“5 jours de la vie d’une femme”, Evelyne Dress (♥♥♥♥)

Temps de lecture : 2 min

Incipit
“A 70 ans, la plupart des femmes ont derrière elles une vie bien remplie : un mariage raté, des enfants décevants, une ménopause qui a tout chamboulé, un miroir qui leur rappelle que le temps a passé. Je n’échappe pas à la règle, j’ai 70 ans et le programme qui va avec ! En plus, Noël s’annonce déprimant, les chérubins ont décidé de le fêter entre amis. Je ne peux engloutir à moi toute seule l’énorme dinde aux marrons que je leur avais préparée…

“5 jours de la vie d’une femme”, Evelyne Dress

Critique express ♥♥♥♥

Il y a toujours beaucoup d’Évelyne Dress dans ses écrits. Que ce soit dans ses romans, mais aussi dans « Mes chats » un bref éloge des félins qui l’ont choisie et accompagné sa vie et « Pour l’amour du Dauphiné », un récit amoureux sur cette région qu’elle affectionne. Dans son dernier roman, « 5 jours de la vie d’une femme », aux éditions Glyphe, l’auteure revient sur le thème de l’amour, mais à un âge réputé vénérable. 70 ans, est-ce la fin du désir et des douces palpitations de cœur ? Peut-on ou plutôt doit-on croire encore à la survenue d’un être rêvé ? Vous savez, celui qui vous arrache à la torpeur du quotidien et efface, par magie, toutes les désillusions ? À ses 70 ans, la narratrice fait le compte  : une union désunie, des enfants ingrats, une ménopause qui renverse la vapeur, un miroir qui reflète trop bien la réalité et un cœur désespérément vide de sens. Au terme de ce constat, elle fait un choix complètement irréfléchi  : elle part passer le réveillon de Noël au prestigieux Hôtel du Palais, à Biarritz. Il ne reste plus qu’une suite ? Qu’importe ! C’est une fortune pour ses revenus maigrichons, mais cette folie l’aiguillonne comme une évidence. Sa libido est à ce prix-là !

Pour approfondir

Véritable carte postale pour le Pays basque, son histoire, ses sites, sa culture, sa gastronomie, le roman « 5 jours de la vie d’une femme » emprunte à la fois au récit de voyage, au journal intime, au roman psychologique. Est-il possible que son précédent ouvrage sur le Dauphiné ait inspiré à Évelyne Dress ce doux périple dans cette région de caractère ? À n’en pas douter. Âgée de 70 ans, la romancière prolifique en histoires de cœur nous parle cette fois-ci de sexe, sans préjugés, sans fausse pudeur, dans une liberté absolue. Tout est dit, des envies brutales jusqu’au besoin de l’autre. Une femme blessée peut-elle retrouver l’amour, le pur et désintéressé, à un âge où la société renvoie la fatale date de péremption ? Elle-même s’en défendrait presque ! D’ailleurs, quitte à se perdre dans une liaison, autant choisir un plus jeune que soi ! Mais le cours de la vie est sinueux et ménage bien des surprises à qui sait les accueillir. Notre héroïne aura-t-elle le cran d’accepter le bonheur lorsqu’il se présente sous une autre forme que celle idéalisée ? C’est tout le sel de ce roman léger, au goût d’iode et d’embruns qui donne une furieuse envie de marcher dans les pas de l’auteure.

Nathalie Gendreau

Éditions Glyphe, 11 mars 2022, 160 pages, à 15 euros.

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