“L’Ordre du jour”, Éric Vuillard

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Les écrits d’Éric Vuillard sont régulièrement distingués par des prix. Avec le dernier en date, “L’Ordre du jour” chez Actes Sud, il décroche le prix Goncourt, le Saint Graal des auteurs, alors même qu’il n’était pas favori. Le thème et le style ont emporté l’adhésion de la majorité du jury ; ils plairont à coup sûr à ceux qui n’ont pas encore lu ce petit bijou d’orfèvrerie littéraire. L’auteur s’est penché sur le thème de la Seconde Guerre mondiale, mais circonscrit au financement du parti national-socialiste et à l’Anschluss. Sujet ambitieux s’il en est par la rareté des ouvrages sur ce pan délicat, mais fondamental, de l’Histoire. Car, au début, il y a toujours l’argent ! Sans financement, y aurait-il eu l’annexion de l’Autriche ? Hitler aurait-il eu les moyens de sa démesure ? L’auteur met brillamment en perspectives l’envers de cette invasion loin d’être aussi glorieuse que ce que la propagande nazie a voulu faire croire. Il nous l’explique avec la précision d’un compte-à-rebours inéluctable. Les dates se répondent entre elles et se répercutent dans la promesse de la fureur. Le déroulement des préparatifs de guerre est la funeste conséquence de ce fameux ordre du jour qui a validé le versement de dons substantiels dans les caisses du parti.

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