“Gainsbourg forever”, un biopic tendre et passionné

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Les volutes bleutées d’un Havane tourbillonnent au-dessus de la scène du théâtre de Trévise, à Paris. C’est un grand monument de la chanson française qui prend peu à peu possession du lieu ; il peut bien prendre son temps, puisque son personnage le précède dans nos souvenirs toujours aussi vivaces de l’homme à la gitane. Dans le cadre du festival « Les Musical’In », Myriam Grélard présente « Gainsbourg Forever – Gueule d’amour », un spectacle dédié au populaire Gainsbarre, qu’elle a écrit et joué au Festival OFF d’Avignon en 2017 et 2018. Il fallait beaucoup de tendresse et d’admiration pour imaginer ce biopic théâtral passionné en hommage à ce cher et talentueux disparu depuis déjà 27 ans. Soutenue par une scénographie suggestive, la comédienne campe Liliane, la jumelle de Serge… qui s’appelait alors Lucien, apprend-on. Entre confidences familiales et remémoration d’une carrière aussi fulgurante que sulfureuse, Liliane la narratrice se glisse dans le corps et la voix d’autres femmes qui ont toutes aimé cette « Gueule d’amour », aussi timide et complexé que culotté et provocateur. Une combinaison détonante qui l’a rendu irrésistible avant de devenir inoubliable.

“Camille contre Claudel”, de l’art et des larmes

Temps de lecture : 4 min THÉÂTRE & CO
Après un succès confirmé aux éditions 2016, 2017 et 2018 du Festival OFF d’Avignon, « Camille contre Claudel » est enfin joué à Paris, au théâtre du Roi René. Selon Hélène Zidi, l’auteure et la metteuse en scène de cette biographie théâtrale brillante et originale, Camille Claudel ferait peur. Serait-ce en raison de ses troubles du comportement qui ont viré à la paranoïa ? Quoi qu’il en soit, il flotte autour de l’image de cette sculptrice hors norme un malaise palpable, qui semble perdurer aujourd’hui… Mais pour des raisons différentes. À l’époque, l’artiste catalysait autour d’elle les plus vives calomnies, car elle osait s’affranchir de toutes les conventions (religieuses, sociales et familiales) et clamer sa liberté d’être d’une artiste femme, de créer et de vivre de ses œuvres. Vue depuis ce nouveau siècle, Camille Claudel s’ébroue d’un passé qui l’a claquemurée pendant trente ans à l’asile de Montfavet (Vaucluse), jusqu’à son décès, le 19 octobre 1943. Dans « Camille contre Claudel », avec sa fille Lola, Hélène Zidi lui restitue une vie, une œuvre, une passion à travers un texte littéraire de haute tenue et très documenté. L’hommage est d’une force troublante, à la hauteur du modèle.

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