“Times Square”, un quatuor en Majestic

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Manhattan. Un vieux loft new-yorkais. Matt Donovan (Guillaume de Tonquédec), un professeur d’art dramatique tout aussi défraîchi et craquelé que son appartement et qui noie ses illusions dans l’alcool. Robert Donovan (Marc Fayet), un homme mal marié, soumis à une vie trop terne depuis que son frère qu’il vénère refuse tous les scénarios. Sara « sans h » Bump (Camille Aguilar), une pétulante serveuse qui fait appel au professeur Donovan pour préparer le rôle de Juliette dans “Roméo et Juliette”, qui se donnera au Majestic. Tyler (Axel Auriant), un ex-GI au cœur pur qui cache ses troubles de stress post-traumatique dans le costume de Bunny. Ce quatuor improbable, aussi exubérant et loufoque que grave et tendre, a comme points communs une blessure non cicatrisée, le manque ou la perte de confiance en soi et la passion pour le théâtre. À la faveur de l’audition, ces quatre êtres vont se rapprocher, tenter de se tolérer, voire de s’apprivoiser. Merveilleusement soutenue par une écriture exigeante et intelligente, la nouvelle comédie de Clément Koch, « Times Square » (Théâtre Montparnasse) véhicule une puissance et une sensibilité d’égale intensité. Les répliques font mouche, les caractères antinomiques sont ciselés et leurs évolutions progressives. Les solitudes se frottent les unes aux autres avec bonheur, dans la fusion ou la scission, mais toujours avec l’ardeur des passions.

“Le switch”, un trio gagnant

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Au théâtre d’Edgar se joue jusqu’au 15 janvier 2022 une comédie légère, malicieusement machiste, sur les rôles attribués à l’épouse et à la maîtresse. Que se passerait-il s’ils étaient intervertis ? C’est la question posée par Marc Fayet, l’auteur de la pièce « Le switch ». Sur un ton badin, irrévérencieux, le texte aux cent pulsations minutes entraîne les comédiens dans une course survoltée qui décoiffe ou ébouriffe. C’est selon qui Philippe (Alexandre Pesle) honore de sa présence. Chez sa femme (Emmanuelle Boidron), il est le mari prévenant, empressé à complaire ses quatre volontés, supportant ses humeurs. Chez sa maîtresse (Capucine Anav), il se transforme en mâle dominant, flattant « sa canassonne »… beaucoup plus jeune et un tantinet inculte, mais à l’encolure si affriolante ! Le rythme tantôt pépère, tantôt endiablé, est accentué par une mise en scène de Luq Hamett précise qui privilégie l’énergie en tout lieu par des entrées et sorties en coulisses incessantes. Dans la même veine, les décors « switchent » entre le domicile de l’épouse et celui de la favorite. Drôle par le renversement de la situation et le comportement inattendu des deux femmes, « Le switch » fait passer un bon moment de détente… sans essoufflement !

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