« La première amie », Geneviève Senger
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Dans son nouvel opus très réussi, paru aux Presses de la Cité, Geneviève Senger donne à comprendre et à voir une amitié hors norme, intense, exclusive, entre deux orphelines élevées par le même couple. Elles vivent près d’un canal aux eaux sombres, endroit peu fréquenté qui devient leur petit coin de Paradis qui scellera leur amitié. Dans « La première amie », l’auteure décrit par le menu l’attachement d’Ève et Sarah au fil des années et le drame qui a « atomisé » leur relation. La première, sauvage et introvertie, fascinée jusqu’à l’obsession par la seconde, plus fantasque et extravertie. Ces deux cœurs inséparables vont passer une enfance heureuse jusqu’à leur mariage respectif. La première, contrainte par l’enfant à naître ; la seconde, par mimétisme. Mais aucun ne sera heureux. De surcroît, la naissance de Zélie, synonyme de bonheur pour Sarah, vient piquer la jalousie d’Ève et semer la discorde dans leur relation exclusive. Obligée par son mari militaire à fréquenter la femme du colonel, elle se surprend à aimer Adam, leur fils adoptif. Tous les rouages du drame se mettent en place, irrémédiablement, pour enrayer ces deux vies bancales auxquelles il a manqué l’essentiel : l’amour des parents.