« Un fil à la patte », un plaisir redoublé sous la direction de Christophe Lidon

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Amateurs de portes qui claquent, de courses-poursuites, d’éclats de voix et de coups d’éclat, vous serez servis. La comédie de Georges Feydeau en trois actes, représentée pour la première fois en 1894, au théâtre du Palais-Royal, à Paris, est un inclassable. Joué et rejoué, parfois surjoué, à user la corde du suspense, mais jamais les cordes vocales. Au théâtre Hébertot, c’est un vaudeville transposé dans les années 50, sur fond jazzy et de music-hall, que le metteur en scène Christophe Lidon nous propose de redécouvrir (création au théâtre Montparnasse en 2018). Pour réinventer un Feydeau, qui ne compte pas parmi les plus affûtés, mais qui est archi connu, il fallait faire preuve d’une créativité audacieuse. Transposer à une époque ne suffit pas, évidemment. L’artifice de réinvention doit avoir du sens, une valeur ajoutée, servir la pièce pour la porter encore plus haut. Un défi qu’a relevé haut les mains Christophe Lidon avec une scénographie incluant des images vidéo en fond de scène prolongeant les décors et le jeu hors plateau. Ainsi, une fenêtre du salon du château de la baronne Duverger donne sur l’allée gravillonnée. Avant l’entrée des invités, nous assistons à leur arrivée, qui en voiture d’époque, qui à bicyclette, qui à pieds. Cet effet astucieux de passer du live à la vidéo, et vice versa, étire l’action tout en instaurant une respiration de quelques secondes… avant le retour à l’effervescence. Le tout soutenu par une bande-son jazzy qui fait danser les rires !

“Ciel, ma belle-mère !”, du sang neuf pour une reprise hilarante

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Le 14 mars 2019 sonnait la dernière de « Ciel, ma belle-mère ! », alors que le théâtre d’Edgar affichait complet tous les soirs. Covid-19 oblige. Depuis janvier 2022, ce vaudeville musclé et désopilant, de Georges Feydeau et Maurice Desvallières, est revenu dégourdir les zygomatiques des spectateurs. Joué pour la première fois en 1890 sous le titre « Le mariage de Barillon », ce texte en trois actes a été adapté par Emmanuelle Hamet qui propose une pièce moderne et jubilatoire. L’histoire est la même : Barillon, un quadragénaire bedonnant et pleutre, s’apprête à épouser une jeune fille de 20 ans qui en aime un autre… Mais, lors du mariage, une erreur de transcription de l’officier de l’état civil – gaiement aviné – acte que Barillon est marié à sa future ex-belle-mère, une femme extravagante aux sens échauffés par deux années de veuvage… L’affaire se complique avec le retour impromptu du supposé défunt mari, un pêcheur taillé dans un bloc de granit. Entre altercations, faux-espoirs et rebondissements, les comédiens complices et investis à 200 % semblent avoir un potentiel comique inépuisable !

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