“Où est Jean-Louis ?”, du théâtre conceptuel tout terrain !

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Il fallait y penser… et surtout l’oser. Au théâtre de la Michodière, on dépoussière avec une jubilation non feinte les habitudes du théâtre où chacun reste à sa place. Où d’un côté des comédiens enthousiastes donnent le meilleur et où, de l’autre, un public peinard se tord de rire. Et au milieu le metteur en scène qui règle le tempo du moteur. Avec “Où est Jean-Louis ?”, l’auteure Gaëlle Gauthier crée le concept du spectacle hybride qui mise sur l’interaction avec des inconnus du public. Trois au total, un par acte. Homme ou femme, c’est égal. Ce Jean-Louis interchangeable a un large pardessus beige, un nœud papillon clownesque et une perruque gris métallisé, tel un signe de reconnaissance secret qui s’évente à chaque représentation. Les Jean-Louis se sont portés volontaires, le comédien Arnaud Gidoin les sélectionne avant chaque acte. Ce soir-là : deux hommes, une femme. Une équipe motivée d’outsiders qui ne s’en laisseront pas compter, donnant à cette pièce survoltée un grain de folie candide et malicieux.

Fabrice Luchini, serviteur des mots sur un plateau d’argent

Temps de lecture : 4 min THÉÂTRE & CO
Si l’argent rend fous les gens selon Émile Zola, Fabrice Luchini égaie cette folie en la décryptant au travers d’auteurs résidant au Panthéon du génie. Avec son nouveau spectacle, Les auteurs parlent d’argent, au théâtre de la Michodière, puis aux Bouffes Parisiens, ce passionné extatique des mots et de leur ordonnancement se surpasse. Chaque spectacle, par l’incarnation possédée des lectures, de leurs commentaires facétieux et des improvisations hilarantes, est une prouesse de l’intelligence et du corps. Sous les couleurs de l’argent, ce show-là prend littérairement aux tripes. Si par tradition le sujet fâche, Fabrice Luchini est le médiateur par excellence. Il a rassemblé des textes éminemment connus, mais aussi des trésors oubliés évoquant la perception de l’argent par leurs auteurs. En semant au vent inspirateur des Zola, Marx, Shakespeare, Cioran, Péguy, Céline, Hugo, Freud, Ferenczi, Guitry, Cau, Fabrice Luchini provoque la ruée vers l’enrichissement de l’esprit et du cœur.

“Tant qu’il y a de l’amour”, à mourir de plaisir !

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Avec « Tant qu’il y a de l’amour », au théâtre de la Michodière, c’est l’amour avec un grand « M » comme mortel ! C’est celui de Jean et de Marie qui s’effiloche à l’usure des habitudes et qui fait bifurquer leur cœur de sa ligne droite. Jean ira vers Inès, une jeunette tombée en pâmoison pour lui. Marie ira vers Paul, un veuf pharmacien tombé en sidération pour elle. L’amour peut tuer au sens propre comme au sens figuré. Marie persuadera son amant de l’aider à tuer son bougon de mari qui ne veut pas lui rendre sa liberté. La nouvelle comédie de Bob Martet part dans ce délire romantique avec une écriture rythmée à couper le souffle, soutenue par une mise en scène d’Anne Bourgeois exigeante d’exactitude. Elle permet aux quatre comédiens de s’insérer au millimètre dans cette harmonique du rire, donnant aux situations comiques et aux gags un relief croustillant à souhait ! 

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