“Ramsès II”, où la perversion sublimée

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Être fou ou ne pas l’être, telle est la question que l’on se pose au sortir de Ramsès II, une pièce tragi-comique qui se donne aux Bouffes Parisiens. La question est claire, les réponses sont troubles. Habitué des scénarios torturés, d’apparence sans queue ni tête, l’auteur Sébastien Thiéry s’est encore surpassé en empruntant au monde de l’absurde une situation hitchcockienne perturbante. Bon sang ! Mais qui est fou dans l’histoire ? Les personnages ? L’auteur ? Ou les spectateurs ahuris, sonnés, désorientés ? Ont-ils vraiment vu ce qu’ils ont vu ? Si oui, pourquoi les personnages font-ils semblant ? Y a-t-il vraiment manipulation ? La perversité qui se dévoile jusqu’à l’outrance est-elle réelle ? On raisonne, on se raisonne, on veut résister à la déraison. Mais le drame familial qui déclenche des émotions contradictoires, entre rires et horreur, arraisonne les évidences, brouille la lucidité, et finit par échouer votre raison sur une plage d’insondables perplexités. Un coup de génie !

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