Les Darons osent tout, et plus encore !

Temps de lecture : 3 min

 

THÉÂTRE & CO 

 

Avis de PrestaPlume ♥♥♥♥

 

Photo ©Cécile Rogue.

Plus de vingt ans d’amitié, ça se célèbre dignement. Avec ces cinq larrons-là… euh pardon ! Avec ces cinq darons-là, elle se fête dans l’insolence comique et l’humeur grivoise. Fred Bianconi, Frédéric Bouraly, Olivier Mag, Emmanuel Donzella et Luc Sonzogni se mettent en cinq pour vous proposer du rire débité en tranches croustillantes et sans interruption. Unis comme les cinq doigts de pied, ils vibrent d’une même excitation pour glorifier l’amitié, solide et stable, qui les a menés vers ce projet à la démesure enivrante. Car, avec Les Darons, leur grain de folie complice, gonflé aux hormones du plaisir, fait craquer toutes les coutures de la bienséance. Tenez-le-vous pour dit ! La bienséance est boutée hors les murs du Café de la Gare. Place nette aux sketches décalés et aux chansons à texte bousculées, à cette profonde irrévérence qui se permet tout, le pire comme le meilleur, et surtout ce pire qui donne toute la saveur au meilleur. Sous la collaboration artistique de Michèle Bernier, la bande des Darons frappe furieusement les esprits et les cœurs emballés, jusqu’à l’insoutenable légèreté des mœurs.

La bonne humeur s’enracine dès le lever du rideau par l’enterrement de Patrick. Un pote des cinq joyeux drilles qui entendent lui rendre un vibrant hommage, chacun selon sa personnalité riche et déviante. Car ces quinquas, à la maturité inconstante, enchaînent bourde sur bourde, à chavirer les corps de rire ! Vous savez, ce rire merveilleux car scandalisé. Comme pour exorciser la mort, celle qui gagne fatalement du terrain et sait vous le rappeler, les darons s’arrogent le droit de vivre intensément, à bride abattue, sans retenue décente… Ils partent dans une folle sarabande en polyphonie qui ravit les amateurs d’incongrus et de gratinés. Ça court et ça s’éclipse, ça se grime et ça se douche, ça se bouscule et ça s’encanaille, ça se cajole et ça se fouette. Bref, l’esprit est vivifié, le corps purifié et l’âme damnée jusqu’à complète déraison. Mais les darons n’en ont cure ! Ils s’aiment à fond les gamelles, n’hésitant pas à profiter des faiblesses des uns et à se partager les biens des autres avec ce naturel qui laisse pantois le candide. Ce genre d’amitié à la vie à la mort est à ce prix-là. 

 

Photo ©Fabienne Rappeneau.

En argot, les darons représentent l’autorité parentale. Bel argument de leur délire pour la bande des quinquas qui endosse le costume des pères au statut vacillant. Mais, au fil des sketches, on pense à un autre genre de « daron », celui d’une époque lointaine où ce mot signifiait « maître de maison ». Car il s’agit bien de maîtres sous leur costume de pères à la ramasse. Des maîtres talentueux au jeu et au charme scandaleusement drôles. Ils anéantissent le temps par leur puissance comique et scénique. Leurs sketches délirants mettent à poil toute pudibonderie intellectuelle. C’est du Lauzier en tir groupé, affûté à l’esprit déjanté de cinq humoristes qui déchirent aussi allègrement leurs vêtements que leur pudeur. Grâce à une écriture irrésistible, on exhume des souvenirs empoussiérés de ses propres interdits et l’on emprunte à ces drôles de Darons l’exubérance potache qui a fait les belles heures de notre jeunesse. Un vrai bain de jouvence dans le plaisir viril et l’oubli récréatif !

Nathalie Gendreau

 




 
« Les Darons »
 

Distribution

 

De et avec : Olivier Mag, Frédéric Bouraly, Luc Sonzogni, Fred Bianconi et Emmanuel Donzella.

 

Collaboration artistique : Michèle Bernier

 

Prolongations du jeudi au samedi à 21 heures, jusqu’au 31 mars 2018.

 

Au Café de la Gare, 41 rue du Temple, Paris 75004.

 

Durée : 1h15.

 

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