“Chacun son tour”, Mabille et Chevallier, le tandem de l’été

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Bernard Mabille et Philippe Chevallier, dans un décor de Paris-Plage sans les mouettes, se retrouvent du jeudi au samedi soir sur la scène du théâtre de l’Archipel entre billets d’humour et chroniques politiques bien senties. Ces deux trublions du verbe prolongent là ces délicieux moments passés le reste de l’année dans la Revue de presse,sur Paris Première, à s’écharper à coups de réparties, aussi caustiques que malicieuses. Sur scène, ils tentent de faire preuve d’égard l’un pour l’autre en multipliant les politesses pour un « Chacun son tour », l’un priant expressément l’autre de s’exprimer. Mais, faisant de cette courtoisie extrême un cheval de Troie, Bernard Mabille se délecte d’avoir laissé la parole à son compère pour mieux la lui couper, allégrement, à tout bout de champ, sans ménagement. Philippe Chevallier n’en perd cependant pas son latin, il surfe l’œil frisottant, le cheveu au vent et l’esprit léger sur les peaux de banane. Il revient inlassablement, sans lâcher sa bonne humeur, sur les mésaventures de son beau-frère qui lui sert de boussole dans la mer déchaînée des interruptions. Chacun ténor dans sa partie, le tandem de l’été s’amuse de tout et surtout des autres avec un public qui en redemande.

« 2 Mètres 74 », un quartet au diapason

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La capacité du Studio Hébertot est l’écrin parfait pour cette nouvelle comédie de mœurs psychologique qui dévoile, derrière le rire, comment un événement inattendu peut bouleverser une vie qui a renoncé à ses rêves. « 2 Mètres 74 » est le nom de cette pièce de Martine Paillot, à l’écriture saillante et nerveuse qui manie l’humour au fouet pour réveiller les illusions de deux amis. L’un, Pierre (Nicolas Georges), traîne le matin sa lassitude jusqu’à son bureau de banquier et le soir jusqu’à son domicile de petit bourgeois où sa femme le méprise. L’autre, Vladimir (Frédéric Jacquot), ne vibre que pour le cheval de course et les paris, mais a les poches et le cœur vides. L’arrivée d’un imposant piano Steinway & Sons de 2,74 mètres dans son studio riquiqui va chambouler son espace et sa vie. Mais pourquoi diable la concertiste de renommée internationale, Jeanne Donati, une amourette de jeunesse, lui a-t-elle légué son piano ?

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