“Douce France”, la politique sous le prisme de l’humour

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Dans « Douce France », au théâtre Tristan Bernard, tout ce qui est dit est véridique, nous dit-on ! Rehaussée de ce préambule, la pièce se revêt d’une dimension originale et prend une saveur délectable. Avec fougue et jubilation, les comédiens et auteurs Stéphane Olivié-Bisson, David Salles et la comédienne Delphine Baril nous font visiter les coulisses du palais de l’Élysée, le centre névralgique du pouvoir. À l’appui de documents d’archives et de faits historiques choisis, ils balayent sur un ton grinçant et humoristique la politique des huit présidents de la Ve République française, mais surtout ils brossent leur personnalité à grands traits vifs, tranchants, impertinents et ironiques. Les mots cinglants sont éloquents. Qu’ils heurtent ou émeuvent, qu’ils provoquent de l’urticaire ou déclenchent du rire à répétitions, ils voltigent dans des arabesques sémantiques audacieuses. Ils se jouent de la bien-pensance, font feu de tous les partis sans langue de bois. Ils réveillent des souvenirs, tantôt lointains tantôt flous. Mais surtout ils dessillent nos yeux sur l’histoire véritable de nos chers présidents qui ont fait la France d’aujourd’hui, une France devenue douce-amère. S’il fallait démontrer combien notre mémoire politique pouvait être courte et sélective, c’est fait !

“La convivialité”, ou la fabuleuse épopée de l’orthographe

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Avec « La convivialité ou la faute de l’orthographe », Arnaud Hoedt et Jérôme Piron secouent nos certitudes sur l’écriture de notre langue. Leur ambition ? Libérer notre esprit critique trop enkysté dans des règles établies une fois pour toutes par les moines copistes, l’Académie française et l’usage ! Le succès renouvelé de cette conférence créée en mars 2015 dans un format de 25 minutes a incité ces deux professeurs belges, respectivement de français et de religion catholique, à la transformer en une version plus longue. Produit par Alex Vizorek pour le théâtre Tristan Bernard, à Paris, et mis en scène par Dominique Bréda et Clément Thirion (Kosmocompany, Bruxelles), ce spectacle fait passer à la vitesse de la lumière une heure non-stop de désacralisation humoristique de la langue écrite. Le contenu est riche, à l’instar de la langue et de sa complexité. Que les défenseurs du dogme orthographique s’accrochent bien, leurs idées risquent de gîter vers l’acceptation à la discussion. Ces deux amoureux de la langue française entendent défendre l’écriture, non pas la révolutionner, mais l’ouvrir justement aux pourquoi : pourquoi le son « s » peut-il s’écrire de douze façons différentes ? Pourquoi Molière écrivait-il son Misanthrope sans « h » ? Pourquoi certains mots commençant par « ap » ne prennent-ils pas deux « pp » ? Vous le saurez grâce à Arnaud Hoedt et Jérôme Piron qui font rimer l’orthographe et la réflexion avec humour, plaisir et bon sens !

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