“L’Été des quatre rois”, Camille Pascal
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Le confinement est propice au temps long, ce temps qui se savoure sans précipitation. Il permet de se jeter à l’assaut d’un poids lourd de littérature, au propre comme au figuré : « L’Eté des quatre rois », de Camille Pascal, paru chez Plon. Cette fresque historique passionnante de 643 pages, à lire comme un polar, s’est vu récompensée par le Grand Prix du roman de l’Académie française 2018. En droite ligne des mémorialistes, cet agrégé d’histoire et haut fonctionnaire français signe un ouvrage d’une précision d’horloger sur la révolution de 1830 connu sous le nom des « Trois Glorieuses ». Il relate par le menu et par le prisme de nombreux personnages historiques (politiques, écrivains, journalistes, diplomates…) ce temps extrêmement court – un été caniculaire –, mais d’une intensité insensée, où le peuple français se soulève en juillet 1830 contre son roi Charles X. Par la convergence des manigances politiques et de la main malicieuse du hasard, Louis-Philippe d’Orléans, fils de Philippe-Égalité (le régicide ayant prononcé la peine capitale de son cousin Louis XVI), devient-il lieutenant général du royaume avant d’accepter, presque contraint et forcé, les deux héritages antagonistes de la monarchie et de la République… après l’abdication de Charles X, de son fils Louis XIX et de son petit-fils Henri V.