« Happy Hour », l’heure qui rend vraiment heureux

Temps de lecture : 2 min

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Un one-man-show drôle et émouvant

©Daniel Peyreplane

Avec « Happy Hour », c’est de la bonne humeur en barre, du rire en open bar. Vous n’êtes même pas à l’abri de vous voir servir un verre de votre choix ! Avant de fouler les planches, Daniel Camus était propriétaire du « Bahia bar » pendant cinq années, de 2004 à 2009. L’endroit de toutes les rencontres, certains comme clients d’un soir, d’autres comme piliers de comptoir. De cette expérience riche d’anecdotes et de personnalités, l’humoriste en a construit un one-man-show drôle et émouvant, qui a le don d’attraper au vol des bribes de temps où l’insouciance était reine.

Imaginé de faits réels, empruntés à ses clients réguliers et de passage, mais aussi inspiré de sa propre vie, le spectacle de Daniel Camus lui permet de changer de peau. Tantôt il est cet adolescent à la timidité maladive qui déteste son prénom, estimant qu’il sera toujours en décalage avec l’âge du prénom. Ou cet adulte qui abhorre les pissotières, car souffrant du handicapant syndrome de la vessie timide. Tantôt il est Gillou, un chasseur-buveur retraité de La Poste, qui a son avis sur tout et la descente facile. Ou le vieux Joseph qui s’échappe de son EHPAD pour se requinquer le moral. Ou encore cette conseillère d’orientation qui l’a dissuadé d’être menuisier, avant de se moquer de son désir d’être comédien. Sa passion de toujours. Une passion que l’Éducation nationale n’aura pas réussi – heureusement pour nous – à réprimer.

Des souvenirs émus, même les plus cuisants

©NG

Nostalgie des années collège, quand tu nous tiens ! Comme Daniel Camus, auriez-vous voulu faire partie de la bande des beaux gosses ou des filles populaires ? À la répartition des équipes, étiez-vous choisi en dernier ? Vous souvenez-vous des marques de vêtements qu’il fallait porter pour être à la mode ? À toutes ces questions, l’artiste a des réponses, les siennes qui sont un peu aussi les nôtres. La résonance est obligatoire et délicieuse. Elle réveille des souvenirs émus, même les plus cuisants, car « les fessées d’avance » ne sont-elles pas constitutives aussi du « bon vieux temps » ? Aïe, le mot est lâché !

Un artiste sincère et talentueux

Ne craignons pas ce retour en arrière, tout en évitant les regrets, il fait du bien, surtout quand celui qui réveille ces souvenirs nous accueille dans son bar comme nul autre pareil. Souvent, les serveurs parisiens sont critiqués pour leur défaut d’amabilité. Au « Bahia bar », le client de Daniel Camus était roi ; au théâtre, le spectateur est à la fois roi et un messie susceptible de prêcher autour de lui l’excellente performance de l’artiste. Et il aura raison. « Happy Hour » n’est pas une promesse en l’air, c’est une joyeuse parenthèse où l’on prend le temps de se poser et de déguster l’histoire d’un artiste sincère et talentueux, à l’énergie communicative. Je ne sais pas vous, mais moi, j’en reprendrais bien un petit !

Nathalie Gendreau


Distribution

Avec : Daniel Camus en collaboration avec Arnaud Cosson, Thomas Coste et Benoît Lefeuvre

Créateurs

Auteur : Daniel Camus

Metteur en scène : Mathilde Moreau

Musiques : Cyril Ledoublée

Production : Louisette productions

En tournée dans toute la France : voir le site de l’artiste.
Au Festival Off d’Avignon 2022, du 8 au 27 juillet à 16 h 40 au Palace [Salle 3]. Relâche les lundis.

Durée : 1 h


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