“Cadavre, vautours et poulet au citron”, Guillaume Chérel

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Après l’originalité décalée d'”Un très bon écrivain est un écrivain mort”, Guillaume Chérel poursuit son grand bonhomme de chemin avec un polar massif qui fleure le fumet parodique, intitulé “Cadavre, vautours et poulet au citron”. Le décalage narratif est cette fois encore de rigueur, comme le climat de la Mongolie où se situe l’action. Le dépaysement fouette le visage et brûle la couenne des personnages, mais également des lecteurs. Ce pays rugueux s’offre sans retenue, comme les prostituées dans les bars tous borgnes. Car, là-bas, dans ce pays du bout du monde – ou de fin du monde –, qui ne boit pas n’est pas un homme. Bastons, beuveries, dégrisement dans le stupre voisinent avec la fourberie, les coups foireux, l’éclosion d’un amour vache sous la yourte et de sombres histoires de gros sous. Mais quand Jérôme Beauregard va-t-il passer à l’action ? Si l’attente est insoutenable, elle prépare aux actions musclées d’une enquête qui se mène quasi toute seule, par la simple imbrication d’événements. Pour compenser les coups de retard ou dans le pif, le détective applique la loi du Talion. Quand il le faut, il sait rentrer dans le lard ! Tout comme l’auteur qui ne donne pas dans la demi-mesure ! Écriture décidément très contemporaine, volcanique, directe, elle distribue les uppercuts comme il lève le bras : “Vous reprendrez bien un verre ?”

« Un bon écrivain est un écrivain mort », Guillaume Chérel

Temps de lecture : 3 min CHRONIQUE
Mystères et parodie pour un roman qui vient de paraître chez J’ai lu. Dans « Un bon écrivain est un écrivain mort», Guillaume Chérel affûte sa plume à l’inspiration railleuse. S’il est amoureux des livres et des auteurs… dont l’Histoire dorlote les œuvres, rien n’est moins sûr pour ce qui est des auteurs vivants ! Avec une franche et facétieuse liberté, le journaliste brocarde dix écrivains contemporains très médiatiques, non sans tordre astucieusement leur patronyme. Parité oblige, cinq femmes et cinq hommes sont invités à participer à une conférence dans un ancien monastère devenu une résidence d’auteurs. Leur hôte milliardaire ménage le mystère sur son identité que renforce son absence. Dans une atmosphère balançant entre « Le Nom de la rose » et « Le mystère de la chambre jaune », ce roman confronte les célébrités de la plume à leurs travers jusqu’à ce que mort s’ensuive… ou pas ! À travers ce brûlot, dans lequel il ne s’épargne pas, Guillaume Chérel commet là un roman gonflé, très drôle et original mais qui, en filigrane, interroge l’enjeu originel de l’écriture.

Pin It on Pinterest