“Berlin Kabarett”, ébouissante décadence

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Sur l’impulsion du journaliste Philippe Tesson, Stéphan Druet a écrit et mis en scène le spectacle dansé et chanté “Berlin Kabarett”, au théâtre de Poche-Montparnasse. Son texte était une évidence pour lui, la magie et l’intensité qui s’en dégagent sont une évidence pour le public. Un public spectateur mais aussi acteur qui se retrouve dans un théâtre de poche, agencé en cabaret avec des guéridons et des consommations. La scène ? Trois niches bien identifiées qui s’étirent en longueur. Côté droit, le bureau de la tenancière Kirsten (Marisa Berenson), ancienne prostituée aigrie ; en face, la loge de son fils non désiré Viktor (Sebastiàn Galeota) qu’elle exploite et dont l’homosexualité l’encombre et l’insupporte. Côté gauche, un piano, des percussions, un cornet accompagnés de leurs musiciens aux paupières charbonneuses qui voisinent avec une table riquiqui où planche Karl, le poète contestataire. Et entre ces trois niches et le public, l’étroit espace de liberté où évoluent les personnages en manque de tendresse et de repère moral. L’ambiance est là, elle se plante dans le cœur, net et sans bavure : une musique lumineuse et sombre, des danses langoureuses et acrobatiques, des costumes affriolants qui magnifient les émotions. Quant à l’histoire, elle se déploie en saynètes où l’impossible amour d’une mère pour son fils s’entremêle au témoignage d’une époque marquée par la dépression économique et sociale, et la menace du totalitarisme nazi.

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