« Quand la guerre sera finie », du théâtre musical dans le viseur du temps

Temps de lecture : 2 min

THÉÂTRE & CO 

Avis de PrestaPlume ♥♥♥

Critique éclair

Au théâtre Lepic, l’épique donne rendez-vous à l’histoire. La grande et la petite des années de la Seconde Guerre mondiale. Sujet ô combien rebattu, mais qu’on aime redécouvrir sous l’angle de l’originalité. Car, que peut-on apprendre que l’on ne sait déjà ? La défaite française, l’Occupation, la Résistance, le marché noir, la collaboration, l’amour entre un Allemand et une Française, la trahison, l’héroïsme ordinaire et les actes de bravoure. Tout est là dans « Quand la guerre sera finie » de Marie-Céline Lachaud qui en deux heures dresse le portrait d’une période sombre, là où les personnalités se révèlent le mieux. L’originalité ? Trois comédiens chanteurs (Mathilde Hennekinne, Baptiste Famery, Sebastiao Saramago) jouant chacun trois personnages et un pianiste accompagnateur (Jonathan Goyvaertz), qui rappelle le temps du cinéma muet. Pour lors, le spectacle propose un ensemble chanté. La musique originale du compositeur anglais Nicholas Skilbeck gravit les échelons de l’intensité à mesure de l’accomplissement des destins, qui laisse peu de place aux dialogues parlés et aux silences. Il est à remarquer la performance des acteurs qui ont à jongler avec trois profils opposés, qu’un simple changement de costume, l’ajout d’un accessoire et la posture scénique permettent de discerner rapidement de quel personnage il s’agit. Aucune confusion n’est possible. Par une mise en scène maîtrisée et remarquable de Patrick Alluin, la fluidité accompagne les scènes sans parasites visuels. Une belle prouesse sur l’étroite scène du théâtre Lepic. Étroitesse qui a l’avantage de créer une intimité dramatique avec les personnages. Ma préférence, ceux à fleur d’émotion de Mathilde Hennekinne.

Pitch de la production

En 1942, entre le cabaret de la Rose Noire à Paris et la gare de Saint-Dizier, six personnes que rien ne destinait à se rencontrer se retrouvent mêlées au sabotage d’un train allemand. Lucile, une jeune secrétaire aux Chemins de fer ; Fanfan, son frère, garagiste pétainiste ; Gilbert leur ami, cheminot communiste ; Rupert, un officier allemand ; Nini sa maîtresse, chanteuse de cabaret ; Étienne, son fils mal aimé, et Norah, une agent de Londres, vont se croiser, se déchirer, s’aimer, se trahir… Dans le même temps, le facteur Gaby fait voyager des saucissons dans des valises pour les vendre au marché noir avec la complicité du porteur Célestin. Certains mourront, d’autres sortiront grandis de cette aventure. L’époque est sombre, les héros pas forcément ceux que l’on croit.

Nathalie Gendreau


Distribution
Avec : Sebastiao Saramago, Baptiste Famery et Mathilde Hennekinne.
Pianiste : Jonathan Goyvaertz

Créateurs
Auteure : Marie Céline Lachaud
Metteur en scène : Patrick Alluin
Compositeur : Nicholas Skilbeck
Scénographie : Thierry Good 
Lumières : Eric Charansol
Costumes : Pauline Pénelon 

Tous les dimanches à 20 heures jusqu’au 12 janvier.

Au théâtre Lepic, 1 Avenue Junot, Paris XVIIIe.

Durée : 2 heures.

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