. Avec lui, nous parcourons les quatre coins d’une planète qui n’a l’air ni plus ni moins malade qu’aujourd’hui, mais dont la maladie est dans l’air du temps. Il nous immisce dans les secrets des alcôves gouvernementales, des états-majors, des théâtres d’opération militaire, de la diplomatie, du renseignement et des réseaux d’espionnage luttant contre le terrorisme. Tous les ingrédients sont convoqués pour faire de ce récit apocalyptique un roman passionnant.

“La Riposte”, Jean-François Hardy

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Dans “La Riposte”, de Jean-François Hardy (Éditions Plon), la tragédie humaine s’exprime à travers le sombre quotidien de 2030. Une fois le roman reposé, son réalisme glaçant poursuit le lecteur. À lui seul, le titre apparaît comme une intrigante invitation à découvrir l’histoire, loin de s’imaginer la noirceur ambiante que le récit exsude à chaque page. En effet, qu’est-ce qu’une riposte, si ce n’est qu’une réaction vive et immédiate à une attaque ? Celle de Jean-François Hardy est tout autre chose. C’est un embrasement, une émeute, un soulèvement… une répression ! Que des termes qui parlent fortement à l’imaginaire. Jean-François Hardy nous dresse un tableau terrifiant d’un monde en fusion, nourri par les pénuries et les violences. Dans cet enfer ordinaire, un couple s’aime et se déchire. Jonas prépare sa fuite dans un pays du Nord pour y gagner un avenir meilleur. Khadija, jeune révoltée prête à tout pour sauver le monde, refuse cet exil et veut l’enrôler. Choix cornélien pour Jonas balancé entre fuir et rester. Ce thriller d’anticipation se dévore avant de murir en soi. Le contexte happe, bouleverse, inquiète. L’histoire emporte, passionne, interroge. L’écriture claque, empoigne, captive. À lire de toute urgence, avant que l’actualité ne rattrape la fiction !

« Électre 21 », Romel

Temps de lecture : 2 min CHRONIQUE
Avec son deuxième roman “Électre 21”, Romel s’impose comme un globe-trotteur de l’écriture qui abolit les frontières géographiques et temporelles. Sa vie organisée aujourd’hui en Asie, entre Phnom Penh et Bangkok, et son bagage dans le milieu des affaires et des gouvernements lui sont autant d’atouts pour instiller une atmosphère singulière à ce texte futuriste qui revisite le mythe d’Électre, une vengeance contre un membre de sa famille. Haine, vengeance, violence, un triptyque mythologique modernisé qui, sous l’écriture fulgurante et efficace de l’auteur, prend un tour 2.0 passionnant et addictif. En parallèle, la recherche d’un tableau de Picasso disparu lors de la Seconde Guerre mondiale donne une dimension historique et symbolique inattendue qui dynamise l’intérêt de lecture.

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