“Dernier carton”, un huis clos qui bouscule

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Deux hommes s’affrontent sur les planches du théâtre du Gymnase Marie-Bell. Ils ne sont rien l’un pour l’autre. Seule une situation les réunit : un déménagement. Alors que le dernier carton trônant dans la pièce vide marque une page qui se tourne pour Richard, le déménageur semble hésiter. Il est sur le point de quitter l’appartement, mais une force le retient. Cette même force qui va prendre à la jugulaire l’animateur littéraire de TV, très connu au demeurant. Quand l’humour absurde, sombre et dramatique, s’invite dans la danse, c’est un combat explosif qui s’annonce. Il sera rude entre les protagonistes qui font preuve d’inventivité pour feinter, esquiver et frapper l’adversaire, dans tous les sens du terme, révélant à bon escient les strates de mensonges, de flous et d’ambiguïté. Le texte très actuel d’Olivier Balu, un jeune auteur au talent certain, propose un thriller psychologique décapant, haletant, renversant qui ne lâche ni les personnages ni le public. Il ménage le suspense par des virages comportementaux, parfois à 180°, qui laisse planer le doute de la folie. La mise en scène réaliste de Laurent Ziveri est très efficace. Elle offre à ce duo de choc toute l’amplitude de jeux possible, de la ruse à la violence, de la sincérité à la tromperie. Patrice Laffont et Michaël Msihid prennent un malin plaisir à partager la scène, leur complicité saute aux yeux et leur énergie saisit au col.

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