“Les Écuries de Diomède”, Sylvain Larue

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Avec son sixième tome historico-policier, « Les Écuries de Diomède » (éd. De Borée), Sylvain Larue nous plonge dans l’univers du cirque sous le Second Empire. Le vol d’un étalon, l’enlèvement d’un enfant et trois assassinats amènent nos agents très spéciaux, Léandre Lafforgue, alias le Goupil, et Phèdre du Teil, à infiltrer le milieu du cirque. L’idée est excellente, le résultat passionnant. Le roman prend toute son ampleur et de sa saveur lorsque nos deux héros se muent en saltimbanques pour démasquer le ou les coupables parmi la troupe. Leur efficacité en tant que policiers n’étant plus à prouver, les voici qui s’illustrent avec entrain dans les arts circassiens. À travers eux, l’auteur nous donne à voir et comprendre le quotidien de ces nomades au XIXe siècle. Avec force détails historiques, il nous entraîne dans les coulisses de la vie d’un cirque et soulève le toit du chapiteau, où règnent solidarité et entraide, mais aussi jalousie et coups bas. Fait particulier de cette époque, l’exposition de curiosités humaines (des sœurs siamoises, un homme-tronc, un homme-crocodile, une femme sans bras…) qui faisaient le bonheur des badauds avant le spectacle.

“La Nuit des aventuriers”, Nicolas Chaudun (Plon)

Temps de lecture : 3 min LITTERATURE
Curieusement, étrangement, étonnamment, « La Nuit des aventuriers », qui relate la conjuration du 2 décembre 1851 visant à faire du Prince-président Louis Napoléon Bonaparte (1808-1873) l’Empereur du Second Empire, dépeint, sous certains aspects, la curieuse, étrange et étonnante époque que nous vivons. Au fil des pages, le parallèle saute aux yeux, laissant accroire – s’il le fallait – que l’Histoire n’est qu’une suite de répétitions d’un scénario bien rodé, impliquant des personnages différents. Dans ce roman vrai d’un coup d’État à l’objectif atteint, mais non honorable dans son exécution expéditive, Nicolas Chaudun raconte l’aventure d’une victoire improbable, mais surtout incertaine quant à son issue. Cette incertitude est renforcée par l’égrenage des heures qui distillent les informations du « front » parisien, mais aussi des fronts régionaux, où des villes et des villages se soulèvent de manière erratique. Le vocabulaire châtié, les portraits tranchants, les formules subtiles, le ton sarcastique servent utilement un récit historique précis et fort documenté. Le déroulé millimétré met en scène une conquête aussi épique que laborieuse. C’est ce qui en fait toute la saveur, toute la truculence et surtout tout le plaisir d’en savoir un peu plus sur cette incroyable nuit des aventuriers.

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