« Marx dans le jardin de Darwin », Ilona Jerger

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Premier roman de la journaliste allemande, Ilona Jerger, « Marx dans le jardin de Darwin » est un petit bijou. Ancienne rédactrice en chef d’une revue de vulgarisation scientifique à Munich, l’auteure nous livre corps et biens deux sommités libres penseurs sur un plateau d’airain. Scrutées à la loupe de l’histoire et décortiquées avec méthode, les théories de Charles Darwin et Karl Marx s’opposent et se rejoignent dans une narration enlevée (traduite par Bernard Lortholary), qui donne à ce roman une facture biographique riche et intéressante. Contemporains, ces deux êtres d’exception habitaient dans la région londonienne, non loin l’un de l’autre, peut-être sans le savoir ; ils auraient pu entreprendre un échange épistolaire, et même se rencontrer. Ilona Jerger leur a offert cette occasion en créant le personnage de Beckett, un médecin également libre penseur et confident, qui fait le lien entre les deux hommes vieillissants et souffrants. Ainsi parvient-elle à rendre fluide et éminemment passionnante la pensée des deux intellectuels, quelque peu âpre à comprendre d’ordinaire, traçant dans leur parcours, là des parallèles, là des lignes divergentes. C’est alors que ces deux êtres et leurs proches, leurs pensées et caractères, leur vie et habitudes se colorent et s’animent sous nos yeux curieux et ravis.

“Sur les toits d’Innsbruck”, Valère Staraselski

Temps de lecture : 5 min CHRONIQUE PLUS
Une bouffée d’air vivifiante ! « Sur les Toits d’Innsbruck » est d’abord un hymne à dame Nature, puis à la cause animale. L’auteur Valère Staraselski se tient au chevet de cette malade qui s’épuise à compenser, à réparer, à digérer les outrages subis. En cause, un drôle d’animal, irrespectueux, court d’esprit et de vue, en quête d’un idéal famélique axé sur un retour sur investissement immédiat et brutal. Cet animal, qui s’est relevé il y a des milliers d’années sur ses deux jambes, est aujourd’hui pris dans un tourbillon collectif de la consommation qui lui fait perdre pied. Mais ce vertige contagieux n’a pas encore troublé le silence des Alpes d’Autriche. Même le temps qui file partout ailleurs vient parfois se perdre dans les cimes alpines, dont 600 dépassent les 3 000 mètres, pour s’y reposer en apesanteur, à l’ombre d’un sapin, et y écouter la symphonie des oiseaux.

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