“Labyrinthe – Les Couloirs de L’Infini”, Pourang, le mentaliste conteur

Temps de lecture : 3 min

 

THÉÂTRE & CO 

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Avis de PrestaPlume ♥♥♥♥

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« Labyrinthe, les couloirs de l’Infini » n’est pas qu’un show de mentalisme haut de gamme. Ce spectacle allie le mystère à l’humour, la féerie poétique à l’esthétique, les tours de force aux talents de conteur. Car ce show, qui se tient à la Comédie de Paris, est d’abord une belle histoire qui traverse le temps, depuis l’Antiquité avec le mythe du Minotaure jusqu’à nos jours dans le cerveau humain, en passant par l’époque Victorienne qui fut marquée par les meurtres de Jack l’Éventreur en 1888. Alors que trois comédiens jouent plusieurs personnages au long de ces trois chapitres, Pourang va et vient dans le labyrinthe de son histoire qu’il a écrite avec Jan Olszewski. Avec un humour « so british » et respectueux, il s’amuse avec les spectateurs volontaires qu’il a convoqués sur la scène pour exécuter avec eux des numéros étourdissants. La mise en scène artistique et léchée de Jan Olszewski, les costumes d’époque de Laure Nourri, les créations lumière de Jérôme Beunier et les créations musicales de Christopher Pimond habillent ce show de mentalisme d’un supplément d’âme qui donne envie de se perdre dans ce labyrinthe hors du temps.

Le spectacle s’ouvre sur Posthémos. C’est notre guide dans le chapitre I, il nous narre la genèse du labyrinthe dans lequel Thésée entrera pour tuer le Minotaure. À ce moment-là, le fil d’Ariane n’est encore qu’une pelote que les spectateurs se passent en attendant le stop d’une volontaire désignée dans le public. Celle qui aura cette pelote en main au stop fatidique fera son choix entre la couleur rouge et la couleur noire de deux boîtes disposées sur une table. Pourang devra suivre ce choix, quitte à se faire transpercer la main ! Mais ce n’est qu’un avant-goût des qualités étonnantes de « devin » qu’exerce l’artiste. De tour en performance, le temps avance jusqu’en 1888. C’est le chapitre II et le labyrinthe des choix, ceux qu’il faut faire et qui ne connaissent point de retour. Le temps a fait un bond de géant dans l’époque Victorienne. C’est la nuit du 9 novembre 1888. Mary Jane Kelly, prostituée de son état, va être massacrée dans les ruelles sombres de Whitechapel. C’est la cinquième et la dernière victime de Jack l’Éventreur. Pourang a rassemblé six suspects, piochés dans la salle. Ce soir-là, c’est un enfant, discipliné et émerveillé, qui campera avec brio et malice l’inspecteur Frederick Abberline. Et qui désignera avec Pourang ceux qui ne sont pas coupables.

Sur le principe du labyrinthe aux formes multiples, selon les chapitres, Pourang s’est inspiré « De l’arbre au labyrinthe » d’Umberto Eco pour écrire et concevoir son spectacle de mentalisme. Vu tour à tour comme « unicursal », « maniériste » et « réseau », le labyrinthe se déploie dans toutes ses dimensions spatio-temporelles, tant philosophiques que métaphysiques. Pour servir ces différences, trois histoires jouées par Mélanie Surian, Florence Leroy Gaussen et Jan Olszewski, des comédiens inspirés qui vous entraînent dans leur monde fantastique dès les premiers mots. Pourang a eu la brillante idée de concevoir son show comme un film aux moult effets scéniques dont l’histoire avance avec les numéros de mentalisme et la participation active de volontaires parmi le public. Enthousiastes, ceux-ci s’insèrent dans le décor et tiennent le rôle que le magicien leur a octroyé. De nombreux numéros, qui laissent pantois, émaillent ce spectacle enchanteur. Mais n’en révélons rien pour garder l’effet de surprise. Tout ce qu’il faut savoir, c’est que la performance de Pourang provoque l’admiration et la stupeur. On ne peut croire qu’il ne s’agit là que de magie et de beaucoup de travail !

Nathalie Gendreau

1re et 3e photos : © Jean-Philippe Blime. 
2e photo : © Christopher Pimond.


http ://www.pourang-mentaliste.com


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Labyrinthe – Les Couloirs de L’Infini

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Distribution

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Avec : Pourang Khaksar, Mélanie Surian, Florence Leroy Gaussen.

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Créateurs

Auteurs : Pourang et Jan Olszewski

Mise en scène : Jan Olszewski

Conseil artistique : Henry Mayol

Conception Multi-média : Christopher Pimond

Éclairagiste : Jérôme Beunier

Costumes : Laure Nourri

La Tomana Production et YdB


Tous les mardis et mercredis jusqu’au 26 juin 2019.


A la Comédie de Paris, 42 rue Fontaine, Paris IXe.


Durée : 1 h 15.

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