« Saint-Ex à New York », la genèse du Petit Prince en toute intimité
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Jusqu’au 31 décembre, le théâtre du Petit Montparnasse est l’écrin d’une belle renaissance, celle du Petit Prince. En revisitant la genèse de l’écriture de ce conte philosophique, l’auteur et metteur en scène Jean-Claude Idée y propose une lecture toute personnelle. Le Petit Prince serait ainsi une autobiographie symbolique d’Antoine de Saint-Exupéry, où la rose capricieuse représenterait sa femme Consuelo, où l’exil du Petit Prince serait son propre exil à New York, ville aussi incompréhensible pour lui que la planète Terre pour son petit personnage à la chevelure dorée. Mais aussi le miroir de ses inquiétudes pour le devenir de l’humanité, alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage sur le Vieux Continent. La version de Jean-Claude Idée est puissamment incarnée par quatre comédiens aux tempéraments marqués (Gaël Giraudeau, Alexandra Ansidei, Adrien Melin et Roxanne Bennett). Les passions y sont tantôt libérées, tantôt retenues avec la même intensité, que la sobriété des décors renforce, comme si le dénuement mobilier était le reflet tangible du désarroi d’un homme empêché d’être. Ce moment de théâtre est une parenthèse unique de poésie, aussi savoureuse qu’instructive. Aussi belle que triste. Si l’écrivain n’est plus, son double symbolique ne cessera jamais de parcourir le monde.