“La passion dans les yeux”, Andréa Ferréol

Temps de lecture : 3 min

 

Résumé

 Andréa Ferréol est une femme qui a du caractère. Pourtant, elle a accepté d’un homme ce qu’elle a refusé à tous les autres : subir ses caprices et désirs, mettre de côté ses projets pour se rendre à tout moment disponible, devenir son esclave… par amour. Cet homme, la passion de sa vie, c’est Omar Sharif, qu’elle rencontre en 1984. Une liaison secrète, qu’elle raconte pour la première fois dans cette autobiographie. Andréa avait connu le succès dès 1973 en incarnant la plantureuse héroïne de La Grande Bouffe, de Marco Ferreri, dont elle dévoile les coulisses de tournage. Elle évoque les grands metteurs en scène pour qui elle tourna : Fassbinder, Comencini, Mocky, Schlöndorff, Scola, Greenaway… Sans oublier ses rôles au théâtre, à la télévision. Un récit où le lecteur croisera l’ombre de Burt Lancaster, Mastroianni, Delon, Noiret, Belmondo, Gassman, Bud Spencer, Marielle, Depardieu… Autant de partenaires à qui Andréa décoche fleurs… et risques !

 

Avis de PrestaPlume ♥♥♥

 

Incertitude, ô mes délices.” Dans son livre de souvenirs “La passion dans les yeux“, Andréa Ferréol cite Apollinaire en évoquant son excitation et son enthousiasme pour les lendemains porteurs de projets. L’actrice n’est pas seulement amoureuse des mots, elle est passionnée par sa vie d’artiste, intense et si riche de rencontres et de promesses tenues.

Les bonnes fées d’Aix-en-Provence l’ont bien gâtée : Andréa naît dans une famille de notables aimante, qui descend du poète Frédéric Mistral, et elle est dotée d’une personnalité entière, faite d’ardeur et de curiosité, qu’elle affirmera très jeune contre vents et marées. Sensible à l’art lyrique, enfant, elle se voit chanteuse. Adolescente, elle prend des cours de théâtre et démarre une carrière contre l’avis raisonné de ses parents. Pour Andréa, c’était une évidence ! Du sang d’artistes ne bouillonnait-il pas dans ses veines ?

Andréa adore son métier. Elle y met toute son énergie, cumulant les petits rôles, cherchant à retenir l’attention. S’imposer dans le paysage des metteurs en scène, elle y parvient. C’est un travail sans relâche pour cette jeune femme au tempérament de feu et aux formes généreuses. Sa rondeur, loin d’être un handicap, lui permet d’obtenir un rôle à sa mesure, ou plutôt à sa démesure, puisqu’elle doit s’arrondir davantage pour correspondre au rôle d’Andréa dans La grande bouffe, de Marco Ferreri. Un rôle de composition magnifique (et courageux !) qui la propulse sous les projecteurs. L’apprentissage n’est pas facile, mais tellement enrichissant !

À partir de ce film, beaucoup d’autres suivront, des pièces de théâtre aussi. En cinquante ans de carrière, la liste est très longue, toute aussi longue que les noms des comédiens talentueux avec lesquels elle a joué et que les noms des metteurs en scène et réalisateurs dont l’actrice loue les qualités ou souligne les défauts avec un franc-parler qu’elle ne renie pas. De toute façon, elle aime plus qu’elle ne déteste ! Elle déteste davantage de voir se casser ou se distendre les fils de l’amitié qu’elle a tissés avec le temps.

Andréa met au centre de ses relations l’indispensable attention et fidélité envers ses amis et amies. Indépendante et spontanée, elle n’a de cesse de suivre son cœur. Elle connaît des amitiés fortes, des flirts, des amours et une passion qui va tout emporter. Elle fait le dur apprentissage de ce grand amour secret qui, pour résister, doit s’épanouir dans la distance. Une relation qui balaye tout, qui questionne, chahute, rend heureux et malheureux à la fois, et qui se transcende en une amitié profonde et sereine. Omar Sharif aimait Andréa Ferréol. Andréa Ferréol aimait Omar Sharif.

Amoureuse, Andréa l’est aussi de sa ville natale, où son père était élu municipal pendant trente ans et où sa Bonne-Maman organisait des concerts dans son jardin pour aider les plus nécessiteux. Elle retient de l’engagement de sa famille pour Aix-en-Provence et les Aixois un désir de se mettre au service de sa cité. Après un essai éclair dans la politique, Andréa se tourne vers l’art qui a toujours accompagné sa vie. La découverte d’artistes a construit son goût éclectique qu’elle aime faire partager lors de l’événement qu’elle a créé grâce à son association « Aix-en-œuvres ».

La 10e édition des Flâneries d’Art Contemporain dans les jardins privés se tiendra cette année les 18 et 19 juin. Dix ans déjà ! Les bouchons ne manqueront pas de sauter ! Mais la vie n’est-elle pas une bulle de champagne pour Andréa Ferréol ? Ce sera donc une de plus dans ce parcours pétillant de rencontres, de projets, de voyages et de beaucoup de travail.

 

Éd. L’Archipel, avril 2016,  240 pages, 18 €.

 

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