“Les nœuds au mouchoir”, pour ne pas oublier d’aimer

Temps de lecture : 3 min THÉÂTRE & CO
Fin décembre 2017, au Palais des Glaces, le rideau tombera définitivement sur Les nœuds au mouchoir, une aventure théâtrale intense, alternant situations cocasses et moments poignants. C’est la troisième saison, et pourtant chaque fois, l’engouement est au rendez-vous pour cette comédie douce-amère de et avec Denis Cherer. Cette année, l’engouement se pare d’une solennité émouvante et reconnaissante avec l’annonce d’Anémone, lors du Festival d’Avignon, de quitter le métier à la fin de l’année. Pour son dernier rôle, cette comédienne inclassable, à la gouaille si reconnaissable, compose une majestueuse Augustine, une vieille dame grognonne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Éloquente dans ses oublis et touchante dans ses souvenirs, Augustine émeut et devient, en l’espace d’une soirée, tous les grands-parents et parents qui s’en sont allés ainsi, dans l’oubli de soi et de sa famille. Denis Cherer s’est inspiré de ce qu’il a vécu, avec son frère Pierre-Jean, auprès de leur mère pour aborder les conséquences qu’implique cette maladie et la difficulté de prendre les bonnes décisions pour l’être cher. La mise en scène d’Anne Bourgeois s’est accordée à la justesse de ce texte, en aménageant entre les passes d’armes des frères ennemis des silences essentiels aux fulgurances de la confusion qui s’intensifie.

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