“Chirac”, une rencontre fictive captivante
Temps de lecture : 4 min THÉÂTRE & CO
« Bison égoïste » (surnom chez les scouts), « Super menteur » (Les Guignols de l’Info), « Chichi », « 5 minutes douche comprise » (référence à ses conquêtes féminines), ou encore « L’Agité » (surnom donné par VGE) et « Bulldozer » (surnom affublé par Pompidou) désignant un homme qui parvient toujours à ses fins, etc. Les sobriquets ironiques ou affectueux attribués à Jacques Chirac sont légion. Chacun a l’avantage d’éclairer un trait de caractère de cet animal politique de la Ve République française resté douze ans aux commandes de la France, et qui n’hésitait pas à sacrifier son bonheur pour ne pas avoir à renoncer. Quoi qu’on pense de sa conduite des affaires de l’État, personne ne pourra lui enlever l’amour profond et sincère qu’il éprouvait envers son pays et ses contemporains. S’il fut longtemps la personnalité politique préférée des Français, l’homme est un mystère, dont la pièce éponyme de Dominique Gosset et de Géraud Bénech soulève le voile avec tendresse et intelligence, au théâtre de la Contrescarpe jusqu’au 22 août. Entre badinage et gravité, non sans humour et répliques bien senties, Chirac (Marc Chouppart) se confie à Valérie (Fabienne Galloux), une grande admiratrice qui rêve d’écrire une biographie « intime » sur l’ex-président. La conversation est imaginaire, mais tous les propos sont vrais. Si son parcours politique rappelle bien des souvenirs, des aspects de sa vie privée le montrent sous un jour nouveau. Passionnant et sidérant de réalisme !